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Covid 19: le plan secret de Renault et PSA pour redémarrer leurs usines dès avril

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  • Covid 19: le plan secret de Renault et PSA pour redémarrer leurs usines dès avril

    Par Alain-Gabriel Verdevoye (Lire tous ses articles)




    Renault et PSA peaufinent secrètement leurs scénarios de reprise en France. Ils envisagent un redémarrage industriel à partir de la mi-avril. Début mai, tous les sites devraient fonctionner dans l'Hexagone. Mais à petites cadences..

    Les sites tricolores doivent redémarrer prochainement

    RGA/Réa


    Toutes leurs usines mondiales sont arrêtées, sauf en Chine où elles commencent timidement à produire et en Corée (pour Renault). Mais les deux constructeurs français peaufinent secrètement leurs scénarios de reprise en France. Ils envisagent un " redémarrage des usines françaises à partir de la mi-avril, en tous cas dans la seconde quinzaine du mois ", assure une source industrielle tricolore à Challenges, qui précise : " tous les sites français devraient avoir repris début mai ". En commençant, logiquement, par les usines de mécanique (moteurs, boîtes de vitesses…).

    Certes, le " Top départ " n'a pas été lancé encore officiellement. Et, quand on les interroge, Renault et PSA demeurent extrêmement discrets et évasifs. Pas question de communiquer a priori avant l'allocution du président de la République, prévue lundi soir. Mais ces scénarios sont tout ce qu'il y a de plus concrets et précis. Ils sont évidemment partagés avec les fournisseurs. Renault et PSA ne sont d'ailleurs pas seuls à planifier la reprise dans l'Hexagone. L'allemand Daimler envisage également de rouvrir son site de mini-voitures Smart à Hambach, en Lorraine, le 20 avril.

    Reprise « progressive » en vue
    Pour reprendre leurs activités, Renault et PSA ont d'ailleurs signé des accords avec les syndicats - sauf la CGT -, début avril pour Renault, le 7 avril pour PSA. Ces accords planifient un aménagement des postes de travail pour " protéger la santé et la sécurité des salariés, tout en préservant la pérennité de l'entreprise ", soulignait Xavier Chéreau, directeur des ressources humaines de PSA, lors de l'annonce desdits accords. La rémunération à 100% du chômage partiel est prévue pour tous les salariés. Et, en contrepartie, les accords visent une plus grande flexibilité, avec une diminution des jours de congés et de la durée de fermeture des usines à l'été prochain, lorsque la production sera, espèrent les constructeurs, à pleine cadence.

    Car cette reprise sera " progressive ", indique la direction de PSA. D'abord pour des raisons industrielles et de complexité logistique. PSA n'a-t-il pas un total de 8.000 fournisseurs dans le monde, comme le signalait son président Carlos Tavares en mars ? Un fabricant de composants comme Plastic Omnium en a 500 à son tour, pour ravitailler ses propres sites tricolores. Pas évident donc de tout relancer conjointement ! Fâcheux : même les plus petites usines de composants sont actuellement quasiment à l'arrêt. Seules " 30% des usines (des fournisseurs) en France tournent aujourd'hui, et ce, à très faibles cadences ", précisait d'ailleurs, début avril, Claude Cham, président de la Fiev (Fédération des équipementiers).

    Les fournisseurs doivent d'ailleurs également aménager les postes de travail de façon à diminuer au maximum les risques d'infection du coronavirus (Covid 19). Le plasturgiste Plastic Omnium vient ainsi de diffuser dans toutes ses usines un énorme document de 61 pages sur les bonnes pratiques sanitaires, baptisé " Comment redémarrer nos opérations en toute sécurité ".

    Beaucoup de voitures neuves en stock
    La reprise de la production automobile se fera aussi par petits paliers… pour deux autres motifs : l'incertitude sur la vitesse du redémarrage des achats de voitures - à cause de la peur persistante des contagions et de la perte de pouvoir d'achat -, mais aussi le niveau élevé des stocks existants. Il y a " l'équivalent de quatre mois de production de véhicules non immatriculés aujourd'hui en France sur les parcs des constructeurs, chez les concessionnaires ", souligne Claude Cham. Autant dire qu'il y a des voitures à écouler, même sans nouvelles productions… Pour toutes ces raisons, Plastic Omnium envisage des "niveaux de production fin avril équivalant à 5 ou 6% des capacités seulement, qui monteraient à 20-30% en mai, 50% en juin ". Pas de retour à de "bonnes cadences avant le second semestre" !

    La reprise aura lieu simultanément, avec un petit décalage dans le temps, dans les autres usines des constructeurs français en Espagne, au Portugal, en Europe de l'est, au Maroc, en Turquie. Renault a ainsi annoncé mercredi une relance de sa production le 21 avril en Roumanie sur son site de Pitesti qui fabrique notamment les Dacia Duster et Sandero à bas coûts. " La production démarrera progressivement sur la base du volontariat " et montera en puissance jusqu'au 4 mai, lorsque l'ensemble des 15.000 salariés retournera au travail, a indiqué la filiale roumaine du constructeur. Les Allemands Mercedes et Audi, le coréen Kia ont annoncé récemment qu'ils étaient aussi prêts à reprendre leurs activités industrielles en Europe.

    Demande de prêts garantis pour Renault
    Malgré la perspective du redémarrage, la production auto en France devrait revenir à 1,4-1,5 million de véhicules seulement cette année, soit le niveau d'il y a … soixante ans, prédit Claude Cham. En 1960, les usines tricolores avaient fabriqué 1,37 million de voitures et d'utilitaires. La production avait grimpé à 2,75 millions en 1970, 3,38 en 1980, 3,77 en 1990. Faute de ventes, PSA et Renault vont du coup affronter un manque à gagner estimé à cinq milliards d'euros sur deux mois depuis le début du confinement à la mi-mars.

    Le président du constructeur de Boulogne-Billancourt, Jean-Dominique Senard, a d'ailleurs déclaré ce vendredi sur RTL qu'il envisageait de demander des prêts bancaires garantis par l'Etat français, pouvant atteindre 4 à 5 milliards d'euros, pour l'aider à passer la crise provoquée par la pandémie de Covid 19. En 2009, lors de la crise financière, l'Etat avait garanti des prêts de 6,5 milliards d'euros… pour les deux groupes auto tricolores, répartis à égalité. Jean-Dominique Senard a toutefois confirmé qu'il écartait le scénario d'une renationalisation de Renault, dont l'Etat détient 15% du capital.

    Renault, dont la note financière a été abaissée au niveau " spéculatif " par S&P, avait annoncé jeudi soir la suppression de ses dividendes au titre de 2019 ainsi qu'une baisse de 25% "au minimum" de la rémunération de Jean-Dominique Senard ainsi que de la directrice financière et générale par intérim Clotilde Delbos, pour le second trimestre 2020. La capitalisation boursière de l'ex-Régie n'est plus que de 5,48 milliards d'euros. En novembre 2018, avant l'arrestation du PDG Carlos Ghosn, Renault était valorisé autour de 20 milliards ! La capitalisation de Renault est aujourd'hui inférieure de plus de moitié aux 12,1 milliards de PSA, en bien meilleure santé.

    Challenges.fr

  • #2
    pourquoi secret ?
    de toute façon, il faut que les choses redémarre rapidement, dans 2 à 3 mois maximum, sinon, tout le monde va mourir de fin à la fain….malheureusement.

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