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Les législatives minent le FLJ

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    El Watan, 7 avril 2007

    Grogne à Djelfa, contestation à Oran, implosion à Laghouat, mécontentement à Chlef, colère à Annaba, exclusion à Souk Ahras, confusion à Tizi Ouzou, sit-in à Relizane…

    La tension monte au FLN, depuis qu’ont été rendues publiques les listes de candidatures pour les élections législatives du 17 mai 2007. Nombreux sont les militants du vieux parti qui contestent haut et fort les noms de ceux qui ont été choisis pour les représenter. Le vent de colère, qui s’est, au début, circonscrit dans quelques grandes villes du littoral, a vite gagné les autres wilayas de l’intérieur du pays dès que les noms des premiers candidats ont été rendus publics. « C’est du mépris à notre égard », s’indignent des militants à Tlemcen. « Il aurait été plus digne au secrétaire général de nous demander de confectionner, nous-mêmes, une liste que de nous imposer une, juste bonne pour satisfaire les quotas dictés », fulminent d’autres militants consternés à Laghouat, lesquels ont d’ailleurs procédé, mercredi dernier, à la fermeture du siège de la mouhafadha. Des universitaires à Sidi Bel Abbès, qui se déclarent être des militants de longue date, menacent de quitter le parti, considérant qu’il a été dévoyé de ses règlements et de ses statuts. D’autres militants ont observé « une journée de deuil ». La situation est bien plus grave lorsque l’on sait que des militants sont sortis dans la rue pour déverser leur colère contre les dirigeants du parti. La base militante est en réelle ébullition. Si une telle situation ne semble guère être nouvelle au sein de l’ex-parti unique, l’ampleur de la contestation nous rappelle, néanmoins, la crise la plus dure qu’a connue le FLN en 2003 et en 2004. Les gens se souviennent encore de l’affaire des « dobermans » et des coups de poings de ministres de la République à la Foire internationale d’Alger. Ils se souviennent aussi de ces scènes de ministres qui sautent par des fenêtres brisées. Les dissensions de l’époque se sont soldées, rappelle-t-on, par l’éclatement du plus vieux parti en deux ailes : les pro-Benflis et les redresseurs pro-Bouteflika. Après deux ans d’affrontement, on croyait que l’ex-parti unique avait réussi à recoller les morceaux et rassembler les rangs à la faveur d’un « congrès réunificateur », tenu en début de 2005. Congrès qui, faut-il le préciser, a permis au camp des redresseurs de prendre la direction du parti, offrant à l’occasion la présidence au chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika. Mais voilà que le parti s’engouffre dans une autre crise qui risque de lui coûter cher à la faveur de cette échéance électorale. Belkhadem, secrétaire général du parti, a déclaré lors d’une conférence de presse animée le 1er avril que « le FLN est habitué aux élections. Même s’il y a aujourd’hui des mécontents, demain ils se rassembleront tous autour des listes du parti ». Par ses déclarations, il semblait vouloir minimiser la gravité de la situation. Seulement depuis sa sortie médiatique, les tensions se sont accentuées. Cela met à nu le manque d’emprise de la direction actuelle sur sa base militante. Sans une bouée de sauvetage, les mécontentements fausseraient les calculs aux dirigeants du parti, qui aspirent à faire « un raz-de-marée » lors de ces élections en alignant en tête de listes leurs seize ministres. Et la contestation au sein de l’ex-parti unique pourrait être mise à profit par les autres formations politiques qui se lancent d’ores et déjà dans la chasse aux voix. Le RND, principal rival du FLN, serait le premier à en bénéficier. Lui qui a déjà su mettre à profit pareilles situations, notamment lors des élections sénatoriales de décembre 2006. Le parti de Ahmed Ouyahia a en effet réussi à arracher des sièges qui, logiquement, devaient revenir au FLN, qui a la majorité au sein des APC et les APW, depuis les élections locales du 10 octobre 2002. Ainsi, le malheur d’un parti ferait le bonheur des autres.

    M. A. O.
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