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Au Maroc, l’étouffement des dernières voix dissidentes

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  • Au Maroc, l’étouffement des dernières voix dissidentes

    L'article de Omar Brousky démontre à bon escient la raison pour laquelle tous les Marocains rêvent de fuir l'enfer alaouite quitte même à être esclaves en terre étrangère.

    - Une vague de répression s’abat depuis quelques mois sur des personnes qui, à l’intérieur du Maroc et de manière tout à fait assumée, critiquent sur les réseaux sociaux le roi Mohamed VI, dont la popularité s’étiole.

    Ils ne sont ni opposants ni journalistes engagés ni militants professionnels, mais pour la plupart des Marocains lambda : jeunes lycéens, chanteurs en herbe, petits commerçants ou encore chômeurs. Tous des jeunes, voire pour certains des adolescents. Leur point commun : ils ont exprimé, via YouTube, le désespoir de la jeunesse marocaine et le fossé qui ne cesse de se creuser entre riches et pauvres, ce qui est assez courant ; mais ils ont également critiqué le roi Mohamed VI et raillé ses discours « qui ne servent plus à rien et qui n’emballent plus », ce qui est inédit. Jusqu’à présent en effet, ceux qui s’en prenaient au roi étaient souvent des « MRE », des Marocains résidant à l’étranger s’exprimant à l’abri d’une loi qui punit de prison toute critique de la monarchie. Il s’agit donc d’un véritable point de basculement dans les formes de contestation politique.

    « Ma vie n’a pas de but »

    Tout a commencé le 29 octobre 2019 par une chanson postée sur YouTube. On y voit trois jeunes rappeurs dénoncer avec des mots crus la corruption, les inégalités sociales, tout en désignant ouvertement le roi Mohamed VI :
    Qui a broyé le pays et qui continue à chercher la richesse ? […] Qui nous a mis dans ce pétrin ? Vous avez violé notre dignité […]. Si on est 40 millions dans ce pays, 30 millions restent avec toi parce qu’ils y sont forcés […]. Ma vie n’a pas de but […]. Je suis celui qui t’a fait confiance et qui a été trahi […]. Je suis le Rifain qui rêve d’un Rif meilleur…

    À l’heure où ces lignes sont écrites, la chanson a recueilli près de 22 millions de vues sur YouTube (les Marocains qui ont voté lors des dernières législatives sont 13 millions seulement...). Ses auteurs ? Trois jeunes rappeurs issus des quartiers populaires de Casablanca surnommés L’Zaar, Weld Legriya et L’Gnawi (Gnawi, Simo Gnawi). Le titre de la chanson est un slogan très en vogue parmi la jeunesse contestataire : Aacha chaab (vive le peuple), une paraphrase subversive de « vive le roi ».

    La machine judiciaire se met aussitôt en branle. L’Gnawi, de son vrai nom Mohamed Mounir est arrêté puis condamné le 24 novembre 2019 à un an de prison ferme. L’accusation ne mentionne aucun motif politique : le rappeur est condamné pour « outrage à la police ».

    Omar Brouksy, le 29 janvier 2020 in L'Orient XXI-extraits
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