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L’entreprise Chinoise Tencent a-t-elle accidentellement divulgué les vraies statistiques terrifiantes sur le coronavirus en Chine ?
PAR ADMIN · PUBLIÉ 5 FÉVRIER 2020
Il y a dix jours, peu après les premiers rapports de la Chine sur les cas et les décès associés à l’épidémie de coronavirus, un chercheur britannique a prédit que plus de 250 000 Chinois seraient infectés par le virus d’ici le 4 février. Et si, selon les données officielles chinoises, le nombre d’infections a effectivement grimpé en flèche au cours des deux dernières semaines, pour atteindre un peu moins de 25 000 (et environ 500 décès), on est loin de cette sombre prédiction, environ dix fois inférieure à celle des épidémiologistes.
Cette divergence est-elle possible ? L’épidémie est-elle vraiment beaucoup moins grave que ne le prédisent les modèles épidémiologiques classiques ? Ou bien la Chine ne fait-elle que cacher l’ampleur du problème ?
Après tout, selon le rapport de Wall Street Journal de la fin janvier, la Chine manipule explicitement le nombre de victimes en citant la pneumonie comme cause de décès au lieu du coronavirus. Les rapports ultérieurs selon lesquels les responsables de Wuhan se précipitaient pour incinérer les victimes de coronavirus avant qu’elles ne puissent être comptées n’ont pas ajouté à la crédibilité des données officielles.
Mais le plus grand coup porté à l’histoire et aux chiffres officiels de l’épidémie en Chine est survenu du jour au lendemain, lorsqu’une erreur dans le rapport de TenCent a pu révéler la véritable étendue de l’épidémie de coronavirus sur le continent. Et ce n’est rien de moins que terrifiant.
Comme l’a rapporté le Taiwan Times dans un rapport repéré pour la première fois par l’utilisateur @TheHKGroup, au cours du week-end, Tencent « semble avoir publié par inadvertance ce qui est potentiellement le nombre réel d’infections et de décès, qui étaient astronomiquement plus élevés que les chiffres officiels« , et étaient bien plus proches des projections d’épidémie catastrophique faites par Jonathan Read.
Selon le rapport, tard dans la soirée de samedi, Tencent, sur sa page web intitulée « Epidemic Situation Tracker », a indiqué que les cas confirmés de nouveaux coronavirus (2019nCoV) en Chine s’élevaient à 154 023, soit 10 fois le chiffre officiel de l’époque. Le nombre de cas suspects s’élevait à 79 808, soit quatre fois le chiffre officiel.
Et alors que le nombre de cas guéris n’était que de 269, bien en dessous du chiffre officiel de 300 ce jour-là, le plus inquiétant est que le nombre de décès recensés était de 24 589, bien plus élevé que les 300 officiellement recensés ce jour-là.
Capture d’écran du 1er février montrant un nombre d’infectés nettement supérieur à ce qui a été divulgué publiquement.
Quelques instants plus tard, Tencent a mis les chiffres à jour pour refléter les chiffres « officiels » du gouvernement ce jour-là.
Capture d’écran montrant les chiffres corrigés (à droite) qui reflètent les statistiques gouvernementales.
Ce n’est pas la première fois que Tencent fait cela : comme le note le Taiwan Times, les internautes chinois ont remarqué que Tencent a, à trois reprises au moins, affiché des chiffres extrêmement élevés, pour ensuite les ramener rapidement à des statistiques approuvées par le gouvernement.
C’est là que cela devient encore plus bizarre : contrairement à l’affirmation selon laquelle il s’agissait simplement d’une erreur de frappe de données, les internautes chinois observateurs ont également remarqué qu’à chaque fois que l’écran affichant les grands chiffres apparaissait, il affichait une comparaison avec les données de la veille qui montrait une augmentation progressive « raisonnable », un peu comme les comparaisons avec des chiffres officiels.
Cela a conduit beaucoup de personnes en Chine continentale à spéculer sur le fait que Tencent dispose de deux ensembles de données, les données réelles et les données « traitées ».
En bref, deux camps sont apparus : l’un, le plus optimiste, spécule qu’un problème de codage pourrait faire apparaître accidentellement les vraies données « internes ». L’autre, beaucoup plus pessimiste, pense que quelqu’un en coulisse tente de divulguer les vrais chiffres, car « les données ‘internes’ détenues par Pékin pourraient ne pas refléter la véritable ampleur de l’épidémie ».
En effet, comme cela a été souligné à plusieurs reprises ici et selon de multiples sources à Wuhan, de nombreux patients atteints de coronavirus ne peuvent pas recevoir de traitement et meurent en dehors des hôpitaux. En outre, une grave pénurie de kits de test entraîne également une diminution du nombre de cas d’infection diagnostiqués et de décès. En outre, de nombreux rapports ont fait état de médecins qui ont reçu l’ordre d’inscrire d’autres formes de décès à la place des coronavirus afin de maintenir le nombre de décès artificiellement bas.
Quelle est la vérité ?
Nous laissons aux lecteurs le soin de répondre à cette question, mais n’oubliez pas que le 29 janvier dernier, Zeng Guang, le responsable scientifique de l’épidémiologie des CDC chinois, a fait un aveu sincère et rare sur les raisons pour lesquelles les autorités chinoises ne peuvent pas dire la vérité aux gens dans une interview accordée au tabloïd d’État Global Times : « Les fonctionnaires doivent réfléchir à l’angle politique et à la stabilité sociale afin de garder leurs postes. »
Et puis, lundi, nul autre que le président Xi de la Chine a appelé tous les fonctionnaires à travailler rapidement ensemble pour contenir le Coronavirus lors d’une rare réunion de hauts dirigeants, en disant que le résultat aurait « un impact direct sur la stabilité sociale dans le pays ».
Eh bien, si la Chine est surtout préoccupée par la stabilité sociale – comme cela devrait être le cas pour un pays de 1,4 milliard d’habitants – il est facile de comprendre pourquoi l’ensemble de l’appareil politique chinois s’efforcerait de présenter des chiffres qui semblent quelque peu crédibles – à la lumière du déferlement de vidéos de personnes mourant dans la rue – mais qui ne sont pas terrifiants au point de provoquer une panique dans tout le pays.
Mais si la Chine comptait effectivement plus de 154 000 cas et près de 25 000 décès il y a cinq jours, aucune tentative de masquer l’ampleur et la gravité réelle de la pandémie n’a d’espoir de « contenir » la vérité.
PAR ADMIN · PUBLIÉ 5 FÉVRIER 2020
Il y a dix jours, peu après les premiers rapports de la Chine sur les cas et les décès associés à l’épidémie de coronavirus, un chercheur britannique a prédit que plus de 250 000 Chinois seraient infectés par le virus d’ici le 4 février. Et si, selon les données officielles chinoises, le nombre d’infections a effectivement grimpé en flèche au cours des deux dernières semaines, pour atteindre un peu moins de 25 000 (et environ 500 décès), on est loin de cette sombre prédiction, environ dix fois inférieure à celle des épidémiologistes.
Cette divergence est-elle possible ? L’épidémie est-elle vraiment beaucoup moins grave que ne le prédisent les modèles épidémiologiques classiques ? Ou bien la Chine ne fait-elle que cacher l’ampleur du problème ?
Après tout, selon le rapport de Wall Street Journal de la fin janvier, la Chine manipule explicitement le nombre de victimes en citant la pneumonie comme cause de décès au lieu du coronavirus. Les rapports ultérieurs selon lesquels les responsables de Wuhan se précipitaient pour incinérer les victimes de coronavirus avant qu’elles ne puissent être comptées n’ont pas ajouté à la crédibilité des données officielles.
Mais le plus grand coup porté à l’histoire et aux chiffres officiels de l’épidémie en Chine est survenu du jour au lendemain, lorsqu’une erreur dans le rapport de TenCent a pu révéler la véritable étendue de l’épidémie de coronavirus sur le continent. Et ce n’est rien de moins que terrifiant.
Comme l’a rapporté le Taiwan Times dans un rapport repéré pour la première fois par l’utilisateur @TheHKGroup, au cours du week-end, Tencent « semble avoir publié par inadvertance ce qui est potentiellement le nombre réel d’infections et de décès, qui étaient astronomiquement plus élevés que les chiffres officiels« , et étaient bien plus proches des projections d’épidémie catastrophique faites par Jonathan Read.
Selon le rapport, tard dans la soirée de samedi, Tencent, sur sa page web intitulée « Epidemic Situation Tracker », a indiqué que les cas confirmés de nouveaux coronavirus (2019nCoV) en Chine s’élevaient à 154 023, soit 10 fois le chiffre officiel de l’époque. Le nombre de cas suspects s’élevait à 79 808, soit quatre fois le chiffre officiel.
Et alors que le nombre de cas guéris n’était que de 269, bien en dessous du chiffre officiel de 300 ce jour-là, le plus inquiétant est que le nombre de décès recensés était de 24 589, bien plus élevé que les 300 officiellement recensés ce jour-là.
Capture d’écran du 1er février montrant un nombre d’infectés nettement supérieur à ce qui a été divulgué publiquement.
Quelques instants plus tard, Tencent a mis les chiffres à jour pour refléter les chiffres « officiels » du gouvernement ce jour-là.
Capture d’écran montrant les chiffres corrigés (à droite) qui reflètent les statistiques gouvernementales.
Ce n’est pas la première fois que Tencent fait cela : comme le note le Taiwan Times, les internautes chinois ont remarqué que Tencent a, à trois reprises au moins, affiché des chiffres extrêmement élevés, pour ensuite les ramener rapidement à des statistiques approuvées par le gouvernement.
C’est là que cela devient encore plus bizarre : contrairement à l’affirmation selon laquelle il s’agissait simplement d’une erreur de frappe de données, les internautes chinois observateurs ont également remarqué qu’à chaque fois que l’écran affichant les grands chiffres apparaissait, il affichait une comparaison avec les données de la veille qui montrait une augmentation progressive « raisonnable », un peu comme les comparaisons avec des chiffres officiels.
Cela a conduit beaucoup de personnes en Chine continentale à spéculer sur le fait que Tencent dispose de deux ensembles de données, les données réelles et les données « traitées ».
En bref, deux camps sont apparus : l’un, le plus optimiste, spécule qu’un problème de codage pourrait faire apparaître accidentellement les vraies données « internes ». L’autre, beaucoup plus pessimiste, pense que quelqu’un en coulisse tente de divulguer les vrais chiffres, car « les données ‘internes’ détenues par Pékin pourraient ne pas refléter la véritable ampleur de l’épidémie ».
En effet, comme cela a été souligné à plusieurs reprises ici et selon de multiples sources à Wuhan, de nombreux patients atteints de coronavirus ne peuvent pas recevoir de traitement et meurent en dehors des hôpitaux. En outre, une grave pénurie de kits de test entraîne également une diminution du nombre de cas d’infection diagnostiqués et de décès. En outre, de nombreux rapports ont fait état de médecins qui ont reçu l’ordre d’inscrire d’autres formes de décès à la place des coronavirus afin de maintenir le nombre de décès artificiellement bas.
Quelle est la vérité ?
Nous laissons aux lecteurs le soin de répondre à cette question, mais n’oubliez pas que le 29 janvier dernier, Zeng Guang, le responsable scientifique de l’épidémiologie des CDC chinois, a fait un aveu sincère et rare sur les raisons pour lesquelles les autorités chinoises ne peuvent pas dire la vérité aux gens dans une interview accordée au tabloïd d’État Global Times : « Les fonctionnaires doivent réfléchir à l’angle politique et à la stabilité sociale afin de garder leurs postes. »
Et puis, lundi, nul autre que le président Xi de la Chine a appelé tous les fonctionnaires à travailler rapidement ensemble pour contenir le Coronavirus lors d’une rare réunion de hauts dirigeants, en disant que le résultat aurait « un impact direct sur la stabilité sociale dans le pays ».
Eh bien, si la Chine est surtout préoccupée par la stabilité sociale – comme cela devrait être le cas pour un pays de 1,4 milliard d’habitants – il est facile de comprendre pourquoi l’ensemble de l’appareil politique chinois s’efforcerait de présenter des chiffres qui semblent quelque peu crédibles – à la lumière du déferlement de vidéos de personnes mourant dans la rue – mais qui ne sont pas terrifiants au point de provoquer une panique dans tout le pays.
Mais si la Chine comptait effectivement plus de 154 000 cas et près de 25 000 décès il y a cinq jours, aucune tentative de masquer l’ampleur et la gravité réelle de la pandémie n’a d’espoir de « contenir » la vérité.