Annonce

Réduire
Aucune annonce.

48e marche : La protesta a perdu une bataille mais certainement pas la guerre

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • 48e marche : La protesta a perdu une bataille mais certainement pas la guerre

    Le soleil de janvier drape de sa formidable lumière les balcons de la rue Didouche Mourad, comme pour célébrer, à sa manière, cette icône de la révolution, natif d’Alger et plus particulièrement du quartier de la Redoute, fondateur du FLN, grand organisateur, tombé au champ d’honneur dans le Constantinois à Zighout Youcef (ex-Condé Smendou), le 18 janvier 1955 l’homme dont la rue porte le nom.
    Les manifestants, afin de l’honorer crient : Didouche Mourad, sois tranquille, sois tranquille nous continuerons le combat i.e. "Didouche artah artah sanouasilou elkifah".

    En ce début d’après-midi, le haut de la rue semble déserté par les forces de l’ordre qui se massent du côté de la Grande Poste. Les marcheurs arrivent par groupes en entonnant les enfants d’Amirouche.

    Le circuit habituel semble avoir été modifié. Les manifestants descendent la rue et rejoignent le gros des troupes en provenance de Soustara, Bab El Oued, la Place des Martyrs et la rue Abane Ramdane pour gagner la faculté d’Alger via la rue Asselah Hocine envahie par les camions et les forces de police. Ils sont hués par les marcheurs qui hurlent : "larbins du gang, persécuteurs d’étudiants i.e. chiatine el3issaba, haggarine ettalaba". Une rixe entre un homme accompagné de cinq enfants est évitée grâce à l’intervention des manifestants. La tension est palpable.


    Rejetant le Président Abdemadjid Tebboune ils répètent qu’ils sont là de leur propre chef, contrairement à lui et qu’il ne les représente pas. Ils inventent une nouvelle chansonnette à son adresse : "Tebboune est le résultat de la fraude, il a été imposé par les militaires, il n’a pas de légitimité, le peuple a été libéré, Etat civil i.e. tebboun mzaouar, djabouh el 3askar, makach echar3ia, echa3b m7arar, houa liy9arar, daoula madania"

    Ils sont persuadés qu’ils réussiront à atteindre leur objectif principal, celui de l’instauration d’un Etat démocratique civil et pas militaire, pacifiquement et que les dirigeants disparaîtront tous de crise cardiaque. Ils crânent qu’ils désirent la chute du régime. Ils répètent à tue-tête : "suprématie au peuple, période transitoire ou constitutionnelle i.e Siada cha3bia mar7ala intikalia ou tassissia".

    Ils crient sans interruption : "Total dégage !" Désignant la compagnie pétrolière française comme étant à l’origine de leurs malheurs.

    Les marcheurs bien que toujours présents en grand nombre prennent en compte les dernières évolutions survenues sur la scène politique. Les consultations et les ralliements sans conditions qui se succèdent atteignent quelque peu les troupes. La dernière publication de Kamel Daoud sur son compte Facebook portant sur l’échec provisoire du Hirak, au centre d’une grande polémique sur le web et dans les médias, aura eu le mérite de soulever le débat, à l’heure incontournable du bilan le 22 février 2020.


    Maitre Mostefa Bouchachi, figure de la protesta interrogé lors de la 48 ème marche déclare : «Rien n’a changé, les médias sont toujours fermés à l’opposition ou censurés et Alger est toujours interdite aux citoyens des autres wilayas les vendredis. Le régime n’a fait preuve d’aucun geste de bonne volonté qui montre qu’il compte réellement changer ».

    Est-il dans le vrai ? Probablement. Les tenants du pouvoir appuyés de certaines puissances étrangères et des « doigts bleus » ont-ils eu raison de la protesta ? Que devons-nous entreprendre à part marcher le mardi et le vendredi ? se demandent les marcheurs.

    L’option de l’élection présidentielle portée et défendue par l’état-major de l’armée, rejetée par une grande partie des Algériens et imposée de force le 12 décembre est assurément une des rares batailles perdues par la protesta, et ne sera sûrement pas la dernière.

    Dans cette « guerre » du changement contre l’immobilisme, de la proactivité contre la léthargie, de celle de la jeunesse contre la vieillesse, du futur contre le passé, entre les marcheurs et les tenants de la décision plusieurs batailles ont été menées. Les marcheurs en ont gagné plus d’une. L’une des plus importantes est celle de l’éveil d’un peuple contre son sommeil. Les marcheurs ont perdu une bataille mais certainement pas la guerre !
    Le Matin d'Algérie.

  • #2
    Lorsqu'on perd une bataille il n'est pas utile de lancer une guerre qui sera elle aussi perdue d'avance. David n'a jamais gagné contre Goliath.

    Commentaire


    • #3
      C'est une guerre pacifique. La protesta n'a rien à perdre. Elle n'avait rien et a surtout gagné en endurance, après plusieurs victoires dont l'énorme boycott de la mascarade d'élections, 90% au moins. Elle est et sera toujours dans un long duel face au pouvoir mafieux pour la fin du système pacifiquement.
      Dernière modification par panshir, 18 janvier 2020, 14h19.

      Commentaire

      Chargement...
      X