Nos craintes de voir la mutation du terrorisme de guérilla vers le terrorisme de kamikazes reproduit selon le schéma irakien ( Le Soir du 15 février 2007) s’avèrent malheureusement bien fondées. Et pour cause, les deux attentats qui ont ensanglanté la capitale, hier, sont l’œuvre de deux kamikazes du GSPC, qui a fait allégeance à Al Qaïda Maghreb.
Ainsi donc plusieurs raisons que nous avions développées dans notre article et les informations dont nous disposons nous poussent à craindre que ce n’est là qu’un processus funeste qui ne fait que commencer.
Concernant les commanditaires, une source sécuritaire laisse supposer que ce serait l’œuvre de la sinistre seriat El Horra du même mouvement armé. Or, celle-ci aurait été en grande partie décimée. Aurait-elle régénéré ? Peu probable. Cependant le mode opératoire et les cibles choisies laissent penser que ces attentats ont été perpétrés par le même groupe que celui qui a à son actif les deux attentats contre les commissariats de Reghaïa et de Dergana ainsi que les sept attentats qui ont ciblé les structures sécuritaires de Boumerdès et de Tizi-Ouzou le 14 février 2007 et qui se sont soldés par un lourd bilan : 4 morts et des dizaines de blessés.
Ces explosions, on s’en souvient, ont été suivies, quelques jours plus tard, de plusieurs attaques synchronisées à l’arme automatique dans les wilayas de Boumerdès, Bouira et Tizi- Ouzou contre les unités des services de sécurité. Ce programme aurait été arrêté, selon une source sécuritaire, lors d’une réunion qui s’est tenue dans la forêt de l’Akfadou dans la wilaya de Tizi-Ouzou et qui aurait regroupé plusieurs “émirs” qui écument les localités du centre du pays. L’exécution des actions, dont probablement les attentats d’hier dans la partie ouest de la zone 2 du GSPC, Al-Qaïda Maghreb, aurait été confiée à la katibat El Fath que commande le sinistre émir Betitraoui. “La katibat de Betitraoui est la plus dangereuse parce qu’elle est spécialisée dans les attentats à l’explosif”, nous confiait, ce lundi, un officier supérieur de la wilaya de Boumerdès.
Originaire de Corso dans la wilaya de Boumerdès, ce redoutable criminel, chef de ce groupe armé, a à son actif un lourd bilan. Il a en outre à sa disposition quelques terroristes aguerris dispersés dans la plaine de la Mitidja. Avec ses éléments, il a accumulé des moyens logistiques et financiers colossaux pour organiser ce genre de forfaits.
Mais ce qui fait craindre le pire, se sont les nouvelles recrues des islamistes armés. En effet, selon les dires d’un spécialiste en lutte antiterroriste qui avait attiré notre attention sur le risque de voir dans notre pays l’apparition des kamikazes, il ne subsiste aucun doute, ces nouvelles recrues, âgées entre 17 et 20 ans, qui n’ont aucune formation ni de capacité de discernement et qui sont fragilisées par une précarité sociale et économique mal vécue, sont des proies très faciles pour les “émirs”. Quelques mois dans le maquis où ils seront endoctrinés, ceux-ci deviendront des kamikazes tout indiqués pour venger leurs acolytes abattus.
Effectivement, selon nos informations, le GSPC avait rebondi sur le relâchement de vigilance induit par les longs mois de la politique de la réconciliation nationale pour recruter un grand nombre d’adolescents dans la wilaya de Boumerdès. Les effectifs de ce mouvement sont estimés par une autorité sécuritaire à environ 400 terroristes.
C’est en priorité les familles des terroristes qui sont les premières à se voir solliciter. Des recruteurs, tapis dans l’ombre, choisissent leur proie, l’isolent avant de l’impliquer en premier lieu dans un travail de soutien pour ensuite la pousser à franchir la ligne et entrer dans un processus irréversible. “Le sang a coulé, il ne doit plus s’arrêter”, leur disent les recruteurs.
“Pour nous, ces recruteurs sont plus dangereux que les terroristes”, constate un officier. D’une part, ces intégristes restent dans l’ombre et ne s’impliquent pas dans les actes terroristes et d’autre part, la politique de la réconciliation interdit aux services de sécurité de s’en approcher sous peine de sanctions.
Par Le Soir
Ainsi donc plusieurs raisons que nous avions développées dans notre article et les informations dont nous disposons nous poussent à craindre que ce n’est là qu’un processus funeste qui ne fait que commencer.
Concernant les commanditaires, une source sécuritaire laisse supposer que ce serait l’œuvre de la sinistre seriat El Horra du même mouvement armé. Or, celle-ci aurait été en grande partie décimée. Aurait-elle régénéré ? Peu probable. Cependant le mode opératoire et les cibles choisies laissent penser que ces attentats ont été perpétrés par le même groupe que celui qui a à son actif les deux attentats contre les commissariats de Reghaïa et de Dergana ainsi que les sept attentats qui ont ciblé les structures sécuritaires de Boumerdès et de Tizi-Ouzou le 14 février 2007 et qui se sont soldés par un lourd bilan : 4 morts et des dizaines de blessés.
Ces explosions, on s’en souvient, ont été suivies, quelques jours plus tard, de plusieurs attaques synchronisées à l’arme automatique dans les wilayas de Boumerdès, Bouira et Tizi- Ouzou contre les unités des services de sécurité. Ce programme aurait été arrêté, selon une source sécuritaire, lors d’une réunion qui s’est tenue dans la forêt de l’Akfadou dans la wilaya de Tizi-Ouzou et qui aurait regroupé plusieurs “émirs” qui écument les localités du centre du pays. L’exécution des actions, dont probablement les attentats d’hier dans la partie ouest de la zone 2 du GSPC, Al-Qaïda Maghreb, aurait été confiée à la katibat El Fath que commande le sinistre émir Betitraoui. “La katibat de Betitraoui est la plus dangereuse parce qu’elle est spécialisée dans les attentats à l’explosif”, nous confiait, ce lundi, un officier supérieur de la wilaya de Boumerdès.
Originaire de Corso dans la wilaya de Boumerdès, ce redoutable criminel, chef de ce groupe armé, a à son actif un lourd bilan. Il a en outre à sa disposition quelques terroristes aguerris dispersés dans la plaine de la Mitidja. Avec ses éléments, il a accumulé des moyens logistiques et financiers colossaux pour organiser ce genre de forfaits.
Mais ce qui fait craindre le pire, se sont les nouvelles recrues des islamistes armés. En effet, selon les dires d’un spécialiste en lutte antiterroriste qui avait attiré notre attention sur le risque de voir dans notre pays l’apparition des kamikazes, il ne subsiste aucun doute, ces nouvelles recrues, âgées entre 17 et 20 ans, qui n’ont aucune formation ni de capacité de discernement et qui sont fragilisées par une précarité sociale et économique mal vécue, sont des proies très faciles pour les “émirs”. Quelques mois dans le maquis où ils seront endoctrinés, ceux-ci deviendront des kamikazes tout indiqués pour venger leurs acolytes abattus.
Effectivement, selon nos informations, le GSPC avait rebondi sur le relâchement de vigilance induit par les longs mois de la politique de la réconciliation nationale pour recruter un grand nombre d’adolescents dans la wilaya de Boumerdès. Les effectifs de ce mouvement sont estimés par une autorité sécuritaire à environ 400 terroristes.
C’est en priorité les familles des terroristes qui sont les premières à se voir solliciter. Des recruteurs, tapis dans l’ombre, choisissent leur proie, l’isolent avant de l’impliquer en premier lieu dans un travail de soutien pour ensuite la pousser à franchir la ligne et entrer dans un processus irréversible. “Le sang a coulé, il ne doit plus s’arrêter”, leur disent les recruteurs.
“Pour nous, ces recruteurs sont plus dangereux que les terroristes”, constate un officier. D’une part, ces intégristes restent dans l’ombre et ne s’impliquent pas dans les actes terroristes et d’autre part, la politique de la réconciliation interdit aux services de sécurité de s’en approcher sous peine de sanctions.
Par Le Soir
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