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Primaires démocrates : le bide de Biden

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  • Primaires démocrates : le bide de Biden

    Par Isabelle Hanne, envoyée spéciale à Manchester (New Hampshire)

    Grand favori des sondages nationaux depuis des mois, l'ancien vice-président s'est effondré dans l'Iowa, et plus encore, mardi, dans le New Hampshire. De quoi interroger sur la suite de sa candidature.
    Primaires démocrates : le bide de Biden

    Avant même la fermeture des bureaux de vote, avant même de connaître son très mauvais score – 8,4% des voix, zéro délégué – et son classement – une humiliante cinquième place –, Joe Biden avait quitté le New Hampshire. L’élection de mardi dans ce petit Etat du nord-est du pays, deuxième étape du marathon des primaires démocrates pour obtenir la nomination du parti, et faire face à Donald Trump à la présidentielle, a confirmé le revers cuisant des caucus de l’Iowa, la semaine dernière, où il n’est arrivé que quatrième : la campagne de l’ancien vice-président est mal, très mal partie.

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    Biden a pourtant, pendant des mois et avant même d’officialiser sa candidature, été le grand favori des sondages nationaux. Avec une carrière politique de près d’un demi-siècle, il est de loin le plus connu des candidats à l’investiture démocrate. Il peut également faire briller auprès des démocrates nostalgiques un peu de l’aura de Barack Obama, dont il fut vice-président pendant ses deux mandats. Sa campagne a tout misé sur un message unique : Joe Biden, avec son programme centriste et sa popularité, serait le seul candidat capable de rassembler le pays, battre Donald Trump à la présidentielle de novembre, et permettre un «retour à la normale».

    «Nous ne faisons que commencer»
    Mais outre le succès du sénateur indépendant du Vermont Bernie Sanders, qui arrive en tête avec 25,7% des voix en prônant au contraire une «révolution politique», la primaire du New Hampshire a confirmé qu’il y avait du monde sur le créneau centriste et du rassemblement. Des alternatives plus jeunes, vues comme plus modernes, et plébiscitées par l’électorat au détriment de Biden, 77 ans. En tête, l’ancien maire de South Bend (Indiana) Pete Buttigieg, 38 ans, qui talonne Bernie Sanders avec 24,4% des voix et une solide deuxième place. «Mayor Pete» est le premier candidat homosexuel à être si bien placé dans une course à la Maison Blanche. Suivi par la sénatrice du Minnesota Amy Klobuchar (19,8%), qui a réalisé une belle percée dans le «Granite State». Les partisans de cette sénatrice du Midwest, 59 ans, louent son expérience politique et mettent en avant sa capacité à travailler avec l’autre bord au Congrès. Un argument, affirment-ils, pour séduire les électeurs indépendants et républicains modérés lors de la présidentielle de novembre.



    Anticipant la débâcle, Joe Biden a donc esquivé sa soirée électorale : il n’est apparu devant ses supporters, réunis dans une salle de réception d’un hôtel de Nashua, que par écran interposé. Il avait déjà filé en Caroline du Sud, Etat qui vote le 29 février, où l’ancien vice-président d’Obama est donné favori grâce au soutien de l’électorat noir. «Ce n’est pas fini mon gars, nous ne faisons que commencer», a-t-il affirmé à des partisans lors de son premier gros événement de campagne à Columbia (Caroline du Sud), mardi soir. «Nous avons seulement eu les résultats de deux des 50 Etats, a-t-il insisté. Pas toute la nation, pas la moitié de la nation, pas le quart de la nation, pas 10%.» Affirmant n’avoir «pas encore entendu» les électeurs afro-américains et hispaniques, le New Hamsphire et l’Iowa étant des Etats très majoritairement blancs et ruraux.

    Concurrence et casseroles
    Mais face à ces deux premières défaites, les donateurs de la campagne de Biden vont-ils continuer à le soutenir ? Après avoir versé des millions de dollars pour soutenir celui qui, en 1988 et 2008, avait mené deux campagnes catastrophiques, et devant le manque d’enthousiasme des électeurs, ils pourraient bien le déserter. D’autant qu’un énième concurrent va bientôt venir, lui aussi, chasser sur les terres centristes. Avec des poches beaucoup plus profondes : le milliardaire et ex-maire de New York Mike Bloomberg, désormais troisième dans les sondages nationaux, qui a fait l’impasse sur les premiers Etats pour entrer en lice à partir du «Super Tuesday», lorsque une quinzaine d’Etats voteront le 3 mars. A coups de centaines de millions de dollars, il inonde depuis des semaines les chaînes de télé américaines de ses spots de campagne.


    Pour l’instant, Biden reste en tête des sondages pour les deux prochains tests électoraux des primaires ce mois-ci, dans le Nevada et en Caroline du Sud. Mais il a été doublé, pour la première fois depuis le début de la course, par Bernie Sanders dans les sondages nationaux – à prendre avec des pincettes puisqu’ils projettent des résultats à l’échelle du pays alors qu’il s’agit de scrutins distincts dans chacun des 50 Etats, avec une complexe arithmétique de répartition de délégués.

    «Mickey Mouse»
    En plus de la concurrence féroce, la campagne de l’ancien vice-président est lestée de nombreuses casseroles, accumulées tout au long de ses décennies en politique. Comme son opposition, dans les années 70, à des politiques de déségrégation des bus scolaires. Plus récemment, son nom, ainsi que celui de son fils Hunter, se sont retrouvés au cœur du scandale ukrainien, qui a valu à Donald Trump une procédure en destitution. Il a également une réputation d’homme un peu trop tactile, peu compatible avec l’Amérique post-MeToo.

    Malgré son expérience – c’est sa troisième tentative pour accéder à la fonction suprême, la première remontant à 1988 –, il continue également de multiplier les gaffes. Ces dernières semaines, il a semblé de plus en plus tendu lors d’événements de campagne, répondant avec virulence à des électeurs critiquant son programme et manquant de sang-froid dans ses reparties.



    Interrogé mardi sur qui pouvait battre Donald Trump en novembre, Joe Biden a répondu en rigolant que «même Mickey Mouse avait ses chances». Un comble, alors que toute sa campagne est basée, justement, sur sa capacité à vaincre le Président.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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