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  • Affaire Ali Haddad, patron de l’ETRHB :

    Affaire Ali Haddad, patron de l’ETRHB : Les révélations ahurissantes de l’enquête préliminaire


    SALIMA TLEMCANI 27 JANVIER 2020 À 10 H 30 MIN 0

    Au moment où il tentait de rejoindre la Tunisie, par le poste frontalier d’Oum Tboul, à Taref, vers 4h, en cette journée du 31 mars 2019, l’influent homme d’affaires Ali Haddad, patron du groupe ETRHB et ex-dirigeant du Forum des chefs d’entreprise (FCE), ne s’attendait certainement pas à ce qu’il soit placé en détention, que son empire s’écroule comme un château de cartes et que son ami et protecteur, Saïd Bouteflika, frère-conseiller du Président déchu, ne pourra plus lui être utile. Son appel à l’aide qu’il lui a lancé à travers un SMS à 4h52, alors qu’il se trouvait bloqué au poste frontalier, est resté sans réponse.

    Même si les plus avertis savaient que l’empire financier détenu par l’ex-patron du FCE est en grande partie le résultat de l’hégémonie de ce dernier sur les marchés publics et l’argent des banques (publiques), les conclusions de l’enquête préliminaire ont fait état de révélations hallucinantes, de chiffres à donner le vertige et de pratiques de rapine incroyables. Ainsi, l’on apprend que depuis l’année 2000, coïncidant avec l’arrivée de Bouteflika à El Mouradia, jusqu’à 2019, le groupe ETRHB a bénéficié de 124 marchés publics (dont la plus grande partie entre 2012 et 2018), d’un montant de 78 410 milliards de centimes.

    Le secteur des travaux publics occupe la première position avec 99 marchés, pour une enveloppe de 56 430 milliards de centimes, suivi de l’hydraulique avec 23 marchés d’un montant de 21 719 milliards de centimes, puis de l’énergie et des mines avec 2 marchés de plus de 261 milliards de centimes. Pour les enquêteurs, le statut de privilégié accordé à Ali Haddad n’a été possible que grâce à sa relation assez solide avec Saïd Bouteflika, frère du Président déchu. Un statut qui va lui permettre de bénéficier de 452 crédits auprès des banques, pour un montant de 211 000 milliards de centimes, dont 167 000 milliards de centimes, soit 83%, ont été accordés par des banques publiques, à leur tête le CPA (Crédit populaire d’Algérie), avec 73 000 milliards de centimes, soit 43% des montants prêtés.




    Comment se fait-il que ni les banques ni les structures de contrôle financier, comme la CTRF (Cellule du traitement du renseignement financier) ou la Banque d’Algérie, n’ont décelé de telles situations, sachant que le rapport préliminaire affirme que le nombre d’incidents de remboursement ont atteint 88, dont seulement 4 ont été remboursés par le groupe ETRHB ? L’enquête s’est attardée sur chaque marché obtenu par Ali Haddad dans des conditions douteuses et explique comment ce dernier s’arrangeait pour être dans des groupements de sociétés avec, comme chef de file, des entreprises étrangères – le portugais Teixeira, les turcs Mapa et Ozgun, les chinois CSCEC et Chec, l’italien Rizzani Todini, les espagnoles Ofcc, Inerica, Enyse – pour qu’elles bénéficient de la plus grande partie des montants transférables à l’étranger.

    Les 55 millions d’euros pour l’achat de l’hôtel Palace à Barcelone…

    Une pratique qui, selon les enquêteurs, aurait permis à Ali Haddad d’ériger des fortunes à l’étranger et d’acheter à Barcelone, en Espagne, l’hôtel Palace pour un montant de 55 millions d’euros, dont 44 millions proviennent d’un crédit alloué par une banque espagnole, alors que 10 millions d’euros ont été avancés par deux sociétés (5 millions d’euros pour chacune des sociétés Mapa et Teixeira Duarte), des chefs de file dans des groupements avec Haddad en Algérie.

    L’enquête révèle en outre que la majorité des projets confiés à Ali Haddad ont vu leur prix augmenter et fait l’objet, par la suite, d’avenants qui ont suscité de lourdes pertes financières. Cité a titre d’exemple, le montant des travaux d’aménagement des gorges de Kherrata, sur la RN9, arrêté à 3 526 333 646 DA et 89 350 880 millions d’euros, a connu, après la signature de l’avenant (02) une hausse de 1 250 954 582 DA et de 8 903 685 euros, soit une augmentation de 59% pour la partie en dinars et de 99,6% pour la partie en devises, avec une prolongation du délai de réalisation de 14 mois.

    De nombreuses violations de la réglementation sont relevées en ce qui concerne le marché de réalisation de la ligne de tramway Alger-Est, confié à Haddad, qui a soumissionné avec Meditrail et Alstom comme chef de file, pour un montant de 3263 milliards de centimes, dont une grande partie, soit 2300 milliards de centimes, transférée en devises. Ce marché a connu 19 avenants ayant suscité une hausse de 88% du montant initial, ce qui est contraire à la réglementation qui limite à 10% seulement la hausse par rapport au montant initial, en cas d’avenants. Mieux encore, même les délais de réalisation arrêtés à 32 mois dès le lancement des travaux, en mars 2007, n’ont pas été respectés, puisque le projet s’est terminé en 2018. Autre anomalie relevée : le changement opéré à l’avenant 02 pour ajouter une nouvelle ligne Est, qui aurait dû passer par un nouvel avis d’appel d’offres.

    Autre contrat suspicieux, celui de la réalisation de la ligne ferroviaire de 185 km, reliant Relizane-Tiaret-Tisemsilt. Confié au groupement Infrafer-Crgl, le moins disant, ce marché a fait l’objet de recours de la part de l’ETRHB associée avec l’espagnole FCC, mais aussi de Cosider associé à l’italienne Astaldi, qui ont été rejetés par la Commission nationale des marchés en octobre 2009. Non content de ce refus, Haddad saisit, par courrier, le Premier ministre, alors Ahmed Ouyahia, lequel instruit les ministres des Finances et des Transports pour annuler l’attribution provisoire des marchés de réalisation de la ligne ferroviaire Relizane-Tisemsilt ainsi que celle Saïda-Tiaret, attribués à un groupement algéro-chinois et les affecter pour la première ligne à Haddad-FCC et la seconde à Cosider-Astaldi.

    Ce contrat, pour un montant de près de 90 milliards de dinars, va connaître six avenants pour atteindre la somme de 102,687 milliards de dinars. En 2016, l’ETRHB introduit une demande de réévaluation à la hausse des prix unitaires, acceptée par le ministre des Travaux publics et des Transports, Boudjemaa Talai, alors qu’un rapport du DG de l’Anesrif (Agence nationale d’étude et de suivi des réalisations ferroviaires) affirme que cette réévaluation a engendré une perte sèche de 8 milliards de dinars et que le reste de l’autorisation du programme a atteint 392 millions de dinars précisant que la hausse des besoins du projet est estimée à 25,700 milliards de dinars. Une situation qui pousse le ministre à saisir Abdelmalek Sellal, Premier ministre, par une correspondance dans laquelle il l’informe que l’exécution de l’accord de réévaluation avec l’ETRHB et l’application des montants de change au moment de la signature du même accord ont causé un préjudice financier de 9,600 milliards de dinars, alors que les travaux ne sont qu’à 28% de leur réalisation, tout en demandant des autorisations de programme complémentaire de 15 milliards de dinars pour financer les avenants signés et les travaux restants.
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    Haddad (suite et fin

    Les instructions de Ouyahia et les notes de Talai, Bouchouareb, Benyounès et Ghoul

    L’enquête évoque aussi le contrat de réalisation de ligne ferroviaire Oued Tlilat-Colonel Abbas, à Tlemcen, décroché après recours, par l’ ETRHB, associé avec FCC, comme chef de file, alors que le groupement turc Alarko-Ozgun, qui a obtenu l’attribution provisoire, était le moins disant avec un montant de 102,224 milliards de dinars. L’enveloppe financière est alors révisée à la hausse pour passer de 123,420 milliards de dinars à 320,859 milliards et le délai de réalisation élargi à 48 mois. Et c’est le ministre Amar Ghoul qui instruit l’Anesrif pour signer de gré à gré avec l’ETRHB, sans passer par la procédure habituelle, notamment par celle du contrôle financier. Dans ce courrier, le ministre précise également le changement de la société espagnole FCC par la turque Mapa. Ce contrat va connaître lui aussi 4 avenants pour faire passer le montant global de 102,224 milliards de dinars à 118,522 milliards de dinars et les délais de réalisation de 48 mois à 93 mois.

    Mais de mars 2013, date de signature de ce contrat, jusqu’à 2019, ce projet n’a avancé que de 7% alors qu’il a consommé plus de 20% du montant alloué. L’enquête aborde par ailleurs le dossier de désistement de la cimenterie de Relizane à Ali Haddad, et évoque de «nombreuses anomalies» ayant entaché cette opération, «menée sur intervention» du Premier ministre mais aussi en vertu d’une résolution du CPE (Conseil des participations de l’Etat), d’une instruction du ministre de l’Industrie, Abdessalem Bouchouareb, mais aussi de celle du ministre du Développement industriel et de la Promotion de l’investissement, Amara Benyounès. Tous ces responsables se sont unis pour faire pression sur les membres du conseil d’administration de GICA et les pousser à entrer, contre leur volonté, dans des négociations avec Haddad pour se retirer de la cimenterie à son profit.

    Par ailleurs, l’enquête revient sur les sept structures portuaires affectées au patron de l’ETRHB, et qui sont situées dans les plus importants ports du pays, Djendjen (Jijel), Alger, Béjaïa, Mostaganem et Annaba, dans le cadre de la concession pour des périodes allant de 3 à 30 ans renouvelables. Pour les enquêteurs, ces concessions ont été faites en violation de toutes les instructions liées à l’assainissement des enceintes portuaires pour les expurger des entités publiques et privées qui ont indûment occupé les lieux et à l’annulation des concessions qui n’ont pas été suivies d’activité. Malgré l’opposition des directeurs des ports, souligne-t-on, Haddad obtient un accord de concession d’une superficie de 20 000 m2 à l’ouest du port de Djendjen à Jijel, en décembre 2018, pour la réalisation d’une unité de stockage et d’exportation de ciment et l’importation de bitume, et ce, au détriment de Naftal, qui s’est vu refuser un hectare. En février 2016, il bénéficie d’une autre concession au port de Béjaïa, d’une durée de 20 ans, pour stocker le ciment, causant un énorme engorgement dans l’enceinte portuaire.

    Des concessions de structures portuaires et des assiettes foncières à haute valeur

    Au port de Mostaganem, dans l’ancienne poissonnerie, il obtient 2600 m2, pour une durée de 15 ans, afin de stocker le bitume importé, et en janvier 2018, l’ex-ministre des Transports, Abdelghani Zaalane, lui accorde le renouvellement, pour une durée de 20 ans, de concessions de trois structures portuaires au port d’Alger, 64 447 m2, au quai 36, 3735 m2 au môle El Hadjar et 5860 m2 au quai 26, servant à la construction d’une unité de bitume. Une décision, lit-on, qui viole la réglementation, notamment le cahier des charges. Au port de Annaba, Haddad bénéficie d’une superficie de 3500 m2 en 2014, puis une année après, à la suite de la signature d’un avenant, l’assiette s’élargie à 4230 m2, pour accueillir une unité de bitume.

    Le patron de l’ETRHB a également bénéficié de plusieurs biens fonciers dans nombre de wilayas dans des conditions «suspicieuses». A Alger, il obtient 9 terrains, tous octroyés par l’ex-wali, Abdelkader Zoukh, dans les communes de Bab Ezzouar, Bir Mourad Raïs et Dar El Beïda. Six d’entre eux ont une superficie de 41 502 m2, octroyés dans le cadre de l’Agerfa et le Calpiref. Il a également obtenu 5 autres assiettes d’une superficie de 181 ha, et un terrain de 50 000 ha à El Bayadh.

    A l’exception de deux marchés seulement, tous les autres contrats ont été signés entre 2012 et 2014, et malgré l’austérité imposée par le gouvernement en raison de la baisse des revenus pétroliers, ces mêmes contrats ont connu, entre 2015 et 2018, de nombreux avenants, sans que les travaux ne soient achevés. Ainsi, Ali Haddad a bénéficié de 7 marchés en 2012, puis de 6 autres en 2013, avant de passer à 12 en 2014 et à 12 autres en 2015. En 2016, il passe à 15 marchés, mais avec l’arrivée de Abdelmadjid Tebboune à la tête du gouvernement en juin 2017, tout a été bloqué jusqu’à son départ en 2017, où Ali Haddad va signer 9 contrats, entre le 26 septembre et le 27 décembre de la même année, qui s’est terminée avec 18 marchés raflés par le patron de l’ETRHB.

    En 2018, ce dernier s’est vu octroyer 19 contrats, alors qu’en 2019, il n’a rien eu. Selon l’enquête, 70% des marchés qu’il a obtenus dans le secteur des travaux publics, entre 2012 et 2019, ont été signés avec les directions des travaux publics des wilayas de Blida, Alger, Tizi Ouzou, Béjaïa, Bouira, Oran, Médéa, Tlemcen et Boumerdès. L’enquête souligne par ailleurs que 31% de ces marchés concernent Blida et 15% ont été signés à Tizi Ouzou. La signature de ces contrats, précise-t-on, coïncide avec le passage de Abdelkader Bouazghi à la tête de ces deux wilayas, avant qu’il soit désigné comme ministre de l’Agriculture, et qu’il ne lui affecte un terrain agricole à El Bayadh, d’une superficie de 50 000 ha, pour l’élevage de 200 000 vaches.

    Autant de révélations que l’instruction est en train d’en approfondir les tenants et les aboutissants, avant que le mis en cause soit renvoyé devant le tribunal, avec au moins une trentaine de personnes, dont des walis, des ministres (qui ont comparu devant la Cour suprême) mais aussi des cadres des administrations des travaux publics, des mines, de l’hydraulique, de l’industrie et de l’agriculture. Au-delà de cette enquête, une grande question reste posée : peut-on croire que la justice puisse récupérer toute cette manne financière détournée, comme l’a promis le président Abdelmadjid Tebboune ?


    El Watan
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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    • #3
      C'est long à lire, mais nous en avons bavé avec eux .
      Où sont ceux qui soutenaient le Haddad contre Rabrab ?
      " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

      Commentaire


      • #4
        [QUOTE][une grande question reste posée : peut-on croire que la justice puisse récupérer toute cette manne financière détournée, comme l’a promis le président Abdelmadjid Tebboune ? /QUOTE]

        Il faut mettre en prison les coupables ainsi que les membres de leur famille, jusqu'à la récupération totale de l'argent volé
        Mettre aussi sous séquestre tous les biens des maffieux
        « Même si vous mettiez le soleil dans ma main droite et la lune dans ma main gauche je n'abandonnerais jamais ma mission". Prophète Mohammed (sws). Algérie unie et indivisible.

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        • #5
          Haddad et ses entreprises sont des prete-noms

          quand des marchés sont attribué à l'une de ses entreprises, Haddad et les entreprises ne sont pas les seuls bénéficiaires, il y a une myriade de fonctionnaires et de gradés qui attendent impatiemment leur part,

          en fait, les travaux et les projets publics ne sont que des motifs de dépense, l'argent du pays ne peut transiter des caisses de l'Etat aux comptes des corrompus de manière directe, ce qu'il faut, c'est prétexter une dépense, un pont à construire, un hopital, une autoroute, des travaux d'entretien, en suite, il suffit d'accorder le projet à un prete nom comme haddad, tahkout ou les kouninefs, et récupérer sa commission auprès d'eux

          le peuple ne voit que des projets partout, il ne peut pas prétendre que l'argent du pays a été volé puisque à la question "où va notre argent?" on lui répond "bah dans l'autoroute que tu a arpenté, dans le logement dont tu as bénéficié, dans le pain que tu mange et qui est subventionné"

          pour détourner l'argent public, il y a toutes sortes de combines, celle-ci étant la plus facile et la plus répandue, tahkout a eu le monopole du transport universitaire dans l'algérois pendant des années, un bus était loué 15 000 DA la journée... comment a t-il eu ce privilège? derrière, il y avait des fonctionnaires et des hauts responsables qui manœuvraient pour faire atterrir des centaines de milliards là où ils avaient installé des moyens pour le récupérer.

          l'algérie est une singularité, comparativement, le nombre d'agents et de fonctionnaires honnêtes est dérisoire par rapport à celui des corrompus, tout le monde détient un dossier sur tout le monde, tout le monde traine des casseroles, tout le monde fait du chantage à tout le monde

          le discours alarmiste de l'économie du pays au bord du gouffre et de l'avenir incertain de toute la nation n'est servi qu'au petit peuple pour lui faire comprendre qu'il devrait s’estimer heureux d'avoir de quoi se nourrir et de lui faire accepter plus de restrictions et une inflation record.

          le secret des modèles coréens ou autres, c'est que le peuple est resté dans sa mission de demandeur de comptes, les lanceurs d'alertes, les journalistes, harcèlent les autorités, les bilans sont publiés, et libres de consultations, n'importe quel fonctionnaire ou responsable peut être pointé du doigt et obligé de s'expliquer

          en Algérie, le peuple a été "corrompu" jusqu'à faire de la fraude une norme, désormais, sans corruption (qui n'est jamais désignée ainsi et jamais déclarée) on ne peut presque pas s’en sortir, celui qui ne connait pas un salarié dans un hopital est sûr de voir ses enfants ou ses proches crever dans l'indifférence la plus totale, celui qui ne connait pas un policier ou un gendarme, est sûr de faire partie de la minorité d'algériens qui paient ses PV et qui subissent une justice à géométrie variable, autrement dit, de l'injustice

          le peuple a toléré la rapine et la corruption sévissant au plus haut sommet de l'Etat parce qu'il a été habitué à la subir ou à la solliciter, jusqu'à un certain 22.02.2019.

          mais, est-ce que ca a vraiment changé?
          La Réalité est la Perception, la Perception est Subjective

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          • #6
            L’enquête s’est attardée sur chaque marché obtenu par Ali Haddad dans des conditions douteuses et explique comment ce dernier s’arrangeait pour être dans des groupements de sociétés avec, comme chef de file, des entreprises étrangères – le portugais Teixeira, les turcs Mapa et Ozgun, les chinois CSCEC et Chec, l’italien Rizzani Todini, les espagnoles Ofcc, Inerica, Enyse – pour qu’elles bénéficient de la plus grande partie des montants transférables à l’étranger.
            Et Bingo !

            En contre partie de la sous-traitance, sa part est virée sur un compte offshore. Et dire que ce voyou etait patron des patrons !



            Merci pour le partage.

            Commentaire


            • #7
              Malgré l’opposition des directeurs des ports, souligne-t-on,

              - Haddad obtient un accord de concession d’une superficie de 20 000 m2 à l’ouest du port de Djendjen à Jijel, en décembre 2018, pour la réalisation d’une unité de stockage et d’exportation de ciment et l’importation de bitume, et ce, au détriment de Naftal, qui s’est vu refuser un hectare.



              - En février 2016, il bénéficie d’une autre concession au port de Béjaïa, d’une durée de 20 ans, pour stocker le ciment, causant un énorme engorgement dans l’enceinte portuaire.

              Des concessions de structures portuaires et des assiettes foncières à haute valeur

              - Au port de Mostaganem, dans l’ancienne poissonnerie, il obtient 2600 m2, pour une durée de 15 ans, afin de stocker le bitume importé, et en janvier 2018, l’ex-ministre des Transports, Abdelghani Zaalane, lui accorde le renouvellement, pour une durée de 20 ans,

              - De concessions de trois structures portuaires au port d’Alger, 64 447 m2, au quai 36, 3735 m2 au môle El Hadjar et 5860 m2 au quai 26, servant à la construction d’une unité de bitume. Une décision, lit-on, qui viole la réglementation, notamment le cahier des charges.



              - Au port de Annaba, Haddad bénéficie d’une superficie de 3500 m2 en 2014, puis une année après, à la suite de la signature d’un avenant, l’assiette s’élargie à 4230 m2, pour accueillir une unité de bitume.
              Hallucinant !


              On comprend mieux pourquoi Sallah/Ouyahia se relayaient au poste de premier ministre pour protéger ces oligarques.

              Commentaire


              • #8
                Abed Charef
                @AbedCharef

                Si vous avez le vertige, ne lisez pas cet article qui parle de l'œuvre de Ali Haddad et ses complicités. Vous risquez un AVC.
                Rappel: j'ai arrêté d'écrire à Maghreb Émergent quand la direction du site a censuré un article sur le système Haddad
                The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

                Commentaire


                • #9
                  un article publié il y a trois ans, quand Ali Haddad était tout puissant

                  Le système Ali Haddad, ou comment prélever une dîme sur les grands contrats
                  De révélation en fuite, le système Haddad apparait au grand jour : une immense nasse qui permet au patron du FCE de percevoir une dîme sur tous les grands marchés.

                  Abed Charef



                  Le Président du FCE, M. Ali Haddad, a réussi à mettre en place un système d’une redoutable efficacité, pour capter une véritable rente sur les grands marchés publics. Tirant profit de sa proximité avec le centre du cercle présidentiel, le patron de l’ETRHB s’incrustait dans les projets d’envergure, en faisant jouer ses relations. Seul ou avec des partenaires publics, privés ou étrangers, quand l’envergure du contrat le dépassait, il imposait sa présence, parfois au détriment de l’efficacité économique, selon les révélations faites depuis qu’il est tombé en disgrâce.

                  La descente aux enfers de M. Haddad avait été révélée lorsque le nouveau premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, l’avait discrètement fait inviter à quitter la salle lors d’une cérémonie officielle, il y a deux semaines. M. Haddad a tenté de riposter, en organisation un front avec les organisations patronales et l’UGTA, mais il semble qu’il n’avait pas compris les signaux émis par le pouvoir. Depuis, les révélations se multiplient sur ses affaires, et les institutions et entreprises multiplient les mises en demeure concernant ses chantiers.

                  La boulimie de Ali Haddad l’avait poussé à s’intéresser à de multiples secteurs, comme la construction, les travaux publics et l’hydraulique. Selon les fuites organisées par le premier ministère, qui lui a déclaré la guerre, et des informations révélées par différentes institutions, M. Haddad a réussi à accaparer plus de quatre milliards de dollars de marchés, dont beaucoup accusent des retards considérables, en raison de ses faibles capacité de réalisation et de la difficulté d’organiser le management de marchés dans lesquels il était le pivot.

                  Impunité

                  L’homme bénéficiait, en plus, d’une véritable impunité. Aucun ministère, ni aune institution ou établissement n’osait le rappeler à l’ordre, de peur de déplaire au cercle opaque auquel il appartenait, et dont il tenait sa puissance.

                  Des documents parvenus à la presse indiquent que son entreprise, l’ETRHB, a bénéficié de près de quatre milliards de dollars de marchés. Sur la multitude de contrats obtenus, 26 enregistraient un retard « criant ». Certains datent de 2010, et n’ont toujours pas été achevés. L’essentiel de ces marchés se situe dans les BTP, son secteur de prédilection : routes, autoroutes, voies ferrées, ports, etc. Mais M. Haddad est aussi très présent dans le secteur de l’hydraulique, secteur longtemps géré par l’ancien premier ministre Abdelmalek Sellal, lui aussi tombé en disgrâce.

                  Méthodes banales

                  Le mode opératoire de M. Haddad était d’une grande banalité, avec quelques variantes connues. Il s’associait avec des partenaires étrangers, pour qui sa présence « tait ne garantie d’obtenir le marché. Sa présence était supposée faciliter les procédures, lever les multiples obstacles et accélérer les financements bancaires si nécessaire.

                  Pour d’autres projets, il travaillait seul, avant de sous-traiter une partie des travaux. Bien qu’il soit difficile d’évaluer la part assurée par sa propre entreprise, il lui était facile de naviguer dans une zone grise, alors que la loi n’autorise la sous-traitance que pour une part limitée dans chaque projet.

                  Complaisance

                  L’entreprise de M. Haddad percevait des avances pour la réalisation des projets. Mais depuis que les langues ont commencé à se délier, il apparait que les sommes perçues, variables d’un projet à l’autre, seraient supérieures à ce qu’autorise la loi. Sur des marchés s’élevant globalement à 426,98 milliards de dinars, 91 milliards « ont été versés avant l’entame des travaux », selon des documents parvenus à la presse.

                  Ce modèle suppose qu’il suffisait à M. Haddad de signer des contrats, pour percevoir des avances. L’entreprise ne travaillait pas sur ses fonds propres. « M. Haddad était connu pour cette méthode : il se contentait de l’installation des chantiers », selon un ingénieur qui a travaillé sur de nombreux chantiers.

                  Où allai cet argent ? M. Haddad était considéré comme un des principaux financiers de la campagne du président Bouteflika de 2014. Il avait poussé vers la porte de sortie l’ancien président du FCE, Rédha Hamiani, pour s’emparer de l’organisation et l’arrimer au président Bouteflika. Ensuite, il en a fait un centre de pouvoir et de partage de la rente des marchés publics.

                  Fuite de devises et projets à l’arrêt

                  Selon des révélations de presse, M. Haddad a aussi acquis des biens à l’étranger. Il aurait ainsi acheté un hôtel de haut standing à Barcelone pour 70 millions d’euros. Le gouvernement a aussi fait savoir qu’il dispose d’informations précises sur les exportations illicites de devises et sur les biens achetés par les oligarques algériens en Europe.

                  Fait aggravant aux yeux de l’opinion, la présence de M. Haddad parasitait de nombreux projets. Ainsi, a-t-il réussi à s’imposer comme partenaire dans le projet du grand port du centre, près de Tipaza, qui a déjà pris une année de retard sur le calendrier prévu. Les partenaires chinois du projet ont exprimé leur embarras, et l’un d’eux a même annoncé son retrait de ce projet phare. Le premier ministre a laissé entendre que la participation du groupe Haddad au projet allait être revue, pour lui permettre de démarrer.
                  The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

                  Commentaire


                  • #10
                    Il faut arrêter leurs frères et surtout leurs épouses, et mettre tout leur bien sous séquestre

                    Les entreprises de ce voleur sont gérés par son frère, et vous allez pas me dire depuis l arrestation de son frère il n'a pas mis une grande partie du butin à l'abris dans des pays étrangers.
                    Faute de grives , nous mangeons des Merles

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