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Le coronavirus inflige aux bourses européennes leur pire semaine depuis 2008

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  • Le coronavirus inflige aux bourses européennes leur pire semaine depuis 2008

    L’épidémie de coronavirus et les incertitudes qu’elle fait peser sur l’activité font craindre le risque d’un effet boule de neige pour l'économie mondiale.
    Le HuffPost avec AFP

    De Wall Street aux places européennes en passant par les marchés asiatiques, l'épidémie de coronavirus a précipité une panique financière cette semaine.
    ÉCONOMIE - Une semaine de dégringolade. Ce vendredi 28 février, les différentes places boursières européennes ont ouvert dans un climat de panique dans le sillage des marchés mondiaux, plombés par l’incertitude et les craintes de récession économique suscitées par l’épidémie de coronavirus.

    À l’ouverture, la Bourse de Paris s’est encore enfoncée (-3,36%) pour se rapprochant du plancher des 5.300 points, un niveau plus vu depuis fin août 2019. Le reste de l’Europe n’est pas épargné. Dans la matinée, Madrid et Londres ont cédé respectivement 3,11% et 3,05%, portant leur recul à plus de 11% sur une semaine, tandis que Milan lâchait 3,08%.

    Les pertes enregistrées par les actions européennes depuis vendredi dernier, autour de 12-13%, sont les plus importantes depuis la crise financière de 2008-2009, période pendant laquelle l’économie mondiale avait plongé dans le rouge. “Cela revient à effacer la quasi-intégralité du mouvement haussier depuis l’été dernier, le tout en seulement une semaine”, a relevé dans une note Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

    “Emballement à la baisse”
    Peut-on d’ores et déjà parler de mini-krach boursier ou plutôt de correction brutale? “Jusqu’au mois dernier, on était dans le cycle haussier le plus long que les États-Unis aient connu, avec un marché qui a avancé à marche forcée. La dernière vague haussière était de 35% (depuis janvier 2018, NDLR). Mais quand on monte autant, c’est normal qu’à un moment donné le marché se corrige. Cela faisait six mois que cette euphorie inquiétait les observateurs, qui anticipaient une respiration baissière”, nuançait en milieu de semaine Nicolas Chéron, directeur de la Recherche Marchés pour binck.fr, joint par Le HuffPost.

    Pour autant, l’épidémie de coronavirus et les incertitudes qu’elle fait peser sur l’activité économique, entravée par les mesures de confinement, font craindre le risque d’un effet boule de neige.

    “L’accélération à la baisse enregistrée sur les indices américains n’est pas de bon augure pour les bourses mondiales qui voient s’éloigner au fil des séances de fortes baisses consécutives les chances d’un possible ressaisissement et croître, à l’inverse, celles d’un emballement à la baisse”, prévient dans une note l’économiste Véronique Riches-Flores.

    Dans une telle situation dont on ne peut prévoir le bout, “la vente appelle la vente”, souligne Seiichi Suzuki, analyste de l’Institut Tokai Tokyo Research, disant ignorer quand la dégringolade s’arrêtera. Ainsi les Bourses “franchissent les unes après les autres les seuils critiques qui augmentent le risque d’emballement à la baisse et, de facto, la probabilité d’un choc économique majeur”, note encore Véronique Riches-Flores.

    Quelles conséquences pour l’économie réelle?
    De l’avis de plusieurs analystes, c’est moins la gravité sanitaire de l’épidémie en tant que telle qui inquiète que les mesures prises pour la contenir, particulièrement dommageables pour l’économie mondiale. “L’impact économique est totalement imprévisible: c’est cette certitude qui fait chuter les Bourses mondiales”, abonde Tangi Le Liboux.

    D’ores et déjà, nombre d’entreprises ont révisé leurs objectifs à la baisse ou fait montre de prudence en faisant sans aucune ambiguïté le lien avec le coronavirus, à l’instar de la banque Standard Chartered, du numéro un mondial de la bière AB InBev, du groupe aérien Air France-KLM ou du géant de l’informatique Microsoft.

    Signe des mesures drastiques prises par les entreprises, Facebook a annoncé jeudi l’annulation de sa conférence annuelle des développeurs prévue pour début mai. En Suisse, le Salon international de l’Automobile de Genève, rendez-vous majeur du secteur prévu du 5 au 15 mars, a été annulé après que le gouvernement a interdit tous les grands événements en raison du coronavirus.

    Des plans d’urgence avec financement immédiat sont prêts à être déployés, notamment par le Fonds monétaire international (FMI), pour venir en aide aux pays qui ne parviendraient pas à faire face à une épidémie du nouveau coronavirus.

    Dans l’Union européenne, Bruxelles envisage de proposer dans un mois, si c’est nécessaire, “des mesures d’accompagnement” aux secteurs économiques fragilisés par le coronavirus, a indiqué jeudi le commissaire européen à l’Industrie, Thierry Breton.

    “Une réponse de politique monétaire est possible, les marchés jouent avec l’idée de baisse des taux aux États-Unis” pour soutenir l’économie, écrit aussi La Banque Postale Asset Management dans une note.

    En France, les Urssaf, organismes collecteurs des cotisations de Sécurité sociale, pourront mettre en place des délais ou remises de pénalités pour les entreprises dont l’activité serait touchée par l’épidémie de coronavirus, selon un communiqué de la caisse nationale (Acoss) vendredi.

    En attendant, les investisseurs se reportent massivement sur les valeurs refuge, au premier rang desquelles les obligations d’État, qui poursuivaient leur détente vendredi. À -0,62%, le taux allemand à dix ans, ou Bund, qui fait référence sur le marché européen, se rapprochait de ses plus bas historiques de l’été dernier tandis que le taux américain de même échéance, à 1,18%, continuait à battre son record absolu à la baisse.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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