Dimanche 19 janvier 2020 à Berlin, une énième conférence internationale se tiendra pour tenter de mettre fin à la guerre civile qui dure depuis 2011 en Libye. Prévue en octobre 2019 et repoussée pour cause de combats persistants, elle est cette fois maintenue pour trouver une solution politique au conflit. Devraient y participer, outre les responsables de l'Onu sous l'égide de laquelle elle se déroule, toutes les parties libyennes, la Turquie, la Russie, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie, l'Egypte, l'Algérie, les Emirats arabes unis et, bien entendu la puissance accueillante, l'Allemagne.
Les deux ennemis vont devoir s'entendre sous l'impulsion de la Russie et de la Turquie. Moscou (qui dément), mais aussi Le Caire, Abu Dhabi et Amman soutiennent militairement le maréchal Khalifa Haftar. L'homme fort de l'Est du pays et chef de l'Armée nationale libyenne (ANL) est basé à Tobrouk. Ankara est devenu officiellement l'allié de Fayez Al-Sarraj avec la signature de deux accords (un militaire et un sur les frontières maritimes jugé récemment "nul et non avenu" par quatre pays) avec son Gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli, le seul à être reconnu par l'Onu.
Ils devront trouver un compromis durable et ce malgré la volte-face de Khalifa Haftar, parti au matin du mardi 14 janvier 2020 de la capitale russe sans ratifier l'accord de cessez-le-feu signé par Fayez Al-Sarraj la veille au soir et effectif depuis dimanche 12 janvier 2020 à minuit. Selon des sources russes, Khalifa Haftar a demandé deux jours supplémentaires pour discuter du document avec les tribus libyennes alliées.
Un accord de cessez-le-feu socle de la Conférence de Berlin
Quoiqu'il en soit, Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense, a bien précisé que "le principal résultat de la réunion (NDLR : de Moscou) a été la conclusion d'un accord de principe entre les belligérants pour maintenir et prolonger indéfiniment la cessation des hostilités."
Et si le message n'était pas assez clair, Recep Tayyip Erdogan, le président turc, a menacé Khalifa Haftar de lui "infliger la leçon qu'il mérite, s'il poursuit ses attaques contre le gouvernement légitime et nos frères en Libye." Le Maréchal tente, depuis début avril 2019 et sans succès, de reprendre son offensive contre Tripoli. L'agence de presse officielle turque, Anadolu, rapportait, mercredi 15 janvier 2020 en citant le porte-parole du GNA, Mohamad Gnounou, que l'ANL avait tiré des missiles contre le Sud de Tripoli touchant les quartiers de Salahaddin et Ramlé. Cependant, pour Hulusi Akar, "il n'est pas vrai, sur le terrain, que le cessez-le-feu a pris fin." Le ministre turc de la Défense nationale assure qu'un cessez-le-feu est encore possible et que la Turquie "oeuvre dans ce sens."
Cet accord de cessez-le-feu, même pas encore finalisé, doit servir de socle à la Conférence de Berlin. "Nous n'avons jamais considéré la réunion à Moscou comme définitive, mais comme une rencontre pour promouvoir la paix et pour la contribution à la conférence de Berlin. Nous avons recommandé à l'Allemagne d'inviter les Libyens et nous espérons qu'ils réagiront positivement à cette proposition. Le processus est en cours, il se poursuit", indiquait Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, mercredi 15 janvier 2020 à New Delhi lors de conférence de politique internationale Raisina Dialogue.
Depuis 2015 et les accords de Skhirat au Maroc, les tentatives de faire cesser cette guerre civile se poursuivent sans résultats. Les Sommets de Paris 1 et 2 en juillet 2017 puis mai 2018, la conférence de Palerme en novembre 2018, l'accord d'Abu Dhabi en février 2019 avaient pourtant suscité de nombreux espoirs.
Frédéric Dubessy
Mercredi 15 Janvier 2020
Les deux ennemis vont devoir s'entendre sous l'impulsion de la Russie et de la Turquie. Moscou (qui dément), mais aussi Le Caire, Abu Dhabi et Amman soutiennent militairement le maréchal Khalifa Haftar. L'homme fort de l'Est du pays et chef de l'Armée nationale libyenne (ANL) est basé à Tobrouk. Ankara est devenu officiellement l'allié de Fayez Al-Sarraj avec la signature de deux accords (un militaire et un sur les frontières maritimes jugé récemment "nul et non avenu" par quatre pays) avec son Gouvernement d'union nationale (GNA) basé à Tripoli, le seul à être reconnu par l'Onu.
Ils devront trouver un compromis durable et ce malgré la volte-face de Khalifa Haftar, parti au matin du mardi 14 janvier 2020 de la capitale russe sans ratifier l'accord de cessez-le-feu signé par Fayez Al-Sarraj la veille au soir et effectif depuis dimanche 12 janvier 2020 à minuit. Selon des sources russes, Khalifa Haftar a demandé deux jours supplémentaires pour discuter du document avec les tribus libyennes alliées.
Un accord de cessez-le-feu socle de la Conférence de Berlin
Quoiqu'il en soit, Sergueï Choïgou, ministre russe de la Défense, a bien précisé que "le principal résultat de la réunion (NDLR : de Moscou) a été la conclusion d'un accord de principe entre les belligérants pour maintenir et prolonger indéfiniment la cessation des hostilités."
Et si le message n'était pas assez clair, Recep Tayyip Erdogan, le président turc, a menacé Khalifa Haftar de lui "infliger la leçon qu'il mérite, s'il poursuit ses attaques contre le gouvernement légitime et nos frères en Libye." Le Maréchal tente, depuis début avril 2019 et sans succès, de reprendre son offensive contre Tripoli. L'agence de presse officielle turque, Anadolu, rapportait, mercredi 15 janvier 2020 en citant le porte-parole du GNA, Mohamad Gnounou, que l'ANL avait tiré des missiles contre le Sud de Tripoli touchant les quartiers de Salahaddin et Ramlé. Cependant, pour Hulusi Akar, "il n'est pas vrai, sur le terrain, que le cessez-le-feu a pris fin." Le ministre turc de la Défense nationale assure qu'un cessez-le-feu est encore possible et que la Turquie "oeuvre dans ce sens."
Cet accord de cessez-le-feu, même pas encore finalisé, doit servir de socle à la Conférence de Berlin. "Nous n'avons jamais considéré la réunion à Moscou comme définitive, mais comme une rencontre pour promouvoir la paix et pour la contribution à la conférence de Berlin. Nous avons recommandé à l'Allemagne d'inviter les Libyens et nous espérons qu'ils réagiront positivement à cette proposition. Le processus est en cours, il se poursuit", indiquait Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères, mercredi 15 janvier 2020 à New Delhi lors de conférence de politique internationale Raisina Dialogue.
Depuis 2015 et les accords de Skhirat au Maroc, les tentatives de faire cesser cette guerre civile se poursuivent sans résultats. Les Sommets de Paris 1 et 2 en juillet 2017 puis mai 2018, la conférence de Palerme en novembre 2018, l'accord d'Abu Dhabi en février 2019 avaient pourtant suscité de nombreux espoirs.
Frédéric Dubessy
Mercredi 15 Janvier 2020
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