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Un an d'existence pour le mouvement de contestation algérien Hirak

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  • Un an d'existence pour le mouvement de contestation algérien Hirak

    Télévision Suisse romande

    Le "Hirak", spectaculaire mouvement de contestation en Algérie, fête sa première année d'existence. Chaque vendredi, des centaines de milliers d’Algériens manifestent, pacifiquement, contre le régime.
    Quand ils sont descendus pour la première dans la rue, en février dernier, c'était pour dire "dégage" au président Abdelaziz Bouteflika qui régnait depuis 20 ans sur le pays. A ce moment-là, personne - à commencer par les Algériens eux-mêmes - ne pouvait imaginer qu'ils braveraient ainsi le régime, et encore moins pendant si longtemps.
    Après la démission de Bouteflika, le 2 avril 2019, le mouvement populaire, baptisé "Hirak", a réalisé que le président algérien n'était en fait que la face visible du problème. C'est l'armée qui tient véritablement les commandes, et ce depuis l'indépendance de l'Algérie en 1962.

    Contre la "dictature militaire"
    En décembre dernier, ce sont les forces armées qui ont organisé une présidentielle largement boycottée par la population, et qui ont imposé un successeur à Bouteflika. En clair, l'armée a ordonné aux manifestants de rentrer chez eux. Mais le Hirak a refusé. Et désormais, les marcheurs du vendredi parlent de "dictature militaire", car depuis le départ d'Abdelaziz Bouteflika, le régime s'est encore durci.
    "Il n'y a aucun signe d’apaisement. Il y a toujours des arrestations... ils kidnappent, carrément. Au milieu de la marche, de la foule, ils t'embarquent, puis tu te retrouves dans une gendarmerie. Tout le monde est menacé, mais on ne va jamais baisser les bras", explique dans l'émission Tout un monde de la RTS Kaci Tansaout, qui a constitué une association venant en aide aux manifestants arrêtés et emprisonnés.
    Une routine quasi yogique
    Aujourd'hui, les rassemblements du Hirak sont devenu une routine, et même les médias n'en parlent presque plus. Mais les Algériens font preuve d’une discipline quasi yogique, loin d'être contre-productive: d'une marche à l’autre, ils font retomber la pression. Les manifestants savent que le pouvoir n'a qu'un objectif: les pousser à la faute, afin d'instaurer l’état d’urgence et de mater définitivement les manifestations. Ainsi, quand vous êtes dans cette marée humaine et qu'un jeune commence à s’impatienter, c’est toute la foule autour qui lui met une main sur l’épaule et le calme.
    Les manifestants ne veulent pas non plus recourir à la grève générale, parce qu'ils paralyseraient économiquement le pays et feraient souffrir une partie de la population, qui se détournerait du mouvement.
    Enfin, le Hirak ne veut pas désigner de représentants, car le régime les éliminerait ou les neutraliserait.
    Réconciliation
    Les Algériens font-ils preuve de naïveté, d’amateurisme? C'est tout l'inverse, selon Karima Dirèche historienne, spécialiste de l’Algérie. "L'armée algérienne sait très bien tirer sur les siens (...). Les Algériens ont appris en un temps record à occuper l'espace public sans avoir peur, à découvrir l'action citoyenne, à ne plus se méfier de leurs voisins", lâche-t-elle.
    Le régime fait donc maintenant face à une population unie. Jusqu'ici, à chaque fois qu'il était menacé, il avait su diviser les Algériens, par exemple en montant les laïcs contre les islamistes jusqu'à faire en sorte qu'ils se massacrent, dans les années 1990.
    Si les Algériens prennent le temps de marcher chaque vendredi, c'est aussi une sorte de thérapie de groupe, de réconciliation nationale. "Pour la première fois, nous avons laissé de côté les problèmes, les différences idéologiques. Nous sommes sortis pour un seul point: sauver l’Algérie. Les démocrates, les laïcs, les islamistes... Nous sommes tous devenus une seule famille. Les Algériens se sont réconciliés", insiste Kaci Tansaout.

    Un mouvement pacifiste "prometteur"
    Comment envisager la suite des événements? Sur le court terme, l’historienne Karima Dirèche n’est pas optimiste, car le pouvoir en place est prêt à tout pour garder le contrôle. Mais sur le moyen ou le long terme, elle est sûre que ce mouvement changera la donne.

    "Le mode opératoire, celui de la réconciliation collective et celui du pacifisme, a dérouté complètement les modes opératoires classiques de la répression. On a affaire à une société qui a émergé, qui connaît ses dirigeants. Qui a tiré la leçon à la fois de l’histoire de la violence de la politique algérienne mais qui a aussi tiré la leçon de tous les printemps arabes de 2011", estime-t-elle.

    Et de poursuivre: "Moi, j’ai l’impression que le Hirak algérien relance le processus de la contestation de 2011. Tout cela, ce sont des ingrédients extrêmement prometteurs".

  • #2
    Tebboune avait avertit dernièrement d'une éventuelle infiltration du Hirak. Le pouvoir prépare t-il un coup contre le Hirak pour le disperser ?
    Je ne pense pas que la déclaration de Tebboune soit innocente en ce moment précis.
    La guerre c'est le massacre entre gens qui ne se connaissent pas au profit de gens qui se connaissent mais qui ne se massacrent pas.

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    • #3
      Les manifestants suivent l'actualité et le font bien savoir. Avec beaucoup de slogans humour par exemple, ils ont toujours su faire échec à toute tentative de déstabilisation récupération infiltration du Hirak ces 12 derniers mois.

      Comme annoncé par les manifestants, ce merveilleux combat exemplaire est un long duel. Le Hirak avec beaucoup d'endurance maturité pacifisme passe la vitesse supérieure avec un fabuleux acquis 2 fois par semaines au moins.
      Il y a plus d'un an, tout petit rassemblement était très vite réprimé. Il y avait la peur instauré par un pouvoir mafieux depuis au moins les années 90 dans le contexte de la décennie noire. Ce pouvoir mafieux est paralysé de peur quand c'est le tsunami et non un petit rassemblement. Il craint beaucoup pour son image à l'étranger. Il tente sans succès de faire de la récupération avec son élu Tebboune. Désespéré, ses intimidations en prenant des otages, détenus politiques, sont sans succès bien au contraire.
      Dernière modification par panshir, 21 février 2020, 19h39.

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