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Au Maroc, l’état d’urgence sanitaire révèle une fois de plus l’hégémonie du pouvoir central

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  • Au Maroc, l’état d’urgence sanitaire révèle une fois de plus l’hégémonie du pouvoir central

    Il faut savoir que toute crise, qu'elle soit sanitaire ou monétaire, accroît le rôle fasciste d'une dictature telle que celle marocaine ou israélienne.

    - Le roi vient de limoger le porte-parole du gouvernement dirigé par les islamistes au pouvoir. La résultante d’un « confinement politique » marqué par la démission des partis et la restriction des droits et des libertés

    A la suite de la décision du gouvernement de décréter l’état d’urgence médicale, les Marocains ont eu droit à une série de vidéos de propagande, diffusées sur la toile, mettant en avant le rôle des caïds (agents d’autorité) à préserver l’ordre public.

    Sur une de ces vidéos, on pouvait ainsi apercevoir une caïd femme, en treillis militaire, sillonnant les rues d’un quartier populaire casablancais et ordonnant aux populations, sur un ton désobligeant et irrespectueux, de se conformer à l’état d’urgence sanitaire. Des scènes à peine croyables qui nous rappellent malencontreusement les « années de plomb » que l’on croyait révolues.
    Selon la version officielle, le décret-loi relatif à l’« état d’urgence sanitaire » intervient dans le cadre des mesures préventives urgentes prises par les autorités publiques, conformément à l’article 21 de la Constitution, « afin d’assurer la sécurité des populations et du territoire national, dans le respect des libertés et des droits fondamentaux garantis à tous ».

    Or, dans la réalité, la déclaration de l’état d’urgence sanitaire semble avoir révélé l’hégémonie du pouvoir central sur l’exécutif, le renforcement du rôle des sécuritaires et des militaires au détriment de la classe politique réduite à la passivité.

    À l’ère où les droits et libertés sont restreints, les politiques n’ont pas su saisir l’occasion pour faire prévaloir l’état de droit et mettre en avant leur rôle de contre-pouvoirs.

    Comme à l’accoutumée, le Palais prend les devants en accaparant la gestion du dossier de la pandémie de coronavirus.

    Relégué au second plan, le gouvernement, dirigé par le Parti de la justice et du développement (PJD), un parti d’obédience islamiste proche du pouvoir, va se contenter de jouer un rôle de communication publique autour des décisions prises par l’entourage royal.

    Première décision de taille : le financement de la crise. À cet effet, le 16 mars, sous instructions royales, le gouvernement a procédé à la création d’un « fonds spécial pour la gestion du coronavirus ». Cette caisse, qui échappe au contrôle parlementaire, est dotée d’une enveloppe de dix milliards de dirhams (897 millions d’euros) et est alimentée par la collecte des dons auprès du public.

    La deuxième décision est d’ordre politique. Elle renvoie à la tentative du gouvernement de faire passer un décret permettant un déplafonnement des emprunts extérieurs, mais aussi et surtout la suspension des engagements des dépenses publiques. Une proposition rejetée par le Parlement à l’issue de l’adoption du projet de loi. Celui-ci va seulement permettre au gouvernement de dépasser le plafond des financements extérieurs fixé pour l’année budgétaire 2020.
    (…).
    Les militaires aux commandes de la santé publique

    On ne peut qu’adhérer au confinement sanitaire, mais surtout pas au « confinement politique », qui s’est traduit par une hégémonie des sécuritaires relayée par la propagande de l’establishment.

    Depuis des semaines déjà, les médias mainstream et les réseaux sociaux inféodés au régime tentent sans relâche de « mettre en quarantaine » les droits et les libertés des citoyens.

    Fragilisée par la précarité socioéconomique, une grande partie de la population est acculée à penser la crise du coronavirus à travers la doxa de l’establishment. À un moment, la pandémie est même devenue un moyen de surenchères idéologiques, voire de compétition politique de part et d’autre.-.

    Middle east eye (etraits).
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