On dira :
Péril aviaire
Melania ;
Montre-leur ta crache-fontaine
Ta rime-à-nuire
TA CHATTE
Tes poils
Hurle de ta gorge profonde
Hurle de tes cinq langues
Méduse
Une femme au dos écrit gît sous la robe bleue
La femme gît dans elle-même c’est pour ça qu’elle ne se voit pas
La femme ne se voit pas car tout le monde la regarde
Elle ne voit que ce que ces yeux lui donnent à voir d’elle-même,
Que ce qu’on lui vole d’elle-même
Sa robe et ses jambes et son sourire titanic
Son body or
Et elle, hors de son body
Dans sa robe bleue Ciel
Bleue vierge
Melania vierge d’elle-même (…).
Ce pays est beau
Oh oui oui oui
Répondent les gens beaux
Les gens sont adorables
Oh oui oui oui
Répondent les gens adorables
Il y a le soleil tous les jours
Oh oui oui oui
Répondent les peaux Oréales, se secouent les cheveux d’or et les lèvres hyaluroniques
Sans ironie aucune
Ses cheveux à peine ses liens dociles et là pour les ans des ans
Une odeur
Une odeur précise. Elle gît sur la peau flotte subtile autour une chaleur en émane mesurable celle-là mais l’odeur La voix
La voix. Trébuche tremble, caressante et molle
La bouche encore ! ça ressemble à çui-ci à cella les yeux de
l’arrière-mamie le nez de maman l’oval de papa et tous s’y voient
S’y dessinent s’y superposent s’entre-félicitent s’accordent
Sur Sa Beau Té
Par Rim Battal
Péril aviaire
Melania ;
Montre-leur ta crache-fontaine
Ta rime-à-nuire
TA CHATTE
Tes poils
Hurle de ta gorge profonde
Hurle de tes cinq langues
Méduse
Une femme au dos écrit gît sous la robe bleue
La femme gît dans elle-même c’est pour ça qu’elle ne se voit pas
La femme ne se voit pas car tout le monde la regarde
Elle ne voit que ce que ces yeux lui donnent à voir d’elle-même,
Que ce qu’on lui vole d’elle-même
Sa robe et ses jambes et son sourire titanic
Son body or
Et elle, hors de son body
Dans sa robe bleue Ciel
Bleue vierge
Melania vierge d’elle-même (…).
Ce pays est beau
Oh oui oui oui
Répondent les gens beaux
Les gens sont adorables
Oh oui oui oui
Répondent les gens adorables
Il y a le soleil tous les jours
Oh oui oui oui
Répondent les peaux Oréales, se secouent les cheveux d’or et les lèvres hyaluroniques
Sans ironie aucune
Ses cheveux à peine ses liens dociles et là pour les ans des ans
Une odeur
Une odeur précise. Elle gît sur la peau flotte subtile autour une chaleur en émane mesurable celle-là mais l’odeur La voix
La voix. Trébuche tremble, caressante et molle
La bouche encore ! ça ressemble à çui-ci à cella les yeux de
l’arrière-mamie le nez de maman l’oval de papa et tous s’y voient
S’y dessinent s’y superposent s’entre-félicitent s’accordent
Sur Sa Beau Té
Par Rim Battal
Née en 1987 à Casablanca, Rim Battal est poète et photographe. Après deux recueils de poèmes parus en 2015 et 2017, elle publie Transport en commun en 2019 (Lanskine). Dans un style sobre et teinté d’ironie, sa poésie noue l’intime et le sociopolitique. Ses vers consignent des faits et images révélateurs de situations de tensions, notamment en lien avec la condition féminine. En 2018, elle crée la Biennale intime de Poésies afin d’interroger et de réagir à la question de la non-rémunération des poètes. Rim Battal vit et travaille entre Marrakech et Paris.