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Les poursuites judiciaires ont concerné près de 1400 manifestants

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    Les poursuites judiciaires ont concerné près de 1400 manifestants : Les avocats exigent la réhabilitation des détenus du hirak

    Des détentions en masse depuis le début du hirak. Après quelques jours d’un face-à-face tendu, les services de police, qui se contentaient jusque-là de «contenir» les marches, ont réagi violemment contre les manifestants.

    Début avril 2019, le rassemblement auquel ont appelé les «syndicalistes libres» de l’UGTA a été réprimé : une dizaine de manifestants ont été embarqués de force et transférés vers deux commissariats de Rouiba, à l’est d’Alger. Le vendredi 12 avril, la police antiémeute a fait usage de gaz lacrymogènes contre des manifestants, provoquant plusieurs blessés.

    Une semaine après, l’accès au Tunnel des facultés est bloqué, «par mesure de sécurité», dit-on. La répression ira crescendo, particulièrement à partir de juin et après le discours de l’ancien chef d’état-major, Ahmed Gaïd Salah, sur le port de l’emblème amazigh, prononcé le 19 juin. «Le régime, qui a confisqué la souveraineté nationale, excelle dans la répression. Des arrestations, des poursuites policières et judiciaires se poursuivent sans fondement légal. Il y a une Loi fondamentale et des textes de la République qui garantissent les droits de manifestation, de réunion et d’expression. Or ceux-là mêmes qui sont garants du respect de ces textes les violent. Après le discours d’Ahmed Gaïd Salah, il y a eu des arrestations pour une infraction inventée, à savoir le port de l’emblème amazigh. Les arrestations s’étaient poursuivies pour publication sur Facebook, et avant et après les élections, les chefs d’inculpation ont concerné l’incitation à manifestation ou manifestation publique sans autorisation», signale Fetta Sadat, députée et avocate.

    Après plusieurs mois de manifestation et de répression, le bilan est important : il y a eu plusieurs centaines d’arrestations et des condamnations en cascade. Quelque 142 détenus d’opinion et politiques seraient toujours en prison, alors que plus d’un millier sont poursuivis pour participation au hirak, selon un bilan rendu public ces dernières semaines par le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). «Il reste encore 142 détenus d’opinion et politiques et 1345 poursuites judiciaires, toutes liées au hirak. On ne cherche pas à les gracier, on se bat pour les libérer et les réhabiliter dans leurs pleins droits, car ils sont tous victimes de ce système», souligne le coordinateur du CNLD, Kaci Tansaout.

    Pour le vice-président de la LADDH, Saïd Salhi. Le pouvoir a toujours réagi par la violence bien avant le hirak : «La répression incarne la nature du régime autoritaire. C’est le hirak qui a cassé le blocus imposé à Alger depuis 2001, c’est le hirak qui a brisé le 22 février l’interdit sur les marches, qui a depuis libéré le peuple et libéré l’espace public et la rue. Le pouvoir en place a toujours réagi par la répression et continue à le faire, c’est une question de rapport de force.»

    «Le pouvoir doit s’excuser publiquement»

    Après l’élection présidentielle et l’installation d’un nouveau locataire à El Mouradia, la répression a quelque peu baissé : 76 détenus, parmi lesquels des détenus politiques connus, à l’instar du commandant Lakhdar Bouregaâ, des animateurs du Raj, comme Hakim Addad, Samir Benlarbi, ont été libérés début janvier 2020. Depuis cette date, il y a eu des relaxes, beaucoup de condamnations, cependant des militants bien en vue du mouvement populaire sont maintenus en prison. Des militants des droits de l’homme et des avocats dénoncent la situation actuelle des anciens détenus du hirak. Des entreprises publiques mais aussi privées refusent de les réintégrer dans leurs postes d’emploi. «D’anciens détenus sont dans une situation très précaire. Leurs familles ont souffert durant leur détention. Leur situation n’a pas changé. Il y a une raison à cela : les entreprises publiques et privées refusent de les reprendre, s’ils ne peuvent pas présenter de jugement final de leur verdict. Par exemple, Brahim Daouadji, détenu de Mostaganem, bataille ferme avec la direction de l’éducation de sa wilaya pour être réinstallé dans son poste, mais sans résultat à ce jour. Il en est de même pour Kamel Ould Ali, employé aux Impôts de Tizi Ouzou. Seul Khebani Abdelbasset, cuisinier à la wilaya de Tizi Ouzou, a pu reprendre du service. De nombreux ex-détenus connaissent cette même situation désagréable, après leur libération. Nous devons tout faire pour qu’ils soient réhabilités et retrouvent leurs emplois et leur digité», signale Kaci Tansaout, coordinateur CNLD (voir entretien).

    Selon les avocats impliqués dans la défense des détenus, le «tout répressif» restera le mode de gestion préféré des autorités. «Le pouvoir adopte, malheureusement, la même approche sécuritaire qui a fait sortir les Algériens dans la rue. Le régime maintient les mêmes pratiques répressives que celles des années 1980, 1990… La justice continue à obéir aux ordres des services de sécurité. La mentalité sécuritaire est imposée aux magistrats, qui acceptent les dossiers qui leur sont soumis, pourtant les officiers de la PJ (police judiciaire) sont légalement sous leurs ordres», s’étonne Me Abdelghani Badi, membre du collectif de défense des détenus.

    A l’occasion de la commémoration de l’An I du «hirak béni», comme l’a appelé Abdelmadjid Tebboune, la répression était là : des arrestations, des placements en détention, des condamnations d’anciens détenus et quelques relaxes… Qu’en sera-t-il dans les prochains jours ? «Après une année, toute répression ou violence excessive contre le hirak sera considérée comme une agression, une hogra de plus. Avec les nouvelles technologies, le régime ne pourra plus exercer de violence à huis clos, son image est mise en jeu face à l’opinion nationale et internationale. La répression face au mouvement pacifique pèse surtout sur les forces de sécurité qui sont seules à supporter directement cette charge depuis une année. Peuvent-elles encore tenir une autre année face au mouvement décidé à continuer ?» s’interroge le vice-président de la LADDH. Les défenseurs des droits de l’homme exigent une reconnaissance des «errements» du pouvoir comme gage d’une bonne volonté de changement, et une réhabilitation des détenus. «S’il a une réelle volonté de changer, le pouvoir doit reconnaître ses errements, réhabiliter les détenus et faire des excuses publiques par l’intermédiaire des premiers responsables, à savoir le chef de l’Etat, le Premier ministre, son ministre de la Justice…», souligne Me Badi.

    El-Watan
    02 mars 2020
    Le bon sens est la chose la mieux partagée du monde... La connerie aussi - Proverbe shadokien

  • #2
    «Le pouvoir doit s’excuser publiquement»
    C'est ce que j'avais dit dans un post hier !


    http://www.algerie-dz.com/forums/sho...61&postcount=5
    Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

    Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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