Jadis connu pour sa tolérance, le Maghreb est-il devenu une terre fertile pour l'extrémisme ? se demande le quotidien panarabe Asharq Al-Awsat. Pour ce média, c'est l'immigration maghrébine en Europe qui nourrit le terrorisme dans les pays d'origine.
Le Maghreb a toujours été considéré comme la région la plus tolérante du monde arabe. Le roi Hassan II nous avait expliqué, lorsque nous l'avions rencontré, que son pays était à l'abri des idées de violence parce que les Maghrébins étaient plus ouverts et plus modérés que les Arabes du Proche-Orient. Cette tolérance est une réalité, et la preuve en est la cohabitation entre musulmans et juifs, qui a persisté dans ces pays malgré toutes les tempêtes qui ont touché la région. Cela dit, en mai 2003, des attentats ont fait vingt-trois victimes [trente-trois plus les douze kamikazes] à Casablanca.
Puis, le mois dernier [le 11 mars], a eu lieu un attentat contre un cybercafé [trois blessés, pas de morts en dehors du kamikaze], et enfin, avant-hier, la police a coupé court à la préparation d'un attentat en donnant l'assaut à une cellule terroriste de quatre personnes dont trois ont réussi à se faire exploser. Il est donc indéniable que les idées extrémistes et le terrorisme se sont installés dans cette région. Il n'en reste pas moins que nous ne pouvons affirmer que les Maghrébins sont devenus plus extrémistes et plus enclins au terrorisme. Comment donc ces sociétés tolérantes ont-elles été gagnées par la maladie de l'extrémisme ?
Certains disent que ces fanatiques ne sont pas des Maghrébins du pays, mais des émigrés de France, de Grande-Bretagne, des Pays-Bas, etc. Une fois réinstallés dans leur pays d'origine, ces Maghrébins européens réussissent à convertir des Maghrébins du cru aux idées de violence parce que ceux-ci ont l'habitude d'écouter avec respect toutes les idées venues des pays développés.
Cela montre combien la crise de l'immigration est profonde. Les autorités locales se sont engagées depuis trois ans dans la lutte contre les idées extrémistes par des saisies de livres, des fermetures de librairies et l'interdiction de prêche faite à certains prédicateurs. Je sais bien qu'il ne faut pas tirer des conclusions hâtives, mais l'existence de cellules terroristes malgré la surveillance et la répression est un signe inquiétant. Cela signifie que le Maghreb doit craindre le pire, c'est-à-dire un scénario semblable à ce qui s'est passé dans les pays du Proche-Orient, où l'on a trop longtemps négligé la menace.
Abderrahman Al-Rached, Courrier international
Le Maghreb a toujours été considéré comme la région la plus tolérante du monde arabe. Le roi Hassan II nous avait expliqué, lorsque nous l'avions rencontré, que son pays était à l'abri des idées de violence parce que les Maghrébins étaient plus ouverts et plus modérés que les Arabes du Proche-Orient. Cette tolérance est une réalité, et la preuve en est la cohabitation entre musulmans et juifs, qui a persisté dans ces pays malgré toutes les tempêtes qui ont touché la région. Cela dit, en mai 2003, des attentats ont fait vingt-trois victimes [trente-trois plus les douze kamikazes] à Casablanca.
Puis, le mois dernier [le 11 mars], a eu lieu un attentat contre un cybercafé [trois blessés, pas de morts en dehors du kamikaze], et enfin, avant-hier, la police a coupé court à la préparation d'un attentat en donnant l'assaut à une cellule terroriste de quatre personnes dont trois ont réussi à se faire exploser. Il est donc indéniable que les idées extrémistes et le terrorisme se sont installés dans cette région. Il n'en reste pas moins que nous ne pouvons affirmer que les Maghrébins sont devenus plus extrémistes et plus enclins au terrorisme. Comment donc ces sociétés tolérantes ont-elles été gagnées par la maladie de l'extrémisme ?
Certains disent que ces fanatiques ne sont pas des Maghrébins du pays, mais des émigrés de France, de Grande-Bretagne, des Pays-Bas, etc. Une fois réinstallés dans leur pays d'origine, ces Maghrébins européens réussissent à convertir des Maghrébins du cru aux idées de violence parce que ceux-ci ont l'habitude d'écouter avec respect toutes les idées venues des pays développés.
Cela montre combien la crise de l'immigration est profonde. Les autorités locales se sont engagées depuis trois ans dans la lutte contre les idées extrémistes par des saisies de livres, des fermetures de librairies et l'interdiction de prêche faite à certains prédicateurs. Je sais bien qu'il ne faut pas tirer des conclusions hâtives, mais l'existence de cellules terroristes malgré la surveillance et la répression est un signe inquiétant. Cela signifie que le Maghreb doit craindre le pire, c'est-à-dire un scénario semblable à ce qui s'est passé dans les pays du Proche-Orient, où l'on a trop longtemps négligé la menace.
Abderrahman Al-Rached, Courrier international
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