Le nombre de détenus d’opinion dépasserait les 1200 : Le CNLD dénonce «l’opacité» qui entoure ce dossier
Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) qualifie ce qui se passe actuellement de «dérive spectaculaire» et d’«entorse».
Nous n’avons pas de chiffre exact concernant les détenus du hirak. Selon nos estimations, leur nombre avoisinent les 1200 ou plus. D’ailleurs, nous ne comprenons pas pourquoi le ministère de la Justice ne communique pas le chiffre. C’est l’opacité total», dénoncent les robes noires ainsi que les responsables du Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
L’avocate Fetta Seddat estime que le Comité n’a pas les moyens, au niveau national, de confirmer le chiffre exact des détenus alors que l’Etat algérien se devrait de communiquer sur toutes ses affaires. «Si le pouvoir n’a rien à se reprocher, pourquoi il ne révèle pas les chiffres des détenus ? Le seul habilité à donner ces informations est la personne qui est en train d’effectuer les poursuites judiciaires et les procès d’arrestation et de condamnation, a savoir le ministère de la Justice.
Malheureusement il ne le fait pas», déplore maître Seddat. Mieux, en cette période de pandémie de coronavirus, le pouvoir n’a pas dérogé à la règle. Pas de répit. Au moment où le monde entier a compris la nécessité de libérer des prisonniers d’opinion afin de ralentir la propagation du coranavirus, le pouvoir algérien, s’insurge le CNLD, s’acharne contre les militants politiques pacifiques allongeant ainsi la liste des détenus, et ce, dans l’unique but de vider le hirak de sa substance.
Le CNLD déplore cette escalade dans la répression. «Aujourd’hui, avec cette pandémie qui touche toute l’humanité et que les gouvernants des autres pays font des efforts pour préserver le droit aux soins et a la santé de leurs citoyens chez nous c’est le contraire», s’offusque Me Seddat, qui dénonce un pouvoir qui profite de cette épidémie pour régler ses comptes avec les opposants politiques, les militants et les journalistes d’une part et pour réprimer encore plus et mieux au détriment des règles élémentaires de la procédure pénale, comme c’est le cas dans le procès de Karim Tabbou. Le CNLD qualifie ce qui se passe actuellement de «dérive spectaculaire» et d’«entorse».
Pourquoi ? Parceque le ministre de la Justice a donné des instructions via une circulaire pour ralentir le travail de l’appareil judiciaire en raison de la pandémie, mais sur le terrain, ces directives sont bafouées, «en cette période ou la mobilisation sur le terrain a été mise en veille le pourvoir ose réprimer et tente de gagner le terrain et de régler ses comptes a ceux qui sont sortis pour demander l’instauration d’une Etat de droit. C’est de la lâcheté», lâchent les représentants du CNLD.
Les robes noires en charge de défendre les détenus d’opinion regrettent les manœuvres du pouvoir visant à bâillonner le peuple algérien notamment dans le contexte actuel. Ils citent comme cas significatifs le procès de Karim Tabbou et l’arrestation du journaliste Khaled Drareni : «Lorsqu’on touche aux journalistes l’on cible la liberté de la presse et le droit a l’information du peuple. A travers ces cas l’on veut bâillonner tout un peuple dans son intégralité.»
D’autres cas sont cités par le CNLD. Rien que cette semaine, les services de sécurité ont convoqué plusieurs activistes du mouvement populaire. Parmi eux l’on retrouve l’étudiante Anaïs Matari, présente chaque mardi en tête de la marche des étudiants. L’étudiante a été interrogée pendant plusieurs heures au commissariat de la wilaya d’Alger avant d’être relâchée.
Le jeune activiste Samy Rahmani a, lui aussi, été convoqué par la police judiciaire d’Alger. A Chlef, Khadidja Dahmani a été arrêté par des éléments de la Gendarmerie nationale et emmenée à la brigade de recherche où elle a subi un interrogatoire sur une publication sur facebook au sujet du coronavirus. Son téléphone a été saisi. Ces activistes auraient pu subir le même sort que Karim Tabbou ou Khaled Drareni …
El-Watan
30 mars 2020
Le Comité national pour la libération des détenus (CNLD) qualifie ce qui se passe actuellement de «dérive spectaculaire» et d’«entorse».
Nous n’avons pas de chiffre exact concernant les détenus du hirak. Selon nos estimations, leur nombre avoisinent les 1200 ou plus. D’ailleurs, nous ne comprenons pas pourquoi le ministère de la Justice ne communique pas le chiffre. C’est l’opacité total», dénoncent les robes noires ainsi que les responsables du Comité national pour la libération des détenus (CNLD).
L’avocate Fetta Seddat estime que le Comité n’a pas les moyens, au niveau national, de confirmer le chiffre exact des détenus alors que l’Etat algérien se devrait de communiquer sur toutes ses affaires. «Si le pouvoir n’a rien à se reprocher, pourquoi il ne révèle pas les chiffres des détenus ? Le seul habilité à donner ces informations est la personne qui est en train d’effectuer les poursuites judiciaires et les procès d’arrestation et de condamnation, a savoir le ministère de la Justice.
Malheureusement il ne le fait pas», déplore maître Seddat. Mieux, en cette période de pandémie de coronavirus, le pouvoir n’a pas dérogé à la règle. Pas de répit. Au moment où le monde entier a compris la nécessité de libérer des prisonniers d’opinion afin de ralentir la propagation du coranavirus, le pouvoir algérien, s’insurge le CNLD, s’acharne contre les militants politiques pacifiques allongeant ainsi la liste des détenus, et ce, dans l’unique but de vider le hirak de sa substance.
Le CNLD déplore cette escalade dans la répression. «Aujourd’hui, avec cette pandémie qui touche toute l’humanité et que les gouvernants des autres pays font des efforts pour préserver le droit aux soins et a la santé de leurs citoyens chez nous c’est le contraire», s’offusque Me Seddat, qui dénonce un pouvoir qui profite de cette épidémie pour régler ses comptes avec les opposants politiques, les militants et les journalistes d’une part et pour réprimer encore plus et mieux au détriment des règles élémentaires de la procédure pénale, comme c’est le cas dans le procès de Karim Tabbou. Le CNLD qualifie ce qui se passe actuellement de «dérive spectaculaire» et d’«entorse».
Pourquoi ? Parceque le ministre de la Justice a donné des instructions via une circulaire pour ralentir le travail de l’appareil judiciaire en raison de la pandémie, mais sur le terrain, ces directives sont bafouées, «en cette période ou la mobilisation sur le terrain a été mise en veille le pourvoir ose réprimer et tente de gagner le terrain et de régler ses comptes a ceux qui sont sortis pour demander l’instauration d’une Etat de droit. C’est de la lâcheté», lâchent les représentants du CNLD.
Les robes noires en charge de défendre les détenus d’opinion regrettent les manœuvres du pouvoir visant à bâillonner le peuple algérien notamment dans le contexte actuel. Ils citent comme cas significatifs le procès de Karim Tabbou et l’arrestation du journaliste Khaled Drareni : «Lorsqu’on touche aux journalistes l’on cible la liberté de la presse et le droit a l’information du peuple. A travers ces cas l’on veut bâillonner tout un peuple dans son intégralité.»
D’autres cas sont cités par le CNLD. Rien que cette semaine, les services de sécurité ont convoqué plusieurs activistes du mouvement populaire. Parmi eux l’on retrouve l’étudiante Anaïs Matari, présente chaque mardi en tête de la marche des étudiants. L’étudiante a été interrogée pendant plusieurs heures au commissariat de la wilaya d’Alger avant d’être relâchée.
Le jeune activiste Samy Rahmani a, lui aussi, été convoqué par la police judiciaire d’Alger. A Chlef, Khadidja Dahmani a été arrêté par des éléments de la Gendarmerie nationale et emmenée à la brigade de recherche où elle a subi un interrogatoire sur une publication sur facebook au sujet du coronavirus. Son téléphone a été saisi. Ces activistes auraient pu subir le même sort que Karim Tabbou ou Khaled Drareni …
El-Watan
30 mars 2020
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