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Le doctorat fait-il encore rêver ? Regards croisés entre le Maroc et la France

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  • Le doctorat fait-il encore rêver ? Regards croisés entre le Maroc et la France

    LE 27 FÉVRIER 2020

    Lorsqu’ils posent auprès de leur jury pour une photo souvenir de leur soutenance de thèse, les candidats au doctorat affichent en général un sourire radieux. Mais au-delà de ce moment symbolique, le doctorat n’a rien d’un long fleuve tranquille.

    TelQuel

    Si les sacrifices pour décrocher ce diplôme sont importants, ses perspectives interpellent aussi dans la mesure où le marché de l’emploi se corse. Une situation que l’on éclairera à partir des situations dans deux pays, le Maroc et la France, sans forcément les mettre en comparaison.

    Inscriptions en doctorat

    Au Maroc, si l’adoption du système LMD depuis le début des années 2000 a certainement facilité l’accès au doctorat, le nombre de diplômés à bac +8 reste relativement faible. En 2017, seulement 1.937 personnes ont décroché un doctorat. Rapporté aux chiffres de la population, cela équivaut à un taux de 0,5 néo-docteur pour 10.000 habitants.

    Les inscriptions en thèse n’inversent pas la donne. Les doctorants ne représentent que 4,2 % des étudiants. De quoi soulever des inquiétudes quand on sait qu’entre 2015-2020, pas moins de 1.000 enseignants partiront en retraite. Il s’agit de la génération, en majorité formée en France, qui a posé les bases des universités actuelles. La question de la relève en nombre et en qualité est préoccupante.

    En France, si l’on a enregistré une baisse de 10 % des inscriptions en thèse entre 2012 et 2016, les soutenances restent sur un rythme de 10.000 chaque année. La réticence des étudiants est-elle due au risque d’échec ? C’est pourtant l’inverse que révèlent les résultats d’une étude : 41 % des doctorants ont soutenu leur thèse en moins de 46 mois en 2014, contre 31 % l’année précédente. Les chances de réussite vont crescendo, ce qui peut être expliqué entre autres par l’amélioration des conditions de réalisation de la thèse.

    Structures d’accueil

    Pour les doctorants marocains, les difficultés commencent dès la recherche d’une structure d’accueil. 60 % des doctorants ne sont affiliés à aucun laboratoire. L’accès à la bibliographie et au matériel de recherche est un combat. Les conséquences sont accablantes : 9 thésards boursiers sur 10 jettent l’éponge au milieu du chemin. Ceux qui font preuve de résistance ne connaissent pas un meilleur sort : 80 % vont soutenir leurs travaux sans avoir produit la moindre publication.

    L’encadrement des travaux de recherche est une autre défaillance dans la vie des docteurs marocains. Face à l’explosion du nombre d’étudiants liée à la croissance démographique (rappelons que le nombre d’habitants a progressé de 10 millions en 10 ans, tandis que les jeunes représentent 28 % de la population), les universités ont dû accueillir 820.488 étudiants en 2017 alors que leur capacité d’accueil n’est que de 512.630 places. Les professeurs sont débordés. Dans certains cas, ils se retrouvent à diriger plus de 40 travaux de recherche à la fois.

    En France, outre le nombre de laboratoires de recherche, un autre facteur de succès est la variété de l’offre de financement. Entre allocations ministérielles, bourses de mobilité et contrats de recherche, 69 % des doctorants français ont obtenu un financement au titre de l’année de 2014. Ces contrats sont liés à des objectifs de recherche que les doctorants doivent s’appliquer d’atteindre pendant la durée de leurs thèses. Le renouvellement des bourses tient compte de la réalisation de ces objectifs. Les doctorants avouent que la période de renouvellement des bourses est vécue avec autant de stress que la période de préparation des soutenances.

    Ceci dit, certaines disciplines concentrent plus d’intérêt de la part des organismes de financement. Le taux de financement en sciences dites exactes est de 96 % en première année contre 38 % en sciences humaines et sociales. En l’absence de financement, les doctorants de ces branches sont obligés de mettre la main à la poche : 29 % d’entre eux exercent des activités rémunérées.

    Force est de dire que le coût financier engendré par un projet doctoral est toujours considérable. Au Maroc, les offres de financement sont très rares et pour la plupart attribuées par le ministère de l’Enseignement supérieur.

    Insertion professionnelle

    L’insertion professionnelle des nouveaux docteurs est compliquée, qu’il s’agisse du Maroc ou de la France. L’enseignement est bien sûr le premier choix des néo docteurs. Le rêve de décrocher un poste après la thèse ne se réalise pas immédiatement. En France, 60 % des nouveaux docteurs sont obligés de passer d’abord par des emplois provisoires à durée déterminée — contrats postdoctorat et ATER (Attachés temporaires d’enseignement et de recherche).

    La concurrence est très rude en France et nombre de docteurs finissent par aller voir ailleurs : 40 % des docteurs en lettres et sciences humaines et sociales s’orientent vers l’enseignement secondaire et primaire. Certains vont même travailler dans des postes sans aucun lien avec l’enseignement et la recherche dans les administrations nationales et territoriales.

    Si les ingénieurs et les docteurs en économie et gestion sont les profils les plus demandés au Maroc, ils ne constituent que 7 % des doctorants
    Au Maroc, les universités manquent cruellement d’enseignants, mais l’État s’est engagé dans des plans de baisse des charges publiques dictés par les institutions financières internationales. Les universités privées viennent étoffer le paysage, malgré qu’elles soient décriées par certaines voix qui accusent l’État de vouloir privatiser le service public. Les docteurs leur tournent le dos et les ne considèrent dans la majorité des cas comme des tremplins. La charge de travail plus élevée, l’absence de possibilités d’évolution, le peu de temps consacré à la recherche sont les principales causes de la réticence des néo docteurs.

    Les débouchés en privé sont pour l’heure timides au Maroc et en France. Il s’agit d’abord de la volonté des docteurs qui, après avoir eu le goût des cours, des communications et des expériences en laboratoires, ne se projettent pas dans un autre métier.

    L’adéquation entre les spécialités des docteurs et les besoins des entreprises est une autre question. Si les ingénieurs et les docteurs en économie et gestion sont les profils les plus demandés au Maroc, ils ne constituent que 7 % des doctorants.

  • #2
    80 % vont soutenir leurs travaux sans avoir produit la moindre publication.
    Stupéfiant !!! Les publications dans des revues de notoriété établie ont pour vocation de valider les travaux du candidat par la communauté scientifique.

    La première fois que j'entends parler de thèse soutenue sans publication.

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    • #3
      Un doctorat sans publication internationale ou à minima sans communication dans des une rencontre internationale n'a aucune valeur
      « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

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      • #4
        60 % des doctorants ne sont affiliés à aucun laboratoire.
        Pas sérieux, tout cela.

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        • #5
          Allons-y à qui t'interesse le plus...

          Sort nous les chiffres des publications / brevets Maroc Algerie.

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          • #6
            C'est comme les pays du golfe. lls font venir les pakis et les forcent à publier 2 fois en 6 mois, ce qui n'est pas possible ! Tout est trafiqué ! Ils font ça pour monter dans les rankings mais c'est que de la poudre aux yeux. Les arabes, de vrais cancres.
            ...

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            • #7
              Il s'agit d'un problème sérieux..Au delà de l'article qui traite du cas marocain, l'enseignant chercheur est sensé produire du savoir..ceci ne peut se faire qu'au sein d'un laboratoire qui dispose de ressources et moyens de qualités ou des gens bien formés qui se tiennent continuellement au courant de tout ce qui se fait dans leur domaine collaborent et s'entraident..j'ai une question: qu'est ce que les universités arabes ont produit comme savoir durant les 50 dernières années? combien de nobélisables? (mis à part Ahmed Zewail qui a eu un doctorat à l'université de Pennsylvanie et qui a fait carrière aux USA)...mettez toutes ces universités d'un coté et comparez avec l'université hébraïque de Jérusalem (uniquement)..le résultat est effrayant....c'est triste.

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              • #8
                Au niveau du Maghreb cette production scientifique est faible, le seul pays qui se démarque c'est la Tunisie.

                Voici un classement par pays, c'est un classement qui renseigne sur la quantité de la production et non sur la quantité de celle-ci.


                https://www.scimagojr.com/countryrank.php

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                • #9
                  Les plus futés vont faire des études qui payent bien dans l ordre :

                  Ecoles de commerce ( finances), Médecine ( spécialisés), Ingénierie et autres fonctions libérales ( notaires, avocats,architectes etc ) .
                  les autres viennent après .

                  Alors lorsque les professeurs ( du primaire au supérieur) seront bien payés pour ce qu ils font dans nos pays, ils remonteront dans le classement . Pour exemple un professeur commence sa carrière à Singapour à 2000 euros et la termine à 6000 euros ( info France TV). il n y pas photo avec les nôtres !

                  Au niveau des salaires des professeurs, il faudrait ajouter les fonds publics alloués à la recherche qui sont bas .
                  Dernière modification par upup, 28 février 2020, 08h15.

                  Commentaire


                  • #10
                    Maroc, peu de docteurs et mal formés.
                    Algérie, trop de docteurs et mal formés.
                    Ce n'est pas la faute des profs, c'est l'infrastructure qui est pauvre.

                    La France qui est le modèle pour les deux, ce n'est pas mieux.

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                    • #11
                      Les plus futés vont faire des études qui payent bien dans l ordre :

                      Ecoles de commerce ( finances), Médecine ( spécialisés), Ingénierie et autres fonctions libérales ( notaires, avocats,architectes etc ) .
                      les autres viennent après .

                      Alors lorsque les professeurs ( du primaire au supérieur) seront bien payés pour ce qu ils font dans nos pays, ils remonteront dans le classement . Pour exemple un professeur commence sa carrière à Singapour à 2000 euros et la termine à 6000 euros ( info France TV). il n y pas photo avec les nôtres !

                      Au niveau des salaires des professeurs, il faudrait ajouter les fonds publics alloués à la recherche qui sont bas .

                      Complétement vrai !

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                      • #12
                        l'enseignant chercheur est sensé produire du savoir..ceci ne peut se faire qu'au sein d'un laboratoire qui dispose de ressources et moyens de qualités ou des gens bien formés qui se tiennent continuellement au courant de tout ce qui se fait dans leur domaine collaborent et s'entraident..
                        Bsr Rod,

                        Ton écrit me rappel un fameux topic sur l'avènement d'une "silicon valley" au Maroc qu'on avait débattu. En ce temps là, je rappelais qu'il existe des standards pour (conditions minimales) pour la constitution d'une équipe de recherche adossée à un laboratoire et éventuellement à un centre de recherche.

                        Les moyens au sein des laboratoires dépendent des spécialités et des travaux. Cela peut aller de moyens légers à lourds selon les équipements.

                        Quant "se tenir au courant", il n'y a que deux moyens : Les ressources bibliographiques ou la participation à congrès, conférences ou colloques (ou séminaires d'équipe) où l'on échange avec la communauté (généralement restreinte de chercheurs) travaillant sur les mêmes domaines d'intérêt.

                        Lorsque je lis que des doctorants ne sont rattachés à aucun laboratoire (ce qui suppose que c'est de la recherche en "mode domestique" ) ou plus grave encore que des thèses sont soutenues sans aucune publication ... c'est effarant !!!

                        j'ai une question: qu'est ce que les universités arabes ont produit comme savoir durant les 50 dernières années? combien de nobélisables?
                        La question n'est pas pertinente. C'est comme si qu'un sportif n'a de valeur a tes yeux que s'il est champion olympique de sa spécialité ou à défaut champion du monde.

                        Chaque publication (et les unes s'additionnent aux autres), aussi basique soit-elle, validée par la communauté scientifique (lorsque soumise à évaluation) est une production de savoir parce qu'elle aura présenté une contribution originale dans un domaine d'expertise particulier.

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                        • #13
                          Jawzia
                          Lorsque je lis que des doctorants ne sont rattachés à aucun laboratoire (ce qui suppose que c'est de la recherche en "mode domestique" ) ou plus grave encore que des thèses sont soutenues sans aucune publication ... c'est effarant !!!
                          Je ne comprends pas ton effarement.
                          Y a plusieurs disciplines oû le doctorat n'a aucun besoin de laboratoire.

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                          • #14
                            Y a plusieurs disciplines oû le doctorat n'a aucun besoin de laboratoire.
                            Je suis effaré qu'on puisse soutenir des thèses sans publications et donc sans validation.

                            Pour les disciplines n'ayant besoin d'aucun laboratoire, Lesquelles ?

                            Commentaire


                            • #15
                              bien des sciences humaines...
                              A moins qu'on n'ait pas la même définition de ce qu'est un labo.

                              Je suis effaré qu'on puisse soutenir des thèses sans publications et donc sans validation.
                              c'est impossible.
                              comment ils font alors ?

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