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Le carnage se poursuit sur le marché pétrolier

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    Jean-Baptiste André, publié le 21/04/2020
    Le carnage se poursuit sur le marché pétrolier
    La chute historique du WTI en territoire négatif est bien sûr liée à des facteurs techniques...

    Le carnage se poursuit sur le marché pétrolier
    Crédit photo © Reuters
    (Boursier.com) — La chute historique du WTI en territoire négatif est bien sûr liée à des facteurs techniques. Il n'en reste pas moins qu'elle exprime également la panique des opérateurs face à la saturation des capacités de stockage du pétrole, alors que la demande mondiale de brut est en chute libre à cause de la pandémie de coronavirus. Preuve en est, relativement épargné hier, le baril de Brent de la mer du Nord plonge de 23% à 19,7 dollars en matinée, au plus bas depuis 2002. Le WTI échéance juin, de loin la référence la plus négociée concernant le brut léger américain, s'effondre de son côté de 42% à 11,8$ sur le Nymex.

    "Les contrats à terme sur le pétrole continuent de défier la gravité", affirme à 'CNBC' Louise Dickson, analyste chez Rystad Energy. "Ce moment est bien sûr historique et ne pourrait pas mieux illustrer l'attitude d'hypermétropie du marché depuis le mois de mars, lorsque l'ampleur du problème de l'offre excédentaire a commencé à devenir évidente mais que le marché est resté dans l'ignorance".

    Goldman Sachs expliquait hier soir qu'"une telle dynamique de prix pourrait se reproduire demain, dernier jour de négociation du contrat de mai. Après cela, la réalité physique d'un marché pétrolier encore massivement surapprovisionné exercera probablement une pression à la baisse sur le contrat WTI de juin. Mais comme il reste finalement une quantité limitée de stockage à remplir, la production devra bientôt baisser considérablement pour équilibrer le marché, ce qui ouvrira enfin la voie à des prix plus élevés lorsque la demande se redressera progressivement".

    Sushant Gupta, directeur de la recherche chez Wood Mackenzie explique pour sa part que "la chute historique des prix du WTI est une indication de la pression à la baisse que pourraient subir de nombreuses autres qualités de pétrole brut, étant donné la situation d'offre excédentaire. Elle offre également la possibilité aux grandes nations consommatrices d'Asie, comme la Chine et l'Inde, d'accélérer le remplissage de leurs réserves de pétrole. La capacité restante cette fois-ci est bien moindre par rapport au crash de 2014/15".

    L'Arabie Saoudite, la Russie et d'autres producteurs ont annoncé il y a une semaine un accord historique visant à réduire la production mondiale de près d'un dixième, soit 9,7 millions de barils par jour, à partir du mois de mai. Les États-Unis, le Canada, le Brésil et d'autres pays ont déclaré que leur propre production est également en baisse car les entreprises cessent de forer de nouveaux puits. Mais ces réductions apparaissent bien minces face à l'effondrement de la demande. Dans son dernier rapport mensuel, l'Agence internationale de l'énergie estime que la consommation mondiale de pétrole va chuter de 9% cette année, un record. "Une décennie de croissance de la demande sera anéantie en 2020, lorsque la consommation chutera d'un peu plus de 9 millions de barils par jour", explique l'AIE.

    Bob McNally, consultant et historien du pétrole, affirme à 'Bloomberg' que le marché de l'énergie "se remet à comprendre comment fonctionne le mécanisme des prix du pétrole" - et pourquoi "pendant la plus grande partie de l'histoire du pétrole, l'industrie et les gouvernements s'efforcent de stabiliser les prix par le contrôle de l'offre, qu'il s'agisse d'un cartel toléré, d'une réglementation gouvernementale, ou des deux".

    En attendant, "si le stockage mondial s'aggrave plus rapidement, le Brent pourrait poursuivre le WTI jusqu'au fond", selon Ed Morse, analyste pétrolier chevronné de Citigroup. On semble en prendre le chemin.

    ©2020, Boursier.co
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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