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Législatives 2007: Les zaouias, les affiches et les hammams

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  • Législatives 2007: Les zaouias, les affiches et les hammams

    Alors que l'Administration vient de rendre publiques les listes qui vont en découdre le 17 mai prochain, les manoeuvres d'approche et de pénétration de la société se poursuivent inlassablement depuis des mois.

    Oubliés les dissensions, le mécontentement des absents des listes et les croche-pieds partisans, l'heure est à la mobilisation générale et au resserrement des rangs. Les regards se tournant résolument vers demain, on se prépare à la bataille électorale.

    Les recettes les plus éculées, remises à l'ordre du jour, bousculent les formules de propagande électorale qui ont déjà fait leurs preuves et les états-majors partisans redoublent d'ingéniosité pour approcher et toucher le maximum de voix. Ainsi, on saura que tout est planifié dans la guerre de l'image et les plus infimes détails sont discutés et étudiés par les «spins doctors» locaux afin d'optimaliser au maximum les chances des candidats à la députation. Rien n'est laissé au hasard et la société se retrouve compartimentée, saucissonnée de telle sorte que chaque couche socioprofessionnelle est ciblée, prise en charge par une stratégie de séduction et d'intéressement.

    Outre le classique affichage, la méthode la plus usitée pendant les campagnes électorales mais qui, pour nombre de candidats, relève plus d'un gaspillage d'argent que d'une pratique avantageuse pour leur image, les canaux de pénétration de la société diffèrent d'un parti à un autre.

    Parmi les grosses cylindrées politiques, l'exemple du Hamas est édifiant dans la mesure où, le travail de sensibilisation et de récolte, en amont, des voix se fait selon l'appartenance professionnelle. Les militants utilisent le lieu de leur travail pour prêcher la bonne parole. Ce prosélytisme militant a l'avantage de la proximité mais surtout de l'économie puisqu'il ne coûte strictement rien à la formation d'Aboudjerra. L'autre vivier électoral du parti est à chercher dans les lieux de culte où la propagande islamiste évolue en territoire conquis.

    Cependant, cette vérité n'est plus aussi absolue qu'il n'y paraît, puisque l'Alliance ANR, UDR et MDS, aile Hocine Aït Ali, vient de franchir un nouveau pas, pour une liste républicaine et démocrate, dans l'approche d'une frange d'électeurs, jusque-là, chasse gardée des sigles islamo-conservateurs. On apprendra de la bouche même de Chérif Louazzani Moulay Hacène, chef de la confrérie Tayebia, affiliée au Saint Moulay Tayeb, que la confrérie, présente dans les 48 wilayas du pays, donnera des instructions strictes de vote pour l'Alliance et le chef de file de la liste à Oran, El-Morro Mohammed. Ce n'est pas la première fois que cette confrérie s'implique aussi ouvertement dans un processus électoral puisqu'elle a déjà l'expérience des dernières présidentielles et l'Alliance de compter sur les dizaines de milliers d'adhérents que comptent les différentes zaouias de la confrérie.

    Du côté des partis de la mouvance nationaliste, la propagande est encore prisonnière des vieux réflexes de fonctionnement lorsque les élections n'étaient perçues que comme pure formalité.

    Le placardage des affiches, le bouche à oreille et le travail de proximité au niveau des marchés, des cafés et au sein du monde rural, réputé à tort ou à raison, comme acquis aux thèses développées par l'ex-parti unique et son pendant le RND, sont parmi les outils de communication en direction d'un électorat de plus en plus enclin à l'incrédulité. Les tracts et les journaux de campagne fleuriront certainement tout au long des trois semaines de campagne alors que les voix féminines seront pourchassées jusque dans les vapeurs des hammams. Les militantes, ces chercheuses de voix, ont pour mission d'investir ce dernier carré d'intimité pour embrigader de nouvelles recrues. Même les passages sur le petit écran, d'une durée maximum d'une trentaine de secondes, sont soigneusement préparés.

    Les meetings médiatisés et passant aux informations du huit heures est parmi les priorités d'une stratégie de communication réussie. Chaque représentant d'une classe sociale est mis en avance et disposé de telle sorte que la caméra cadre et la femme, et le jeune sans oublier le rural à la kachabia. Un panel représentatif de la population qui peut donner une idée, même erronée sur l'ancrage social du parti.

    Cependant, et devant le scepticisme affiché par une grande majorité de citoyens et le taux d'abstentionnisme qui risque de battre encore d'autres records, la politique d'approche la plus éprouvée peut rencontrer les pires difficultés pour convaincre.

    Cette campagne est, pour le moins, en train de rompre les ponts avec les anciennes pratiques héritées du temps du parti unique et on s'achemine, selon certains analystes, droit vers une révolution dans les manoeuvres de communication alliant l'outil informatique avec la bonne vieille méthode de grand-mère.

    Par le quotidien d'Oran
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