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McDonald's dans la ligne de mire de la Chine

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  • McDonald's dans la ligne de mire de la Chine

    Toujours prompt à blâmer les entreprises étrangères, le gouvernement chinois vient de tancer publiquement les deux géants de la restauration rapide, McDonald's et Kentucky Fried Chicken (KFC). Ces derniers sont accusés d'avoir sous-payé certains de leurs employés à temps partiel dans leurs restaurants de la province du Guangdong.

    Pékin profite en fait du flou juridique du statut des salariés - la plupart sont étudiants - et des confusions qui existent entre réglementation nationale et locale - le salaire minimum qu'il invoque a été adopté dimanche dernier par le gouvernement provincial - pour vilipender les deux chaînes de fast-food, dont les porte-parole assurent avoir rempli toutes les obligations légales. Selon le syndicat unique All-China Federation of Trade Unions (ACFTU), alors que le salaire minimum des employés à temps partiel est de 0,75 euro par heure, McDonald's paye 0,40 euro et KFC 0,47 euro. L'ACTFU, qui a réagi à la publication d'un article dans le journal local New Express dont les reporters déguisés auraient débusqué les pratiques douteuses des deux compagnies, réclame aujourd'hui le paiement de la différence.

    Cette affaire démontre une fois de plus que plus de cinq ans après l'entrée de la Chine dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC), les sociétés étrangères restent soumises à un régime de haute surveillance tout particulier. Et que la presse, étroitement contrôlée par le pouvoir, est toujours prête à les fustiger, y compris dans des domaines où les entreprises locales ne sont pas des modèles de vertu.

    Les précédents Wal-Mart et Procter & Gamble

    Ainsi, connues pour flirter avec la légalité, de nombreuses sociétés chinoises « oublient » de comptabiliser une partie de leurs employés. « Dans la banlieue de Shanghaï, beaucoup d'entreprises chinoises, notamment manufacturières, ne déclarent pas tous leurs salariés », reconnaît Zhu Wangqiang, spécialiste du droit du travail au cabinet CMS-Francis Lefebvre à Shanghaï. Une « zone grise » existe. Il est, par exemple, « courant que les entreprises chinoises ne payent pas toutes les cotisations sociales », explique l'avocat. Les salariés reçoivent alors une partie de leur salaire en liquide, que l'entreprise ne déclare pas.

    Le monde du travail chinois compte aussi ses clandestins. Les villes ne peuvent absorber les quelque 200 millions d'ouvriers migrants recensés par les statistiques officielles. Ces paysans venus chercher fortune en ville obtiennent rarement un statut officiel. S'il a été assoupli, le système de hukou - permis de travail interne qui rattache les employés à une circonscription donnée et leur donne accès à la sécurité sociale - demeure, et limite l'embauche « officielle » des migrants locaux.

    Face à une situation sociale potentiellement explosive, Pékin s'est lancé dans une grande campagne d'amélioration des conditions de travail. Mais fustiger ses propres fleurons fait parfois désordre. Le Parti saisit donc comme une aubaine l'occasion de faire des sociétés étrangères ses boucs émissaires.

    L'an dernier, Wal-Mart avait ainsi été contraint par le ministère du Travail et la sécurité sociale chinois d'autoriser la création de syndicats affiliés à l'ACFTU, elle-même rattachée au Parti communiste chinois. Une première pour le numéro un mondial de la distribution qui en refuse le droit à ses salariés dans le reste du monde.

    Le groupe américain Procter & Gamble a vécu une autre expérience amère. En septembre dernier, une télévision du Guangdong a présenté une étude dénonçant la présence de chrome et de néodyme dans les crèmes de sa ligne haut de gamme SKII. Sans préciser, bien entendu, qu'il s'agissait de traces, inoffensives pour la santé des consommatrices. L'omission n'a pas fait ciller le ministère de la Santé chinois et l'américain a été contraint de retirer ses produits de la vente pendant trois mois.


    Par Le Figaro
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