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Pourquoi le retour à l’endettement extérieur ne réglera pas les problèmes financiers de l’Algérie

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  • Pourquoi le retour à l’endettement extérieur ne réglera pas les problèmes financiers de l’Algérie

    Le Premier ministre vient de confirmer le recours au financement extérieur en prenant la précaution de souligner que cette option « ne touchera pas à la souveraineté du pays ». Jeudi, Abdelaziz Djerrad a indiqué que l’Algérie optera pour « des prêts à long terme à des conditions avantageuses » pour financer les projets inscrits dans le plan d’action du gouvernement. « Nous allons vers l’argent qui existe un peu partout dans le monde sans toucher à notre souveraineté », a-t-il ajouté en citant la Banque africaine de développement (BAD) ainsi que les « Fonds arabes d’investissement ». Abdelaziz Djerad affirme que ces institutions « donnent des prêts à très longs termes et avec des taux d’intérêts très faibles ».

    Quelles institutions seront-elles sollicitées ? Quels projets pourraient être concernés par ces financements ? Quels montants mobilisés ? Et surtout ce choix du gouvernement écarte-t-il vraiment le spectre d’une remise en cause de la souveraineté de la décision économique nationale ?
    Pour l’instant, les informations données par le gouvernement ne constituent pas vraiment une nouveauté et sont assez loin d’avoir répondu à toutes les questions. Le recours au financement extérieur se limitera-t-il par exemple aux seules institutions financières internationales comme la Banque africaine de développement ou aux « fonds d’investissements arabes » dont parle M. Djerrad ?

    La Banque africaine de développement en pôle position

    Aujourd’hui, la Banque africaine de développement semble avoir la « faveur » des autorités algériennes. En septembre dernier déjà, l’ex-ministre des Finance, Mohamed Loukal, avait fait le voyage de Charm el-Cheikh pour participer aux travaux de la réunion du Comité consultatif des gouverneurs de la BAD.
    En marge de cette réunion, selon le site web du ministère des Finances, Mohamed Loukal avait rencontré les premiers responsables de la BAD, avec lesquels il avait eu des « échanges sur l’état et les perspectives de coopération avec l’Algérie, qui compte recourir aux financements extérieurs ».
    Mais la BAD pourrait bien ne pas être seule en course.

    Début octobre dernier, une dépêche officielle annonçait que le ministre des Finances avait reçu, à Alger, une délégation du Groupe Banque Mondiale, conduite par Jesko Hentshel, nouveau directeur des opérations pour le Maghreb auprès de cette institution.
    Lors de cette rencontre, Loukal et Hentshel avaient échangé sur « l’état et les perspectives de coopération entre l’Algérie et la Banque Mondiale, et sur l’évolution des situations économique et sociale du pays ».
    La dépêche indiquait que ce responsable était venu « confirmer la disponibilité de la Banque Mondiale à répondre aux besoins qui pourraient être exprimés par l’Algérie en matière de développement économique et social ».

    Plutôt en 2021

    Toujours en octobre dernier, Mohamed Loukal avait également affirmé que « le recours à l’endettement extérieur se fera uniquement auprès des institutions financières internationales dont l’Algérie est membre, à l’instar de la Banque africaine de développement (BAD) et la Banque islamique entre autres établissements, contrairement à ce qui était en vigueur auparavant ».
    L’ex-ministre des Finances avait été plus précis que ses successeurs à propos des délais de mise en œuvre de la décision du gouvernement.

    En réponse à la question de savoir si l’Algérie allait recourir dès 2020 aux financements extérieurs pour financer ses projets d’investissement, Loukal avait ajouté que le recours à ces financements, autorisé par le projet de Loi de finances (PLF) pour 2020 « nécessite un peu de temps pour être applicable ».
    « Après la promulgation de la loi de finances de 2020, il y aura un texte d’application qui précisera les modalités pratiques de ces financements. Cela prendra quelques mois. Ce n’est à partir de 2021 qu’on peut s’attendre à une application effective de cette mesure », avait-t-il expliqué.

    Sonelgaz sur les rangs

    Quels seront les principaux projets concernés par le recours au financement extérieurs ? Les déclarations récentes du PDG de Sonelgaz semblent ouvrir la voie à une candidature de la société nationale.
    Ce n’est sans doute pas un hasard si, au cours de la première semaine de janvier, Chaher Boulakhras avait justifié le recours à l’emprunt international par la faiblesse de l’offre locale en affirmant que « la place financière locale et les fonds propres ne répondent plus aux besoins du groupe ».
    Le premier responsable de Sonelgaz avait indiqué qu’« il s’agit d’une option en cours d’examen, et le dossier, une fois finalisé, sera soumis au gouvernement ».

    Boulakhras avait également précisé que le recours aux marchés financiers offre des avantages considérables, et permet de se financer à un taux d’intérêt ne dépassant pas les 3 % dans tous les cas de figure, et avec des échéances allant jusqu’à 15 ans.
    Dans une récente déclaration, Boulakhras avait également indiqué que « nous sommes en train d’examiner des offres intéressantes à travers trois ou quatre alternatives (…) sans garanties souveraines. Ce sont des sommes importantes qui peuvent être mises à notre disposition et vont contribuer en partie à atténuer les besoins en termes de mobilisation de ressources financières, avec des conditions très abordables qui n’engagent pas l’Etat ».

    Des financements chinois pour le phosphate de Tébessa

    Les projets de Sonelgaz ne seront certainement pas les seuls concernés. On pense surtout dans ce domaine au sort qui sera réservé au vaste projet intégré d’exploitation et de transformation du phosphate de la région de Tébessa dont les financements ont été estimés au montant colossal de 6 milliards de dollars. Une hypothèse confortée par le récent programme du gouvernement qui évoque avec insistance l’exploitation du phosphate et sa transformation en engrais parmi les priorités de sa politique industrielle.
    Voici un peu plus de 18 mois, des sources officielles avaient indiqué que les partenaires, algériens (Sonatrach et Manal) et chinois de ce très ambitieux projet étaient « en négociation pour lancer leur société mixte et comptent recourir aux banques chinoises pour obtenir les 80% du financement nécessaire.

    Les 20% restants seraient financés par leurs fonds propres ».
    Aux dernières nouvelles, les négociations étaient toujours en cours. A la fin du mois de septembre dernier , Tahar-Chérif Zerarka, PDG du groupe Manal, avait indiqué au micro de la Chaîne III de la Radio nationale que l’accord qui a fait l’objet de très nombreux contacts depuis plus d’un an n’a pas encore été signé.
    Zerarka se disait convaincu que « les partenaires chinois sont intéressés » mais que les délais imposés à la signature de cet accord sont « probablement dus à l’instabilité politique que connait actuellement notre pays ». Il ajoutait cependant qu’il espérait voir ce projet déboucher sur la signature d’un accord dans les prochains mois.

    De très nombreuses opportunités de coopération

    Après un gel des relations avec les institutions financières internationales qui a duré près de 15 années, les opportunités de relancer la coopération ne manqueront sûrement pas. Du fait de la rareté des financements budgétaires, qui commence à se faire sentir avec la réduction des budgets d’équipement de l’Etat, de très nombreux projets sont en attente.
    Le secteur des transport pourrait également être concerné, avec le port de Cherchell , le projet d’introduction du péage sur l’autoroute Est-Ouest ou encore l’extension du métro d’Alger et celui de la réalisation du métro d’Oran qui ont été évoqués au cours des dernières années par les responsables du secteur et pour lesquels une « coopération technique » avec la Banque mondiale a été également envisagée dans une période récente .
    Avec la Banque européenne d’investissement (BEI), pour l’instant la coopération a repris tout doucement et de façon très modeste. C’est ainsi qu’un accord axé sur la sécurité routière a été signé entre l’Algérie et la BEI. L’institution de financement à long terme de l’UE va financer une étude sur les normes de sécurité du tronçon de l’« autoroute trans-maghrébine » dans la partie algérienne.

    Une solution insuffisante

    Dans ses explications-justifications sur le retour de l’endettement extérieur, Abdelaziz Djerad a affirmé que le choix de l’Algérie se portera sur des financements qui ne « touchent pas à la souveraineté du pays et ne remettent pas en cause les fondements de notre politique économique ».
    Il semble ainsi présenter, de façon plus ou moins explicite, le recours limité à des financements extérieurs comme une alternative possible au passage redouté par les fameuses « fourches caudines » du Fonds monétaire international (FMI), synonyme, dans notre histoire économique récente, d’abandon de la souveraineté sur la décision économique nationale mais aussi de plans d’ajustements douloureux.

    Sur ce chapitre, les explications de Djerad semblent malheureusement assez peu convaincantes. En dépit de nombreuses opportunités de coopération, les sources de TSA insistent en effet sur le montant relativement limité des financements disponibles via les organismes comme la BAD, la Banque mondiale ou la BEI.
    Selon un haut fonctionnaire qui a préféré garder l’anonymat, « les montants mobilisables au cours des 4 ou 5 prochaines années ne pourront certainement pas se situer au-delà d’une fourchette de 5 à 10 milliards de dollars dans l’hypothèse la plus favorable. Ce qui représentera des décaissements annuels de l’ordre de 1 à 2 milliards de dollars par an ».

    Des montants financiers qui semblent bien éloignés des besoins de financements de la balance des paiements algérienne qui a encore accusé un déficit de près de 18 milliards de dollars en 2019, selon les informations fournies par le Premier ministre lui-même voici quelques jours.
    Cité hier par nos collègues de Liberté, un ancien Gouverneur de la Banque d’Algérie, Badredine Nouioua, résumait un pronostic très généralement partagé par les experts algériens : « Si le stock de nos réserves de change chute à des niveaux inférieurs à 20 milliards de dollars, soit l’équivalent d’à peine trois mois d’importation, l’Algérie risque de retomber aussitôt sous les contraintes de l’ajustement structurel pour pouvoir accéder à des financements extérieurs ».
    TSA

  • #2
    Selon un haut fonctionnaire qui a préféré garder l’anonymat, « les montants mobilisables au cours des 4 ou 5 prochaines années ne pourront certainement pas se situer au-delà d’une fourchette de 5 à 10 milliards de dollars dans l’hypothèse la plus favorable. Ce qui représentera des décaissements annuels de l’ordre de 1 à 2 milliards de dollars par an ».

    Des montants financiers qui semblent bien éloignés des besoins de financements de la balance des paiements algérienne qui a encore accusé un déficit de près de 18 milliards de dollars en 2019, selon les informations fournies par le Premier ministre lui-même voici quelques jours.
    il n'y a rien qui puisse rapporter à l'algerie 18 milliards $ par an à partir de l'année prochaine.

    Si le stock de nos réserves de change chute à des niveaux inférieurs à 20 milliards de dollars, soit l’équivalent d’à peine trois mois d’importation, l’Algérie risque de retomber aussitôt sous les contraintes de l’ajustement structurel pour pouvoir accéder à des financements extérieurs
    elle devra appliquer le même programme douloureux que l'egypte.

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    • #3
      elle devra appliquer le même programme douloureux que l'egypte.
      Ça voudrait dire encore devaluer la monnaie !!! Les salaires locaux sont déjà les plus bas du Maghreb, une telle dévaluation ferait que les salaires en deviendraient si misérables !

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      • #4
        Ça a l'air de vous rejouir.
        J'aime surfer sur la vague du chaos.

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        • #5
          Non tu te trompes, c'est toi qui a une mauvaise opinion, un brin parano !

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