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Algérie: Réduction de dépenses et des importations : les objectifs du gouvernement sont-ils tenables ?

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  • Algérie: Réduction de dépenses et des importations : les objectifs du gouvernement sont-ils tenables ?

    Par TSA

    En moins d’une semaine, l’Exécutif a complètement changé son fusil d’épaule à propos des conséquences de la crise pétrolière sur l’économie nationale.
    Les « mesures » annoncées hier par le Conseil des ministres s’inscrivent dans le prolongement direct de l’effondrement des cours pétroliers qui se poursuivaient d’ailleurs ce lundi matin (-7% à midi pour le Brent).
    Le communiqué officiel rendu public hier soir indique significativement que le Conseil des ministres a entendu une communication du ministre des Finances « sur la situation financière prévalant dans le pays, suite à laquelle le président de la République a fait part au conseil des ministres de sa décision de reporter l’examen du projet de loi de Finances complémentaire jusqu’à évaluation des répercussions des mesures financières prises au niveau du gouvernement, ainsi que l’évolution de la situation dans le monde ».

    A la fin de la semaine dernière, le ministre de l’Energie, Mohamed Arkab, disait encore compter sur un redressement des cours pétroliers au second semestre qui permettrait à notre pays d’engranger des recettes pétrolières stabilisées à un niveau proche de 34 milliards de dollars en 2020.
    Un tel niveau de recettes, sans même tenir compte de la probable réduction des quantités exportées, supposerait un prix de marché supérieur à 60 dollars sur l’ensemble de l’année.
    Avec un prix du baril actuellement à 25 dollars, cette perspective semble s’éloigner de plus en plus. Dans ses dernières prévisions, l’AIE évoque un possible prix moyen de 43 dollars pour l’année en cours. Sur la base d’une telle hypothèse, les recettes pétrolières algériennes ne devraient pas dépasser 23 ou 24 milliards de dollars en 2020. C’est 10 milliards de dollars de moins que ce qui avait été prévu par le gouvernement dans le cadrage économique de la Loi de finances 2020.

    C’est surtout la perspective d’une ponction énorme sur les réserves de change pour l’année en cours. En 2019, la fonte des réserves avait déjà atteint près de 18 milliards de dollars malgré un prix moyen du baril de 64 dollars. Pour cette année, on s’oriente donc vers une nouvelle ponction record de près de 30 milliards de dollars.
    C’est sans doute ce que le ministre des Finances a dû expliquer en ouverture du Conseil des ministres réuni hier dimanche 22 mars.
    Comment éviter l’épuisement des réserves de change ?
    L’Exécutif semble avoir décidé de tout faire pour éviter ce scénario qui nous rapprocherait rapidement d’une situation d’épuisement de nos réserves qui sont récemment passées sous la barre des 60 milliards de dollars.

    Les décisions annoncées hier par le président de la République ne sont pas à proprement parler des « mesures ». Il s’agit principalement de nouveaux objectifs en matière d’importation de biens et de services. Les décisions concernent aussi la réduction drastique des dépenses du budget de fonctionnement de l’Etat.
    Ces objectifs, ambitieux, visent essentiellement à réduire au total nos importations de 17 milliards de dollars à raison de plus de 10 milliards pour les marchandises et 7 milliards pour les services. Il est aussi question de réduire les dépenses du budget de fonctionnement de 30%, sans toucher aux salaires.
    La question qui se pose est désormais celle du réalisme de telles prévisions et de la faisabilité des objectifs fixés par le chef de l’Etat dans le contexte actuel.

    Dans le cas du budget de fonctionnement, la réduction attendue doit s’effectuer « sans toucher les charges et salaires » selon le communiqué officiel. Il se trouve que ces derniers représentent plus des 2/3 du budget prévu en 2020 qui ne devait initialement baisser que de 1% pour se maintenir à près de 5000 milliards de dinars.
    Réduire ce budget de 30% pour le ramener à 3500 milliards de dinars c’est donc tenter d’économiser, en moins d’un an, près de 1500 milliards de dinars (l’équivalent de 12 milliards de dollars) sans toucher aux salaires.
    Pour réaliser un tel exploit il faudrait tout simplement exiger des trois millions de fonctionnaires algériens qu’ils n’effectuent, dans l’exercice de leurs fonctions, strictement plus aucune dépense au cours de l’année 2020.
    Il s’agit d’un objectif qui semble bien difficile à atteindre même si personne ne conteste qu’il y a certainement des économies à faire sur le train de vie de l’Etat.
    La facture des services divisée par trois

    Le cas de la réduction attendue de la facture des services semble tout aussi difficile à atteindre. La décision annoncée hier par le président Tebboune est tout à fait claire. Elle prévoit l’ « arrêt de la conclusion des contrats d’études et de services avec les bureaux étrangers, ce qui épargnera à l’Algérie près de sept (7) milliards de dollars/an ».
    Dans la Loi de finances 2020, dont les objectifs paraissaient déjà très ambitieux, la réduction prévue de la facture des services était de seulement 15%. Il s’agit désormais tout simplement de la diviser par trois.
    Pour mesurer l’impact possible de cette décision, il faut se reporter aux derniers chiffres disponibles sur les importations de services par notre pays. Ils concernent l’année 2018 au cours de laquelle la facture a atteint un montant total de 11,42 milliards de dollars. Les grands domaines de ce type d’importations ont concerné le transport maritime (2,95 milliards de dollars en 2018), le BTP (2,65 milliards de dollars en 2018) et l’assistance technique (3,22 milliards de dollars en 2018).

    La facture du transport maritime étant à peu près incompressible en raison de la faiblesse du pavillon national, la décision du président revient donc à renoncer pratiquement à toutes formes de recours aux entreprises étrangères aussi bien dans le BTP que dans tout autre secteur, y faisant actuellement appel (principalement le secteur pétrolier mais aussi la gestion des eaux par exemple).
    Une décision compliquée à mettre en œuvre en quelques mois dans la plupart des secteurs, voire carrément impossible pour le secteur pétrolier dans lequel il n’existe pratiquement aucune offre nationale alternative à celle des grands groupes internationaux spécialisés .
    Compte tenu des contrats déjà signés et en cours d’exécution, son impact financier pourrait être nettement inférieur à celui évoqué par le communiqué du Conseil des ministres. En tous cas pour l’année 2020.
    Un effort important demandé à Sonatrach

    Dans le cas du secteur pétrolier, le groupe Sonatrach est invité à « réduire de 14 à 7 milliards de dollars, les charges d’exploitation et les dépenses d’investissement afin de préserver les réserves de change ».
    Un tel effort réalisé en quelques mois notamment à travers le renoncement à des investissements indispensables dans la maintenance des gisements risquerait de toute évidence de compromettre la capacité future de la compagnie nationale à assurer le maintien d’une production déjà en déclin depuis quelques années.
    TSA

  • #2
    la BA a commencée la dévaluation, le dinar a atteint un nouveau record face au $ à 123.5.

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    • #3
      tenables, malgré les oiseaux de mauvaises augures….qui devraient voir un peu et de temps en temps ce qui se passe chez eux…. même s'il faut suivre les directives du chef de service.

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      • #4
        Les Européens et leurs lobbies vont très rapidement rappeler à l'ordre notre cher Tebboune

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        • #5
          ca sera tenable grâce aux efforts et la solidarité et sacrifice des quelques 45 millions d'algériennes et d'algériens tout simplement.

          peut être que cette réponse n'est pas à la hauteur….

          en attendons, certains peuvent rester perchés sur leurs branches pourris en attendons, que la caravane passe et en espérons des victimes et ou des retardataires…..et ils oublient leur propres sorts...

          https://www.jeuneafrique.com/mag/913...u-coronavirus/

          comme quoi il faut mieux balayer devant sa porte.

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