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Mustapha Hammouche ▬ Islamisme et révolution démocratique

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  • Mustapha Hammouche ▬ Islamisme et révolution démocratique

    Des militants de l’ex-FIS, structurés ou pas dans le mouvement Rachad, entourés de jeunes manifestants que fascinent parfois les formules islamistes, squattent, çà et là, la tête de carrés de marcheurs pour tester la prégnance de leurs slogans sur la foule. N’ayant pas trop de reproches à faire au régime qui a tout de même octroyé l’immunité aux terroristes islamistes et n’ayant pas subi quelque “martyre” particulier pour cause de hirak, ils n’ont que les entraves aux déplacements d’Ali Belhadj à dénoncer et ils s’en contentent, pour l’heure. Ils appellent donc, tous les vendredis, à la levée des contraintes de mouvement dont souffre l’ancien dirigeant du Front islamique.

    “Ali Belhadj khellouh issalli !”

    En début de mouvement, ces anciens militants et actuels nostalgiques du FIS, probablement gênés par le compromis signé entre la partie armée de la mouvance islamiste et le régime, sous forme de loi pour la “réconciliation nationale”, ont hésité à tenter le détournement du hirak, une manœuvre qui sied tant à leur doctrinal opportunisme. Au demeurant, le régime, dans la perspective de son redéploiement post-Bouteflika, leur a même aménagé une place dans sa famille recomposée, le compartiment “badissia” de son projet.
    Ils ont du mal à s’en prendre à ceux qui ont assumé le dédouanement judiciaire du terrorisme islamiste, après que les “qui tue qui” l’eurent politiquement disculpé. Comme on se retrouve, pourrait dire tout ce beau monde !

    Ces irruptions sporadiques des slogans islamistes et de la “dawla islamia” dans les manifestations suscitent parfois l’inquiétude des citoyens sortis briguer la rupture avec le système politique en place. Ces derniers revendiquent la fin du régime militaire et de la cooptation autoritaire des responsables et des “élus”. Mais pas seulement : le pouvoir, dont les militaires doivent enfin se dessaisir, doit revenir à son bénéficiaire
    légitime, le citoyen. C’est cela le processus de restitution de la souveraineté au peuple. La souveraineté nationale n’est effective que si elle est aussi une souveraineté populaire, citoyenne. La revendication du mouvement est, de ce point de vue, explicitement démocratique. Il est, en ce sens, frappant de clarté dans ses revendications. C’est cette absence d’ambiguïté sur la nature démocratique de ses revendications — de “sa” revendication, la seule en fait, le passage de la dictature à la démocratie — qui fait obstacle à l’islamisme dans ses assauts discrets mais répétés, non pas pour phagocyter la révolution démocratique — la tâche s’avère ardue — mais pour au moins y banaliser sa présence et son discours. Cela dit, la société algérienne n’a pas été au bout de son explication politique avec l’islamisme, malgré deux cent mille morts, trente ans de retard de développement, économique, culturel et politique et vingt ans d’un régime antinational. La révolution démocratique doit triompher. Mais ce ne sera pas “la fin de l’Histoire”. Il restera ce contentieux à solder.

    C’est le drame des démocrates en terre d’islam : pour vaincre, ils doivent gagner deux guerres en une. Et pacifiquement, dans notre cas ! ✍ Mustapha Hammouche / Liberté dz (Contrechamp) / 20-01-2019
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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