Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Bahreïn l'iranienne

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Bahreïn l'iranienne

    Le 14 août 1971, Bahreïn déclare son indépendance. Le lendemain, les traités de protection qui unissaient cet archipel au Royaume-Uni depuis 1820 sont annulés, et un traité d’amitié est signé entre les deux.

    Le désengagement britannique ouvre la voie à une reconfiguration régionale. Selon la description retenue par l’ONU en 1971, Bahreïn est un archipel d’un peu plus de 750 km², « qui se compose de plus de trente îles dont certaines ne sont que des bancs de sable, situées au milieu du golfe Arabo-Persique, à quelque vingt-quatre kilomètres du point le plus proche d’Arabie saoudite, vingt-huit kilomètres environ de la pointe de la péninsule du Qatar et approximativement 240 kilomètres de la côte iranienne », avec un peu moins de 200 000 habitants.

    L’Iran considère cet archipel qui a une large population chiite comme un territoire iranien pour des raisons historiques. Dans son ouvrage intitulé Sunnites et chiites : histoire politique d’une discorde (2017), Laurence Louër rappelle que « l’ancien Bahreïn s’est trouvé directement situé sur la frontière entre l’Empire ottoman et l’Empire safavide : au milieu du XVIe siècle, ce qui est aujourd’hui la province orientale d’Arabie saoudite est passé sous contrôle ottoman tandis qu’en 1602, l’archipel de Bahreïn a été intégré à l’Empire safavide ». En 1782, profitant des guerres intestines iraniennes, la tribu sunnite des al-Khalifa (toujours au pouvoir aujourd’hui) s’empare de l’archipel, avant de signer en 1820 le premier accord de protection avec les Britanniques, qui cherchaient de leur côté à se renforcer sur la route des Indes.

    De l’avis de la mission iranienne à l’ONU en 1970, « Bahreïn fait partie de l’Iran, et c’est seulement la protection que la Grande-Bretagne a exercée pendant plus d’un siècle sur ces îles qui a empêché l’Iran d’exercer ses droits légitimes ». De son côté, l’Arabie saoudite, royaume sunnite et gros producteur mondial de pétrole, est liée par un oléoduc avec Bahreïn, qui a l’une des plus intenses activités de raffinage de la région. Le grand frère saoudien se voit comme un leader des mondes arabe et musulman et souhaite donc que Bahreïn reste arabe et sunnite pour préserver et renforcer les liens étroits qui unissent les deux pays.

    Trois scénarios se dessinent pour le futur de l’archipel. Le premier, souhaité par l’Iran, est l’incorporation de Bahreïn à l’État iranien en tant que quatorzième province. Le deuxième, préféré par le Royaume-Uni, est l’indépendance de Bahreïn vis-à-vis de l’Iran et son incorporation dans la formation d’une union des émirats de la région, avec le Qatar et les sept émirats de la « côte de la Trêve », connue précédemment sous le nom de « côte des Pirates », par les Britanniques, en raison de l’insécurité à laquelle faisaient face leurs navires commerçants, avant les traités de protection « imposés » par Londres.

    Cette union a par la suite vu le jour, mais sans Bahreïn ni le Qatar, et elle est connue aujourd’hui sous le nom d’Émirats arabe unis. Le troisième scénario consiste à ce que Bahreïn devienne un État indépendant. Ce troisième scénario, qui n’est soutenu ni par le Royaume-Uni ni par l’Iran, les deux puissances étrangères explicitement et fortement intéressées par l’avenir de l’archipel, paraît le plus improbable.

    C’est pourtant celui qui va être privilégié en raison notamment de la volonté de Téhéran de ne pas ternir ses relations avec les pays arabes et occidentaux. Les faibles réserves de pétrole du pays et son intérêt limité en matière stratégiques finissent de convaincre le chah de lâcher du lest. Celui-ci ne peut toutefois pas donner l’impression de renoncer à ce « territoire iranien ». Le peuple iranien n’a pas oublié la destitution forcée en 1953 du très populaire Premier ministre Mohammad Mossadegh, que le chah a imposée en complicité ou en accord avec les Anglo-Américains. L’abandon des îles de Bahreïn risquerait de faire perdre davantage de légitimité à la monarchie.

    Une solution intermédiaire est trouvée. À la demande de l’Iran et avec l’agrément du Royaume-Uni, le secrétaire général de l’ONU, U Thant, accepte d’exercer ses « bons offices pour s’assurer des vœux de la population de Bahreïn en ce qui concerne son statut ». Plutôt qu’un référendum, la mission de l’ONU est chargée de faire des consultations.

    État indépendant, souverain et libre
    La mission onusienne ne fait pas l’unanimité. L’édition de L’Orient du 1er avril 1970 rapporte que le journal al-Baas, l’organe officiel du parti au pouvoir en Syrie, qualifie la décision du secrétaire général de « nouveau pas dans la mise en œuvre de la conspiration tramée par la Grande-Bretagne et l’Iran contre l’arabisme du golfe Arabo-Persique ». Deux jours plus tard, le quotidien Le Jour du vendredi 3 avril 1970 écrit que des organisations et mouvements populaires koweïtiens mettent en garde les peuples du Golfe contre les « visées expansionnistes iraniennes dans le golfe Arabo-Persique en général et Bahreïn en particulier ». Ils dénoncent la mission visant à déterminer le sort de Bahreïn parce qu’elle constitue en soi la reconnaissance du « prétendu droit iranien sur la région. »

    De retour de mission, l’émissaire de l’ONU, Vittorio Winspeare Guicciardi, remet son rapport au secrétaire général le 30 avril 1970. Le Conseil de sécurité se réunit onze jours plus tard à la demande des Iraniens et des Britanniques. La résolution 278 (1970) est alors adoptée à l’unanimité : « Le Conseil de sécurité fait sien le rapport du représentant personnel du secrétaire général. » Il accueille avec « satisfaction » et détermination les conclusions de ce rapport, en particulier celle selon laquelle « la majorité écrasante de la population de Bahreïn souhaite faire reconnaître son identité d’État pleinement indépendant et souverain, libre de décider lui-même de ses relations avec les autres États ».

    L’Iran, qui avait prévenu qu’il respecterait les résultats de la consultation, le fait avec résignation. « Le gouvernement iranien aurait été heureux de voir Bahreïn se joindre à l’Iran, mais il ne souhaitait qu’une réunion volontaire, et non une réunion par la force qui n’aurait pu que susciter ressentiment et résistance », dit le représentant de l’Iran à l’ONU, M. Mehdi Vakil. Il exprime dans le même temps le vœu que les droits de l’homme fondamentaux des personnes d’origine iranienne résidant à Bahreïn soient pleinement respectés, sur un pied d’égalité avec ceux des autres habitants.

    Le 13 mai 1970, le roi Fayçal d’Arabie saoudite adresse un message au chah d’Iran pour lui exprimer ses « sincères remerciements » et « (sa) profonde estime ». Un an plus tard, Bahreïn décide de choisir la date du 16 décembre comme jour officiel de la célébration d’indépendance, en raison de l’accession au pouvoir de l’émir Issa ben Salmane al-Khalifa à cette même date en 1961.
    --------------------------------------------------------------
    Fruits des protectorats le roi actuel du Bahrein et le roi Mohammed 6
    Dernière modification par MEC213, 15 mars 2020, 05h50.

  • #2
    Les actuels frontières de très nombreux pays sont l'oeuvre de l'occident
    ça ne respecte ni l'histoire, ni les particularités des différentes régions

    Commentaire


    • #3
      L''Iran reve d'avoir ce Kaliningrad bis de la péninsule arabe.
      J'aime surfer sur la vague du chaos.

      Commentaire


      • #4
        Du coup ,le bahrein est devenue depuis une immense base militaire US ...
        Toute la péninsule des arabes est un porte avion Américain .
        ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
        On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

        Commentaire


        • #5
          Les actuels frontières de très nombreux pays sont l'oeuvre de l'occident
          ça ne respecte ni l'histoire, ni les particularités des différentes régions
          On n'arrête pas de le répéter, et tant que les privilègiers continueront a fermer les yeux sur ce problème, la paix ne serait qu'un rêve parmi d'autres.

          Commentaire


          • #6
            Les régions du golf, Qatif et Ihsa' en Arabie, ainsi que le Koweit, Qatar et Bahrein étaient des régions Irakiennes, la banlieue de Bassora quoi

            Commentaire


            • #7
              en effet, l'iraq historique c'est de Baghdad/Tikrit au Qatar, le kurdistan n'a jamais fait partie de l'iraq.

              De l’avis de la mission iranienne à l’ONU en 1970, « Bahreïn fait partie de l’Iran, et c’est seulement la protection que la Grande-Bretagne a exercée pendant plus d’un siècle sur ces îles qui a empêché l’Iran d’exercer ses droits légitimes »
              par contre le moka il te sort l'histoire quand ca l'arrange lui et ses maitres perses. quand ça ne l'arrange pas, il te sort l'intangibilité des frontières dessinées par le colon, à qui certains demandent des excuses à chaque fois.

              Commentaire


              • #8
                Si ça sera le cas bientôt, alors les saouds deviendront les plus pauvres au monde
                Et l'Irak retrouvera sa gloire, le berceau de la civilisation
                La capitale du gouvernement de justice divine
                Le pays de l'Imam Mahdi pslf , amen

                Commentaire

                Chargement...
                X