Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Pourquoi la Russie a relancé la guerre des prix du pétrole

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Pourquoi la Russie a relancé la guerre des prix du pétrole

    La Russie refuse d'épargner les producteurs américains de pétrole de schiste, dont l'Opep+ subventionne la production en soutenant les prix du pétrole. Et l'Arabie saoudite cherche à prendre de court la Russie, en reprenant le plus vite possible des parts de marché à l'international.


    Le coronavirus a créé les conditions d’un regain de libéralisation sur le marché du pétrole. En abaissant fortement la demande par baisse de l'activité économique et des transports, il a cristallisé les rancoeurs et fait éclater l'Opep+, qui réunit depuis 2016 l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et dix pays partenaires.

    La Russie a tiré la première, en quittant la réunion de l’Opep+, le 6 mars à Vienne, sans céder sur de nouveaux quotas de production. Alors que l’Arabie saoudite proposait des coupes ambitieuses pour faire face à la baisse de la demande provoquée par le Covid-19, Moscou a refusé cet effort supplémentaire, estimant que les Etats-Unis devaient désormais participer à la réduction de l’offre. Le président russe, en prenant cette décision, accède aux demandes insistantes des patrons des compagnies russes, Rosneft en tête, de mettre fin à l’accord Opep+. Vladimir Poutine n'a pas digéré la décision de son homologue américain Donald Trump de sanctionner la construction du gazoduc Nord Stream 2. Les Etats-Unis affirmaient vouloir limiter la dépendance européenne au gaz russe, alors qu'ils exportent très largement leur propre gaz vers l'Europe, sous forme de gaz naturel liquéfié.

    Cet échec à l'Opep+ a immédiatement fait dévisser les cours du pétrole de 30%. Ils peinent depuis à s'en remettre, et ont même entraîné dans leur sillage les places boursières du monde entier.

    Des points morts très différents

    La politique de soutien des cours portée jusqu’ici par l’Arabie saoudite, chef de file de l’Opep, et la Russie, leader de l’Opep+ depuis 2016, subventionnait de facto la production américaine de pétrole. Le seuil de rentabilité des producteurs d'huile de schiste étant en moyenne de 48 à 54 dollars le baril, ils ne survivent que grâce à ce soutien des prix.

    La Russie revendique, avec peut-être un peu d'optimisme, un point mort budgétaire sous les 30 dollars le baril. En Arabie saoudite, le coût de production de la compagnie nationale Aramco est de seulement 4 dollars par baril. Mais le royaume reste très dépendant du pétrole et son équilibre budgétaire national pèse plus que celui de la compagnie pétrolière dans le calcul d’un prix du baril acceptable. Pour maintenir son train de vie, Riyad a besoin d’un baril proche des 60 dollars. Ou de jouer sur le volume, en regagnant des parts de marché d’une demande qui ralentit.

    L'Arabie saoudite veut inonder le marché

    Cela explique la réplique rapide d’Aramco, qui entend inonder le marché de pétrole dès le mois d’avril (fin de ses engagements au sein de l’Opep+) pour prendre de court ses concurrents. La compagnie saoudienne a annoncé être prête à mettre sur le marché 12,3 millions de barils par jour (Mbj) en avril, contre moins de 10 Mbj actuellement. Elle devra pour cela céder une partie de ses stocks pléthoriques. Aramco doit ensuite rehausser ses capacités de production d’un million de barils pour les porter à 13 Mbj.

    Les Emirats arabes unis ont annoncé être prêts à fournir 1 Mbj supplémentaire, pour monter à 4 millions, avec un objectif secondaire de hausse des capacités à 5 Mbj. La Russie, enfin, se prépare à augmenter ses capacités de 300 000 à 500 000 barils par jour. Elle a produit en février 11,29 Mbj.

    Les schistes américains pas en mesure de résister

    Reste à savoir de combien va décroître, en regard, la production américaine. Elle a atteint en début d’année 12,9 Mbj, un volume en croissance continue depuis la conclusion de l’accord Opep+ fin 2016. Les premières coupes dans les plans d'investissement arrivent. Occidental Petroleum a annoncé le 10 mars qu'il réduirait son capex 2020 de 32%, affirme S&P Global Platts. Diamondback Energy, Parsley, Marathon Oil avaient annoncé la veille prévoir de réduire l'activité et les investissements. Globalement, la production américaine pourrait baisser de 20%, estime Scott Sheffield, le patron de Pioneer, l’un des producteurs importants de pétrole de schiste. Soit 2 à 2,5 Mbj, qui ne compensent pas les hausses de production annoncées par Riyad et Moscou. Et "pas avant deux ans", en raison des forages effectués et puits complétés qui montent actuellement en production, tempère Alexandre Andlauer, analyste énergie chez Kpler.

    Demande en berne

    Du côté de la demande, l’Opep vient de sabrer ses prévisions pour 2020, à la suite de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Avec une prévision de croissance de la demande qui passe de 990 000 à 60 000 barils de plus par jour en moyenne annuelle, elle reste plus optimiste que les autres. Goldman Sachs, IHS et l’AIE ont tous estimé que la demande mondiale de pétrole décroîtrait en 2020, pour la quatrième fois seulement en quarante ans.


    L'usine nouvelle.

  • #2
    Tout est là à mons avis :

    La Russie refuse d'épargner les producteurs américains de pétrole de schiste, dont l'Opep+ subventionne la production en soutenant les prix du pétrole.
    KSA joue pour les USA, la Russie ne se laisse pas faire, et elle s'y est preparée.

    Commentaire

    Chargement...
    X