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Modèle de développement: le CMC dégage des pistes de réflexion

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  • Modèle de développement: le CMC dégage des pistes de réflexion

    Le Centre Marocain de Conjoncture (CMC) a consacré le dernier numéro de sa publication mensuelle « Maroc Conjoncture » au nouveau modèle de développement que le Maroc s’apprête à adopter. Spécialisé dans l’analyse et le suivi de la conjoncture, la prévision et l’évaluation d’impact, l’observatoire privé de l’économie marocaine a réussi à dégager six principaux axes pour mieux comprendre dans quelle dynamique économique le pays devra s’inscrire, et sous quelles réformes institutionnelles ?

    Croire en un État développeur

    Le CMC relève qu’au cours des trois dernières décennies, le modèle dominant de développement qui s’est imposé à l’échelle mondiale est celui du capitalisme dans sa version néolibérale ou ultralibérale. Ce modèle, faut-il le rappeler, s’est en tout premier lieu implanté en Amérique latine, plus précisément sous la dictature chilienne du général Pinochet au milieu des années 70. Il s’inspire des thèses libérales libre échangistes du XIXème siècle, se fondant sur une foi inébranlable dans les vertus autorégulatrices du marché. Les politiques économiques néolibérales, qui ont été appliquées massivement et ont inspiré les plans d’ajustement structurel imposés aux gouvernements du Sud, ont impliqué une libéralisation de la circulation des capitaux, des privatisations souvent massives tendant à éliminer le rôle entrepreneur de l’État de même qu’une déréglementation ayant pour effet de diminuer le rôle régulateur de l’État.

    Une régionalisation à faire avancer
    Avec son de régionalisation avancée, le Maroc ambitionne un renforcement de la démocratie participative, une politique de proximité, une meilleure responsabilisation des acteurs, des services publics plus performants et moins coûteux, et davantage de justice spatiale. Le CMC note qu’après la constitutionnalisation des collectivités territoriales (CT) et l’adoption de trois lois organiques qui y référent, la déconcentration administrative boucle le chantier légal encadrant la régionalisation avancée. Le plus important reste à faire selon le Centre. En l’occurrence le pays a besoin des régions fortes actrices du développement économique et social, et un partage effectif des compétences entre Etat et CT, et entre différentes CT, dénué de conflits.

    Fluidité de l’information

    L’institution de recherche et d’études macroéconomiques, sectorielles, démographiques et commerciale insiste sur l’existence d’un Système d’information économique et social. Il aura pour rôle de mettre à la disposition du public et des décideurs un maximum d’informations pertinentes, structurées et faciles d’accès. Ces données doivent être recueillies dans un cadre légal et constituer une source indispensable pour la prise de décision. Toujours est-il que sa mise en place nécessite de la part des différents acteurs économiques et sociopolitiques des investissements importants en moyens matériels et humains. Les entreprises, les universités et les Etats sont donc appelés par le CMC à s’investir dans ce domaine visant à traduire les données émanant de diverses sources en informations décisionnelles. Un tel système si, il est bien pensé devrait contribuer efficacement à l’amélioration de la performance économique du pays, à la compétitivité de ses entreprises et donc de son économie selon les experts du Centre.

    Échanges extérieurs: des options à choisir
    Dans le faisceau des acceptions relatives à la définition d’un modèle, le CMC rappelle que le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) achoisi de faire référence à l’archétype destiné à être reproduit. Il s’agirait d’un schéma explicitant une réalité complexe et susceptible d’être copiée au vu de l’excellence de ses résultats attendus. Dans sa transposition sur le terrain du progrès socio-économique, le modèle de développement serait donc un cadre de référence pour les acteurs appelés à veiller à l’élaboration et à la mise en œuvre de politiques publiques nationales. L’Exécutif, généralement, en charge de cette responsabilité, viserait à améliorer le niveau de vie des populations en agissant sur l’emploi, en améliorant l’accès aux infrastructures de base (éducation, santé, eau potable, électrification, etc) et en valorisant les ressources humaines et matérielles.

    Il reste toutefois à préciser que la réussite par simple transposition d’un modèle, qui aurait donné des résultats probants par ailleurs, n’est guère assurée, tant les facteurs décisifs qui président à son application sont nombreux, alerte le CMC. Pour l’heure, la publication mensuelle juge le modèle d’inspiration keynésienne portée par la dépense publique est essoufflé et plombé, entre autres, par un déficit de la balance commerciale, « difficile à combler sous la pernicieuse pression des accords de libre-échange ».

    Marché, concurrence et politique industrielle : savoir articuler
    Au moment où le débat sur la nouvelle approche du modèle de développement au Maroc est lancé, les questions relatives au renforcement des règles du marché et de la concurrence prennent toute leur importance dans la redynamisation recherchée du climat des affaires et l’amélioration de l’efficience économique. Prenant appui sur les avantages que procure le bon fonctionnement du marché en termes d’allocations des ressources, de productivité et de rendement social, le CMC voit que le Maroc, dans sa quête d’une plus grande efficacité du système économique, a opté pour la libéralisation de l’économie et l’instauration de règles de concurrence sur les marchés.

    Il a consacré cette orientation stratégique depuis l’abandon du dirigisme économique ayant marqué la période précédente l’ajustement structurel et ce, à travers une série de législations en faveur de la libre entreprise, l’ouverture des marchés et la protection de la concurrence. La promotion du droit de la concurrence devrait cependant s’articuler aux options de la politique industrielle pour optimiser les effets escomptés au plan de l’efficience économique et du rendement social.

    La démographique corrélée à la croissance

    La réflexion sur le nouveau modèle de développement ne peut ignorer l’incidence de la démographie comme facteur déterminant du potentiel de croissance sur le long terme, estime la note du CMC. Les transformations en cours qui affectent la structure de la population totale et plus particulièrement la population active selon l’âge, le milieu, le niveau d’instruction ou encore le secteur d’activité conditionnent en effet, et dans une large mesure, les performances du système économique à l’avenir et son rythme de développement.

    Ces transformations résultent de la conjugaison de facteurs multiples ayant trait non seulement à la démographie, mais aussi aux changements de comportements de la population en âge d’activité et son attitude face aux mutations que connaît le contexte économique dans sa globalité. Dans son analyse des principaux facteurs ayant conditionné l’évolution de la population active en liaison avec celle de la population totale, le CMC propose de comprendre les tendances présentes des structures de l’offre de travail, à la lumière de la dynamique démographique et ses implications futures au plan économique et social.

    HESPRESS
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