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Algérie: la semoule de la colère

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  • Algérie: la semoule de la colère

    Par Tarek Hafid

    Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, de nombreuses familles se sont ruées sur la semoule, un des produits de base de l’alimentation en Algérie. Les autorités tentent de faire face à la crise en évitant les circuits de commercialisation. Sauf que ce nouveau mécanisme de distribution risque de provoquer une explosion de la pandémie.

    La menace de la contagion au Covid-19 a fait prendre aux Algériens de nouvelles mesures de protection. Les consommateurs ont nettement limité l’achat de pain de peur d’une transmission via leur boulanger. Un véritable chamboulement pour le pays qui est considéré comme un des premiers consommateurs de baguettes au monde.


    Résultat: les ménages se sont rabattus sur la semoule pour préparer la kessra, la galette traditionnelle. Depuis la seconde quinzaine du mois de mars, il est impossible d’en trouver un seul sac dans les épiceries et les grandes surfaces. Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE), explique à Sputnik qu’il «n’y a pas de crise de la semoule» mais plutôt un «dérèglement du marché».
    «Il n’y a pas de crise de la semoule. Les gens ont anticipé les mesures restrictives sur les déplacements à cause du confinement, ils en ont donc acheté de grandes quantités et les ont stockées. Toute celle qui était sur le marché a été absorbée. Pour faire face à la situation, l’État a mis en œuvre un programme d’approvisionnement en blé dur des minoteries pour leur permettre de fabriquer de plus grandes quantités de semoule. Les autorités tentent de parer au déséquilibre entre l’offre et la demande», souligne Mustapha Zebdi.
    Spéculation
    Ce dérèglement du marché a d’abord profité à certains grossistes qui ont stocké d’importantes quantités dans le but d’engager des opérations spéculatives. Le gouvernement a lancé une véritable guerre à ces commerçants dans le cadre de «campagnes de lutte contre toutes formes d'activités commerciales illicites».


    Les saisies de marchandises, souvent de plusieurs quintaux, se sont succédé dans plusieurs régions du pays.
    Bombe à retardement
    En parallèle, les autorités ont décidé de passer outre les circuits de commercialisation classiques en faisant en sorte que la semoule aille directement des minoteries vers les consommateurs. Cependant, en voulant bien faire, les pouvoirs publics ont créé un véritable problème sanitaire.

    Chaque jour, dans de nombreuses wilayas, des milliers d’Algériens se pressent devant les points de vente du groupe minotier public Agrodiv dans l’espoir de repartir avec un sac de semoule. Les minotiers privés ont également été tenus de procéder à des opérations similaires. Les ventes se déroulent à même les bennes de semi-remorques et dégénèrent parfois en bagarre générale sous les yeux des forces de sécurité.


    L’État a imposé des mesures de distanciation sociale mais paradoxalement, il organise des rassemblements qui risquent de provoquer une contagion majeure du Covid-19. Pour Mustapha Zebdi, ces regroupements «sont une bombe à retardement».

    «Pourquoi fermer les mosquées, les écoles et les salles de sport si, d’un autre côté, on crée un phénomène de rassemblement? C’est admissible! Vu la forte demande, il était évident que les quelques points de vente allaient être submergés. Nous sommes face à une bombe à retardement. Des mesures concrètes doivent être prises pour permettre que les ventes de semoule se déroulent dans des conditions sanitaires correctes», regrette le président de l’APOCE.
    Organisation
    Alger a eu elle aussi ses clusters puisque des distributions ont eu lieu mardi 31 mars rue Didouche Mourad et rue Mohamed Belouizdad dans le centre de la capitale. Pour Mustapha Zebdi, les autorités doivent faire face à la forte demande en impliquant les mairies et les comités de quartier pour organiser des ventes ciblées. «Mais le consommateur doit être conscient de la situation et de la gravité de son comportement.»


    Pour sa part, Abdelkader Djedei, propriétaire d’une minoterie à Touggourt (700 km au sud d’Alger), estime que cette situation de tension sur la semoule «était prévisible». Il pointe un doigt accusateur vers le ministère de l’Agriculture qui est chargé d’approvisionner les usines de trituration en blé dur à travers l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC).
    «Les professionnels du secteur subissent des restrictions draconiennes. Notre groupe a construit, en 2016, une minoterie d’une capacité de 450 tonnes par jour de semoule et autant de farine à Oued Athmania (wilaya de Mila). Mais depuis, nous n’avons pas reçu de blé dur alors que la demande est très forte sur l’ensemble de la région est des Hauts-plateaux. Les services du ministère de l’Agriculture et de l’OAIC ne veulent pas nous attribuer de quotas de céréales pour des raisons qui restent floues. La situation est totalement incompréhensible puisque d’un autre côté, les walis (préfets) ne cessent de me contacter pour livrer des quantités de semoule à partir de cette minoterie», assure Abdelkader Djedei.
    La situation décrite par l’homme d’affaires s’explique par un revirement des autorités algériennes qui s’est produit durant l’été 2019. Le gouvernement de Noureddine Bedoui avait estimé que le secteur de la trituration était arrivé à saturation et avait donc décidé de fermer une quarantaine de minoteries. Abdelkader Djedei se défend de faire partie de la catégorie des entreprises qui ont subi cette décision. «Pour preuve, le refus d’alimenter mon usine de Oued Athmania en céréales est antérieur à la décision du gouvernement. Je ne demande qu’une seule chose, mettre enfin les machines en route et produire de la semoule», dit-il.

    Mardi 31 mars, lors d’une rencontre avec des journalistes, le Président Abdelmadjid Tebboune s’est pourtant montré rassurant au sujet de la disponibilité des produits alimentaires en cette période de crise sanitaire. Il a notamment indiqué que la production de semoule «a été multipliée dernièrement par trois grâce à l'augmentation à 100% des capacités des minoteries».
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    ça c'est aussi une gestion catastrophique de la crise par le ministre du commerce ,la grande gueule qui hurle sur le détaillant du marché mais qui fait distribuer de la semoule comme pour du bétails à des populations pas toujours sensibilisées aux principes de distanciation sociale et gestes de précautions en situation de pandémie.
    ارحم من في الارض يرحمك من في السماء
    On se fatigue de voir la bêtise triompher sans combat.(Albert Camus)

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    • #3
      Un bon mois avant la "crise" j'ai cherché et n'ai pas trouvé sachant que je prends d'habitude conditionné 10 kg
      Y avait manque voulu ou pas puis ça a profité aux charognards !

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      • #4
        il faut instaura la loi martiale sur l'alimentation,et tuer sur places les charognards confirmés avec des témoins ou 5 ans de prison ferme ou l’affamer comme il affame ses concitoyens,autrement ces charognards vont affamer tout un peuple et créer des troubles sociaux
        Dernière modification par ice berg, 02 avril 2020, 17h42.

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        • #5
          Coronavirus. « risque de crise alimentaire mondiale »

          Coronavirus. Il existe un « risque de crise alimentaire mondiale » liée à la pandémie

          Il existe un risque de « pénurie alimentaire » sur le marché mondial à cause des perturbations liées au coronavirus dans le commerce international et les chaînes d’approvisionnement alimentaire, ont averti, ce mercredi 1er avril, l'ONU, l’OMC et l’OMS.

          C’est rare qu’ils signent un communiqué commun. Le Chinois Qu Dongyu, qui dirige l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Éthiopien Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur-général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Brésilien Roberto Azevedo, dirigeant de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ont adressé un message d’alerte, ce mercredi, sur le risque de pénurie liée au coronavirus.

          « Les incertitudes liées à la disponibilité de nourriture peuvent déclencher une vague de restrictions à l’exportation », redoutent-ils. Pour les trois organisations multilatérales traitant de santé, alimentation et commerce mondiaux, il est « important » d’assurer les échanges commerciaux, « en particulier afin d’éviter des pénuries alimentaires », indique leur texte commun reçu à Paris.

          « Minimiser la propagation » dans l’agroalimentaire et la distribution
          Les trois organismes s’inquiètent notamment du « ralentissement de la circulation des travailleurs de l’industrie agricole et alimentaire » qui bloquent de nombreuses agricultures occidentales, et des « retards aux frontières pour les containers » de marchandises qui entraînent un « gâchis de produits périssables et une hausse du gaspillage alimentaire ».

          Ils soulignent aussi le besoin de « protection » des salariés engagés dans la production alimentaire, des ouvriers exerçant dans l’industrie de transformation agroalimentaire et ceux de la distribution, afin de « minimiser la propagation du virus dans le secteur » et de « maintenir les chaînes d’approvisionnement alimentaire »

          « Lorsqu’il est question de protéger la santé et le bien-être de leurs concitoyens, les pays doivent s’assurer que l’ensemble des mesures commerciales ne perturbe pas la chaîne de l’approvisionnement alimentaire », ajoutent les chefs de la FAO, de l’OMS et de l’OMC.

          « C’est dans des périodes comme celles-ci que la coopération internationale est essentielle », soulignent-ils. « Nous devons nous assurer que notre réponse face à la pandémie de Covid-19 ne crée pas, de manière involontaire, des pénuries injustifiées de produits essentiels et exacerbe la faim et la malnutrition », concluent-ils.

          France ouest 1er avril

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          • #6
            L'Algérie tout comme l'Egypte ne sont pas les principaux importateurs de blé par hasard.

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            • #7
              Malgré une hausse des prix à l’international : L’Algérie accélère ses achats en céréales

              Malgré une hausse des prix à l’international : L’Algérie accélère ses achats en céréales

              el watan ZHOR HADJAM 02 AVRIL 2020 À 10 H 01 MIN 6292
              L’Algérie vient de commander environ 250 000 tonnes de blé, pour livraison en juin, dans un contexte de marché où les disponibilités de fin de campagne se réduisent, selon les sites spécialisés.

              La crise sanitaire actuelle et ses répercussions sur l’approvisionnement de la population en céréales semblent pousser l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) à accélérer et avancer la date de ses achats sur le marché international, afin de constituer les stocks nécessaires et éviter toute rupture.

              L’Algérie vient ainsi de commander environ 250 000 tonnes de blé, pour livraison en juin, dans un contexte de marché où les disponibilités de fin de campagne se réduisent, selon les sites spécialisés. Une commande supplémentaire, qui s’ajoute à d’autres achats conclus au mois de mars, en dépit de prix supérieurs de 2 dollars la tonne environ par rapport à ceux de la semaine passée, précise le cabinet spécialisé Agritel.

              L’OAIC avait acheté également, durant le mois qui vient de s’écouler, des cargaisons de 50 000 et de 240 000 tonnes de blé tendre, probablement d’origine française. Une cargaison de 400 000 tonnes de blé dur avait été également commandée par l’Algérie il y a quelques semaines.

              Des achats nombreux et rapprochés qui ont été également effectués à des prix en nette hausse, notamment compte tenu des difficultés de logistique dues à la pandémie de coronavirus.

              La frénésie d’achats algérienne en céréales base de la consommation de la population, si elle s’accélère en ces temps de crise, n’est pas exceptionnelle. La stratégie de l’OAIC a toujours consisté à constituer des stocks conséquents de blés pour éviter toute rupture ou tension.

              Les efforts entrepris dans le domaine de la culture de blé dur, notamment, ont apporté certes quelques améliorations, ces dernières années, mais les techniques de culture utilisées et les conditions météorologiques – comme ce fut le cas cette année – ne permettent pas de forts rendements à l’hectare.

              Dans ce contexte, le ratio de dépendance de l’Algérie aux importations de céréales est de 72,2 %, ce qui signifie que plus de 70% des besoins en céréales sont couverts par les importations, estime l’expert en agronomie, Nouad Mohamed Amokrane. De ce fait, explique-t-il, l’Algérie est l’un des plus grands pays consommateurs de céréales au monde et figure ainsi parmi les plus grands importateurs de blés au monde.

              L’Algérie importe majoritairement du blé tendre pour approvisionner ses minoteries. Il est à rappeler que le précédent gouvernement avait décidé, en novembre dernier, de plafonner les importations de céréales, au vu de «l’amélioration de la production locale», mais aussi dans un souci de rationaliser les achats de blé tendre et de limiter le gaspillage de la farine subventionnée.

              La décision n’a cependant pas durer, et les importations ont repris leur cadence habituelle. La crise sanitaire actuelle, qui se double en Algérie de tensions sur les approvisionnements, pousse le pays, qui a le souci de renforcer ses stocks en céréales, base de la consommation de la population, à se prémunir contre toute rupture, malgré des prix en hausse sur les marchés mondiaux des céréales.

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              • #8
                Là c'est le citoyen qui crée cette histoire sur la semoule ..c'est une occasion de savoir que notre régime alimentaire n'a guere changer toujours basé sur les pâtes .. et les femmes sont telles vraiment prêtes a retourner a la 9s3a / jefna pour faire le pain ..on fait des stocks a la maison pour les jeter apres ..

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                • #9
                  Les autorités tentent de faire face à la crise en évitant les circuits de commercialisation. Sauf que ce nouveau mécanisme de distribution risque de provoquer une explosion de la pandémie.
                  Tout à fait , c'est l'erreur qu'il ne fallait pas commettre , quand vous voyez ces chaines interminables à tizi ouzou pour un sac de semoule avec des gens collés les uns aux autres , ne respectant même pas les distances , c'est à crier de rage ; cet état incapable et médiocre aurait dû approvisionner que les épiceries et les supérettes
                  Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
                  (Paul Eluard)

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                  • #10
                    cet état incapable et médiocre aurait dû approvisionner que les épiceries et les supérettes
                    Pourquoi toujours l'Etat c'est la mentalité des gens .. le jour meme quand la fermeture des moquées était annencée les vendeurs l'ont retirée des magasins et meme qui a quelques sacs il a préféré de les garder pour lui ... il n y avait aucune crise c'est par habite et surtout avec la rumeur

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                    • #11
                      c'est ce qui arrivent quand on a pas une sécurité alimentaire, quand on favorise pas l'agriculture céréalière, quand on s'appuie sur l'importation
                      ceux qui nous ont gouverner doivent être jugés pour haute trahison

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                      • #12
                        Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

                        Commentaire


                        • #13
                          En visionnant la vidéo ci dessus j'éprouve des sueurs froides, si jamais le virus se propage chez nous il va faire des ravages ... jamais nous ne pourrons maitriser la situation avec de telles mentalités ...

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                          • #14
                            Et oui la loi du ventre sera toujours première.


                            Ce qui démontre deux choses:


                            Le manque de discipline et de respect des autres ( Moi d'abord)


                            Le manque de crédibilité du régime de la part du peuple quant à son approvisionnement.


                            Si la crise empire : On verra alors les vraies valeurs du peuple algérien.

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                            • #15
                              Envoyé par aurassien
                              c'est ce qui arrivent quand on a pas une sécurité alimentaire, quand on favorise pas l'agriculture céréalière, quand on s'appuie sur l'importation
                              ceux qui nous ont gouverner doivent être jugés pour haute trahison
                              Céréales

                              Les produits céréaliers occupent une place stratégique dans le système alimentaire et dans l’économie nationale.

                              Durant les deux périodes 2000-2009 et 2010-2017, la superficie des céréales occupe en moyenne annuelle 40% de la Superficie Agricole Utile (SAU).

                              La superficie ensemencée en céréales durant la décennie 2000-2009 est évaluée à 3 200 930 ha, desquelles, le blé dur et l’orge occupent la majore partie de cette superficie avec 74% de la sole céréalière totale.

                              Durant la période 2010-2017, cette superficie a atteint en moyenne 3 385 560 ha, en évolution de 6% par rapport à la période précédente (2000-2009).

                              La production réalisée des céréales au cours de la période 2010-2017 est estimé à 41.2 Millions de quintaux en moyenne, soit un accroissement de 26% par rapport à la décennie 2000-2009 où la production est estimée en moyenne à 32.6 Millions de quintaux.

                              La production est constituée essentiellement du blé dur et de l’orge, qui représentent respectivement 51% et 29% de l’ensemble des productions de céréales en moyenne 2010-2017.


                              Financement, Etudes et Entreprises Economiques

                              Développement et Régulation des productions agricoles

                              Foncier agricole, mise en valeur et valorisation des produits

                              Formation, vulgarisation et appui-conseil

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