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Corruption et système médiatique

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  • Corruption et système médiatique

    “Le journalisme mène à tout, à condition d’en sortir”, disait Jules Janin, qui fut écrivain mais aussi journaliste et qui, donc, savait de quoi il en retournait. à son époque déjà (né en 1804, décédé en 1874), le journalisme pouvait mener ceux qui l’exerçaient à d’autres métiers et, notamment, à des mandats ou fonctions politiques. Et cela suffisait amplement à faire naître, non pas seulement des ambitions, mais des tentations. Cela ne va jamais sans favoriser l’émergence puis la propagation d’une pratique dévoyée d’un métier qui, par définition, requiert justesse et honnêteté.

    Il en est sans doute de même pour d’autres professions, mais la presse a sans doute cette particularité d’être exposée, plus que les autres corporations, aux interférences, aux manipulations, voire aux menaces et aux intimidations, mais aussi aux pressions des pouvoirs, officiels ou occultes, des groupes d’intérêts et des multiples lobbies actifs au sein des sphères politique ou économique. On comprend aisément que la presse, ce “quatrième pouvoir”, soit ainsi, en permanence, l’objet de sollicitations extérieures multiformes. Des sollicitations qui, parfois, n’hésitent pas à mobiliser les moyens “adéquats” pour arriver à leurs fins.

    L’on sait que les vingt ans du régime de Bouteflika ont fait émerger une nouvelle génération d’hommes d’affaires prêts à payer pour s’assurer de la rétention d’une information et en faire autant pour susciter la publication d’une autre. Et puisque “l’offre” était désormais là, “la demande” n’allait pas tarder à suivre. Ces “grands médias” du secteur audiovisuel, notamment ces télévisions off-shore sorties du néant, ont sans doute été à la pointe de ce “journalisme d’intérêt” qui a fini, malheureusement, par affecter la crédibilité de la presse algérienne.

    C’est sans doute, encore, l’une des conséquences de la “méthode Bouteflika” qui consistait à liquider tous les contre-pouvoirs qui pouvaient contrarier son ambition de se donner un pouvoir total et absolu sur le pays. Il a donc œuvré à substituer de nouveaux médias à ceux qui étaient en place avec son arrivée au pouvoir et qui ne cadraient pas avec son projet de régner en maître sur l’Algérie. L’entreprise a été entamée par cette cuvée de nouveaux journaux et conclue par l’apparition de ces chaînes TV qui ont versé, sans s’encombrer de scrupules éthiques ou professionnels, dans la propagande bouteflikienne.

    L’on a créé ainsi, peu à peu, un terreau favorable à l’émergence et au développement rapide d’un système médiatique propre à accompagner et à servir une corruption qui, sous la pression du mouvement populaire et dans le prolongement de la chute de Bouteflika, a fini par être reconnue et révélée au grand jour. Liberté.
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