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La fin décrétée du hirak est une illusion.

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  • La fin décrétée du hirak est une illusion.

    Le mouvement citoyen du 22 février boucle aujourd’hui son onzième mois, mais le pouvoir semble moins attentif à son endurance avérée qu’à son déclin annoncé, voire sa fin décrétée par quelques voix intéressées. Une prophétie qui, en effet, ne déplairait pas au pouvoir. D’autant qu’elle émane aussi de cette espèce d’intellectuels bien de chez nous qui conçoivent leur “apport” au débat politique comme la preuve de leur qualité de “pourfendeur de la pensée unique” qui fait rage parmi nous autres tiers-mondistes irrémédiablement médiocres. C’est qu’ils sont conscients, ces intellectuels-là, qu’il n’y a pas meilleur sésame pour leur ouvrir grandes les portes de certains médias d’outre-mer.
    De fait, le pouvoir semble avoir déjà succombé au chant de ces oiseaux qu’il croit et espère de bon augure. Toute son action, ces dernières semaines, indique, en effet, qu’il est tout acquis à l’idée que le hirak est sur le déclin, et qu’il suffirait de lui porter le coup de grâce. Cela expliquerait la multiplication et le durcissement de ces pratiques répressives incompatibles avec les promesses d’écoute, d’ouverture et de dialogue faites par Abdelmadjid Tebboune, successivement en sa qualité de candidat puis de chef de l’État. Poursuite des arrestations, prolongation de la détention préventive à l’encontre de plusieurs détenus d’opinion, entraves à la liberté de manifestation, de rassemblement et de réunion et maintien des pressions multiformes sur les médias. De plus, l’on peut comprendre que le pouvoir soit galvanisé par sa percée sur la scène internationale par la grâce du rôle que l’Algérie peut jouer dans le règlement de la crise libyenne. Combler un déficit de légitimité populaire par une offensive diplomatique est un exercice trop bien connu sous le ciel d’Algérie et l’on se souvient qu’un certain Abdelaziz Bouteflika s’y était livré pleinement au début de son triste règne.
    Si telle est la démarche que le pouvoir a décidé d’adopter envers le mouvement populaire, elle risque de compromettre définitivement ce qui reste de ses dernières chances de pouvoir regagner la confiance des Algériens. Car la fin décrétée du hirak est une illusion. Il pourrait connaître un répit apparent, tout au plus. Mais il continuera, à coup sûr et à tout le moins, de se manifester constamment et d’exprimer diversement et opportunément, au gré des événements et des échéances politiques, une défiance populaire chronique. Ce qui, en soi, est déjà une poursuite du hirak. Il faut sans doute rappeler que le hirak était là, bien avant le 22 février. C’est parce que le pouvoir d’alors se refusait à le voir et à l’entendre, qu’il a pris la forme qu’on lui connaît depuis onze mois. Liberté.
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