L'une des premières spécificités de l'affaire de la colonisation par la dictature marocaine du Sahara Occidental est qu'elle n'a pas produit de réfugiés à proprement dit, mais d'un gouvernement en exil.
Contrairement aux autres réfugiés, les Sahraouis possèdent un territoire adjacent à celui de l'Algérie ("territoires libérés") représentant l'équivalent du 20% du territoire sahraoui colonisé, mais fait sans précédent: d'une armée, d'une reconnaissance aux Conventions de Genève ainsi que d'un siège à l'Union africaine (UA).
1. -«C’est un cas unique d’autonomie politique, écrit le géographe Julien Dedenis, qui a reproduit la structure administrative de l’Algérie, l’Etat, la "vilayat" [préfecture, ndlr] et la "daira" [village].» Reconnu par quelque 80 pays (dont les 54 de l’Union africaine, à laquelle le Maroc refuse logiquement d’appartenir), cet exécutif en exil vit exclusivement de l’aide de nations amies et d’organisations humanitaires-.
Liberation.fr, le 8 novembre 2015
2-. Là aussi, les camps sont passés de campements de tentes peuplés de femmes et d'enfants, les hommes combattant pour le Front Polisario, à de petites villes de cases et de tentes. Manuel Herz en décrit les apparences et le fonctionnement, étonnants par rapport à l'idée générale qu'on se fait du "camp de réfugiés": en plein désert, une sorte de gouvernement autonome en exil, autogéré, qui combine l'habituelle économie d'assistance subie (l'aide venant surtout du Programme alimentaire mondial) au troc et à une économie financière née de retraites accordées à des travailleurs par l'ancienne puissance coloniale, l'Espagne, et par des envois d'argent de Sahraouis travaillant en Algérie ou ailleurs.
Une véritable politique urbaine, de santé, scolaire -avec des ministères spécialisés-, du commerce, des activités sportives. Mais la psychologie sociale du camp, faite d'exil et d'attente, reste vivante pour préserver l'objectif: récupérer un territoire pour une nation sédentarisée, et aujourd'hui, par les camps, semi-urbanisée-.
Huffpost, le 05/10/2016
Contrairement aux autres réfugiés, les Sahraouis possèdent un territoire adjacent à celui de l'Algérie ("territoires libérés") représentant l'équivalent du 20% du territoire sahraoui colonisé, mais fait sans précédent: d'une armée, d'une reconnaissance aux Conventions de Genève ainsi que d'un siège à l'Union africaine (UA).
1. -«C’est un cas unique d’autonomie politique, écrit le géographe Julien Dedenis, qui a reproduit la structure administrative de l’Algérie, l’Etat, la "vilayat" [préfecture, ndlr] et la "daira" [village].» Reconnu par quelque 80 pays (dont les 54 de l’Union africaine, à laquelle le Maroc refuse logiquement d’appartenir), cet exécutif en exil vit exclusivement de l’aide de nations amies et d’organisations humanitaires-.
Liberation.fr, le 8 novembre 2015
2-. Là aussi, les camps sont passés de campements de tentes peuplés de femmes et d'enfants, les hommes combattant pour le Front Polisario, à de petites villes de cases et de tentes. Manuel Herz en décrit les apparences et le fonctionnement, étonnants par rapport à l'idée générale qu'on se fait du "camp de réfugiés": en plein désert, une sorte de gouvernement autonome en exil, autogéré, qui combine l'habituelle économie d'assistance subie (l'aide venant surtout du Programme alimentaire mondial) au troc et à une économie financière née de retraites accordées à des travailleurs par l'ancienne puissance coloniale, l'Espagne, et par des envois d'argent de Sahraouis travaillant en Algérie ou ailleurs.
Une véritable politique urbaine, de santé, scolaire -avec des ministères spécialisés-, du commerce, des activités sportives. Mais la psychologie sociale du camp, faite d'exil et d'attente, reste vivante pour préserver l'objectif: récupérer un territoire pour une nation sédentarisée, et aujourd'hui, par les camps, semi-urbanisée-.
Huffpost, le 05/10/2016
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