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Maroc : La récession se confirme

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  • Maroc : La récession se confirme

    Le PIB se contracterait de 1,8% durant les deux premiers trimestres
    L’impact du confinement à fin juin: 10,9 milliards de DH


    Comme on pouvait s’y attendre, le PIB va enregistrer une baisse de 1,8% durant les deux premiers trimestres. La prévision initiale (sans effet coronavirus) était de 1,9% au premier trimestre et 2,1% au deuxième. Techniquement, en enchaînant deux trimestres consécutifs de croissance négative, l’économie marocaine entrerait en récession.



    Le Haut Commissariat au Plan se garde bien d’avancer des prévisions sur toute l’année à cause des incertitudes qui entourent la durée de la crise sanitaire et à l’effet du confinement sur l’activité. Juste avant le confinement, il avait annoncé une croissance proche de 2% pour l’an*née contre une prévision initiale de 3,5%. Au regard du contexte, toutes ces projections ne valent plus grand-chose aujourd’hui.

    Le HCP a également livré une estimation de l’impact du confinement et de l’arrêt de plusieurs activités: «la croissance du PIB serait amputée de 3,8 points au deuxième trimestre 2020 par rapport au premier scénario initial, soit l’équivalent d’une perte d’environ 10,9 milliards de DH alors qu’elle était de 4,1 milliards au 1er trimestre. Les services devraient y contribuer le plus (-2,49 points), suivis des industries manufacturières (-0,39 point)».

    Dans un contexte mondial caractérisé par la hausse des craintes de récession et l’accentuation des tensions protectionnistes, la croissance et les échanges mondiaux devraient fléchir davantage. Ce qui va se répercuter sur la demande étrangère adressée au Maroc: elle baisserait de 6% au deuxième trimestre pénalisant ainsi les exportations vers l’Europe et les industries orientées export. Même au niveau interne, un recul de la demande affectera l’activité de la plupart des secteurs productifs. Mohamed Benchaâboun s’est voulu néanmoins rassurant.

    Dans une interview accordée à L’Economiste (voir aussi notre édition N° 5733 du 03/04/2020), le ministre de l’Economie et des Finances a souligné que «les transferts monétaires prévus vont permettre de soutenir la consommation des ménages vulnérables et entretenir la dynamique de la demande, principal pilier de croissance. Il en est de même pour les mesures destinées à soutenir l’activité des entreprises, qui ne manqueraient pas de sécuriser une bonne partie des emplois et donc des revenus».



    Pour le HCP, la contraction du PIB de 1,8% au deuxième trimestre est due notamment à une baisse de près de la moitié du rythme de croissance de la valeur ajoutée du secteur tertiaire entraînée par l’arrêt des activités de restauration et d’hébergement. S’y ajoute le recul de 60% de l’activité dans le transport ainsi qu’une réduction de 22% dans le commerce.

    Dans le secteur secondaire, un fléchissement de 0,5% de la valeur ajoutée est attendu. Les industries manufacturières sont les plus touchées par le repli de la demande étrangère adressée au Maroc: quasi arrêt de la production des secteurs de l’automobile, du textile et des industries électriques. Les activités des mines subiraient le repli de la demande des industries chimiques, en lien avec la régression des exportations de l’acide phosphorique.

    Dans l’agriculture, le repli serait de 2,9% en raison notamment de l’amélioration des perspectives de croissance des cultures printanières, sous l’effet du retour des précipitations à fin mars et la stabilisation des prix des aliments de bétail. Les effets de cette «embellie» climatique devraient toutefois s’amenuiser avec le prolongement des restrictions de circulation des saisonniers et les mesures de contrôle imposées par les pays européens au-delà du mois d’avril 2020.

    leconomiste
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