Abdelmalek Ben Hadda, le premier jeune magistrat qui a rejoint le hirak dans la wilaya de Annaba, voire en Algérie, a été convoqué, cette semaine, par l’inspection générale du ministère de la Justice.
Il aura à répondre de son acte : «Avoir participé à la marche du 52e vendredi sur le Cours de la Révolution dans la wilaya de Annaba», avons-nous appris de ses confrères. «Abdelmalek Ben Hadda est l’un des premiers magistrats du pays ayant bravé, du temps du règne du clan de Bouteflika, le risque de troquer l’obligation de réserve contre l’appel à l’indépendance de la justice», témoignent plusieurs de ses collègues.
Réputé proche du Club des magistrats, une organisation professionnelle en cours de création, cet ancien magistrat du tribunal foncier de Annaba, actuellement au tribunal de Skikda, est connu pour son intégrité, qui nourrit sa quête pour la souveraineté du juge et de la justice.
Force est de relever que cette convocation intervient au lendemain de la célébration du premier anniversaire du hirak et «risque de discréditer la décision du Président qui a décrété cette journée en fête nationale», ont estimé hier plusieurs hirakistes au fait de cette affaire. Il y a deux semaines, le désormais ex-procureur adjoint près le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, Mohamed Belhadi, s’est retrouvé muté au tribunal de Guemmar, près la cour d’El Oued, à plus de 600 km d’Alger.
Son tort est d’avoir «plaidé», lors d’un procès de manifestants en détention, pour l’indépendance de la justice et requis la relaxe pour les prévenus. Il a affiché publiquement son désaccord avec la nature des griefs retenus à l’encontre de 16 hirakistes, arrêtés lors de la marche du 48e vendredi, à Alger.
Avec cette nouvelle convocation d’un magistrat par l’inspection générale du ministère de la Justice, le torchon risque de brûler entre le ministre Zeghmati et le Syndicat national des magistrats (SNM). En effet, au lendemain de la mutation du magistrat Mohamed Belhadi, le SNM a dénoncé vigoureusement cette décision et appelé à son «annulation immédiate».
Loin s’en faut, le ministère de la Justice n’a pas daigné répondre à la revendication du syndicat. Le Club des magistrats n’est pas en reste, puisqu’il a réagi également pour le défendre. «La démarche de l’inspection générale entrave le processus d’indépendance de la justice, menace la sécurité constitutionnelle et professionnelle des magistrats honnêtes et porte atteinte à la Constitution», a-t-il estimé.
Contactés, plusieurs avocats ont affirmé que «cela relève des libertés personnelles. Il a marché le jour de son repos sans commettre ni crime ni délit. En quoi peut-on lui reprocher d’être dans un lieu public avec ses concitoyens ? Il est notoirement connu qu’il a participé à la libération de la justice de l’emprise du pouvoir exécutif et politique qui a remis sur selle l’actuel ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati».
El-Watan
23 FÉVRIER 2020
Il aura à répondre de son acte : «Avoir participé à la marche du 52e vendredi sur le Cours de la Révolution dans la wilaya de Annaba», avons-nous appris de ses confrères. «Abdelmalek Ben Hadda est l’un des premiers magistrats du pays ayant bravé, du temps du règne du clan de Bouteflika, le risque de troquer l’obligation de réserve contre l’appel à l’indépendance de la justice», témoignent plusieurs de ses collègues.
Réputé proche du Club des magistrats, une organisation professionnelle en cours de création, cet ancien magistrat du tribunal foncier de Annaba, actuellement au tribunal de Skikda, est connu pour son intégrité, qui nourrit sa quête pour la souveraineté du juge et de la justice.
Force est de relever que cette convocation intervient au lendemain de la célébration du premier anniversaire du hirak et «risque de discréditer la décision du Président qui a décrété cette journée en fête nationale», ont estimé hier plusieurs hirakistes au fait de cette affaire. Il y a deux semaines, le désormais ex-procureur adjoint près le tribunal de Sidi M’hamed, à Alger, Mohamed Belhadi, s’est retrouvé muté au tribunal de Guemmar, près la cour d’El Oued, à plus de 600 km d’Alger.
Son tort est d’avoir «plaidé», lors d’un procès de manifestants en détention, pour l’indépendance de la justice et requis la relaxe pour les prévenus. Il a affiché publiquement son désaccord avec la nature des griefs retenus à l’encontre de 16 hirakistes, arrêtés lors de la marche du 48e vendredi, à Alger.
Avec cette nouvelle convocation d’un magistrat par l’inspection générale du ministère de la Justice, le torchon risque de brûler entre le ministre Zeghmati et le Syndicat national des magistrats (SNM). En effet, au lendemain de la mutation du magistrat Mohamed Belhadi, le SNM a dénoncé vigoureusement cette décision et appelé à son «annulation immédiate».
Loin s’en faut, le ministère de la Justice n’a pas daigné répondre à la revendication du syndicat. Le Club des magistrats n’est pas en reste, puisqu’il a réagi également pour le défendre. «La démarche de l’inspection générale entrave le processus d’indépendance de la justice, menace la sécurité constitutionnelle et professionnelle des magistrats honnêtes et porte atteinte à la Constitution», a-t-il estimé.
Contactés, plusieurs avocats ont affirmé que «cela relève des libertés personnelles. Il a marché le jour de son repos sans commettre ni crime ni délit. En quoi peut-on lui reprocher d’être dans un lieu public avec ses concitoyens ? Il est notoirement connu qu’il a participé à la libération de la justice de l’emprise du pouvoir exécutif et politique qui a remis sur selle l’actuel ministre de la Justice, Belkacem Zeghmati».
El-Watan
23 FÉVRIER 2020
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