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M. Kaci Kacem Aït Yala, président de la CACI-France : «L’entreprise sera au centre du dispositif de la politique de rela

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  • M. Kaci Kacem Aït Yala, président de la CACI-France : «L’entreprise sera au centre du dispositif de la politique de rela

    Le président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci-France), Kacem Aït Yalla, a débuté sa carrière dans un grand groupe européen, avant de créer une start-up.

    Le président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci-France), Kacem Aït Yalla, a débuté sa carrière dans un grand groupe européen, avant de créer une start-up. Il a également été le premier Algérien à introduire sa société en Bourse en 2002 sur le marché réglementé d’Euronext.

    Son souci de fédérer la diaspora algérienne en France remonte à 1992 et il a été l’un des initiateurs du Club 92 qui s’était efforcé de rompre l’embargo économique subi par l’Algérie pendant la décennie noire.

    Il aborde les mutations de l’économie mondiale en y incluant les effets dévastateurs provoqués par une épidémie inédite. Il adhère au plan de relance économique initié par le gouvernement, plaçant l’entreprise au cœur de sa stratégie nationale et évoque que les missions de la CACI en France pour la concrétisation des objectifs du renouveau économique.


    El Moudjahid : Quel constat faites-vous des effets dévastateurs de l’épidémie du Covid-19 sur l’économie mondiale et comment envisagez-vous la sortie de cette crise sanitaire ?

    M. Kacem Aït Yala : Je tiens d’abord à préciser que, dans le monde d’aujourd’hui, nous sommes durablement installés dans une situation qualifiée de chaotique. Le monde évolue d’une manière instable, imprévisible et changeante.
    Le numérique modifie notre façon de vivre et de travailler, il accroît nos capacités d’adaptation au changement, de mobilisation et de reconfiguration rapide.
    Nous sommes dans une société de transparence, la protection de nos données est plus que stratégique.
    L’enjeu est de taille !
    Face à l’ubérisation progressive de tous les secteurs de l’économie et de la révolution industrielle, l’évolution des processus pour les entreprises est à repenser. Avec le smart Big Data, les hiérarchies intermédiaires vont disparaitre, le travail à distance va se développer et le patron sera celui qui détient la propriété du logiciel, des brevets et de la data.
    Tous les métiers, tous les produits sont appelés à se transformer. Le but est d’inventer de nouvelles sources de création de valeur ajoutée.
    Et, comme dit si bien mon ami Pierre Gattaz : «Ce ne sont pas les gros qui mangeront les petits, mais bien les plus rapides et plus agiles qui dévoreront les plus lents.» Nous sommes dans la smart économie.
    Le numérique représente une opportunité pour toutes nos TPE-PME et ETI traditionnelles. Nous proposerons des produits et des services personnalisés adaptés aux nouveaux besoins et aux nouvelles attentes des consommateurs fondées sur la collecte, le traitement et l’exploitation des données. Les moyens financiers sont secondaires. La sortie de cette crise sanitaire donnera lieu à des conflits sur les visions de l’avenir. Les choses vont aller vite. Rien ne sera plus comme avant !
    La société civile va être de plus en plus impliquée dans la vision et la gouvernance du monde.
    L’intelligence collective sera le fil conducteur pour la construction ensemble du nouveau monde.
    La science et le savoir seront sans limite et devront être la base de notre stratégie à long terme.
    L’entreprise créatrice d’emplois et de richesse sera au centre du dispositif.
    Quant à l’impact du Covid-19, le mal est plus profond.
    L’hypothèse de l’effondrement du système financier est plausible. Des banques peuvent disparaitre. Plus dramatique, des indicateurs de conjoncture sont des plus inquiétants. La dette du monde représente plus de trois fois son PIB.
    La surpopulation est passée en l’espace de deux générations de 3,5 milliards d’habitants à 7,7 et 9,7 milliards en 2050. Les grandes puissances se disputent le leadership mondial.

    En perspective générale, soit la situation pourrait déraper vers des conflits, (ce que nous ne souhaitons pas), soit nous nous orienterons vers un nouveau modèle économique et scientifique mondial, moins prédateur et en harmonie avec la nature.

    Du choix de ces visions dépend l’avenir de l’humanité. Sur le plan politique, il faudra essayer de rendre compatibles l’autorité régulatrice de l’État et la puissance publique avec le maintien des libertés individuelles et collectives. Sur le plan culturel, il faudra revenir à l’essentiel et retrouver du sens, voire en inventer, pour faire tenir et faire cohabiter nos sociétés.

    Peut-on connaître votre avis sur la gestion de la crise sanitaire par les autorités, et quels sont, selon vous, les grands défis économiques qui s’imposeront à l’Algérie après la pandémie ?

    Pour le moment, le plus important est l’union et la solidarité nationale pour sortir indemne de cette crise sanitaire. Des vies sont en jeu ! Et qu’avons-nous de plus précieux que la vie ?

    En cette phase de doute, nous soutenons les initiatives gouvernementales pour la conduite de la crise sanitaire, pour la gestion en bon père de famille des affaires de l’Etat, pour la réduction des dépenses et des importations, pour l’optimisation des aides et subventions, pour la lutte contre le gaspillage, pour son soutien et solidarité aux plus démunis, pour la mobilisation des forces vives de la nation, pour la relance économique et le soutien à la jeunesse entrepreneuriale et pour son appel à notre diaspora. M. Abdelaziz Djerad, notre Premier ministre, a demandé aux membres du gouvernement de lancer des concertations sectorielles pour évaluer et contenir l’impact de la pandémie sur l’entreprise et la vie économique en général.
    C’est une bonne initiative, et votre question est en totale adéquation avec le sujet.
    L’entreprise sera au centre du dispositif de la politique de relance économique.
    Pour le jour d’après, il faut surtout éviter les erreurs du passé.

    Force est de constater que les politiques menées après l'indépendance n'ont pas donné les résultats escomptés et beaucoup d'opportunités ont été ratées. Les modèles de développement appliqués jusqu'ici ont démontré leur limite, faute d'innovation et de manque de stratégie claire et opérationnelle.

    Nous devons faire preuve de pragmatisme et saisir les opportunités qu'offre le nouveau contexte géopolitique et économique mondial. Avec plus de 260.000 ingénieurs, médecins et hauts cadres diplômés de nos grandes écoles, instituts et universités chaque année, une diaspora d’origine algérienne et ami(e)s de l’Algérie de plus de 10 millions de personnes dans le monde et qui ont le savoir vivre en économie de marché et en maîtrisent les us et les règles, un pays-continent et une position géostratégique unique de plus de 42 millions d’habitants dont plus de 70% ont moins de 36 ans, nous n’avons pas peur de nous ouvrir au monde.

    Nous jouerons l’attaque ! Nous disposons d’atouts nécessaires et la transparence nous apportera la confiance, et quand il y a la confiance, tout devient possible.

    Quelle est la meilleure voie pour y parvenir et qu’en est-il du concours de la CACI en France et de la diaspora à l’effort du renouveau de l’économie nationale ?

    Pour le succès de la stratégie de relance, il est nécessaire de valoriser notre marché domestique, nos atouts et notre patrimoine d’investissement, de réduire notre dépendance vis-à-vis du marché extérieur, sans oublier de revoir la gestion de nos entreprises qui n’ont pu, jusque-là, se développer, se transformer et nous sortir de la dépendance aux hydrocarbures.

    S’agissant de la CACI en France, jeune institution créée dans le cadre de la réciprocité à la Chambre de commerce française en Algérie (CCIAF), les pouvoirs publics ont élargi ses prérogatives pour une meilleure mobilisation de la diaspora et l’influence lobbying.
    Notre diaspora manifeste en permanence son intérêt pour le pays.

    Elle représente un potentiel touristique de plus de 5 millions de touristes/an, une cible de consommation des produits algériens.
    Elle peut être génératrice d’épargne en devise et d’investissement (IDE) en projets dans divers domaines.
    Elle doit de par son positionnement et son comportement représenter dignement nos traditions, notre culture et notre pays là où elle est implantée. En France, notre diaspora est puissante et respectée.
    Elle représente un potentiel de 160 milliards d’euros (valeur au SMIG) et aime l’Algérie. Comme l’on fait nos parents avant nous, nous répondons à l’appel de notre pays sans conditions. Nous agissons et répondons à l’urgence conjoncturelle, accompagnons la vision de notre pays et appliquons les directives de nos gouvernants. Nous sommes ambitieux pour notre pays et sommes une force de propositions. Nous estimons le potentiel mobilisable à partir de notre diaspora approximativement à 15 milliards d’euros/an. Grâce au dévouement et au savoir-faire de ses membres, la CACI en France fédère des forces et des compétences pour contribuer à l'effort national de développement dans plusieurs domaines. Plusieurs projets proposés à nos autorités sont en cours : la création d’une banque numérique Diaspora (affaires, dépôts et collecte de l’épargne), un fonds régulé d’investissement Diaspora en dinars et en devises, zones industrielles offshores et zones d’activités, 150 villages touristiques, promotion du made in Algeria, e-commerce international, géothermie et bien-être thermale, métiers du froid, 20 abattoirs aux normes internationales (une douzaine sont en cours).

    Quelles sont vos propositions pour affiner le système de l’investissement étranger pour mieux servir la stratégie du développement national ?

    Il n’y aura pas de vrai investissement direct étranger tant que les conditions de l’existence d’un marché financier réglementé ne sont pas implémentées. Après, il faudra aller le chercher, le capter, le séduire et le rassurer.

    Là aussi, la CACI en France joue également le rôle de catalyseur pour l'attraction des IDE dans des filières stratégiques en direction de notre pays et soutient les exportations de produits algériens.

    Elle apporte sa contribution au renouveau économique national. Nous sommes en attente du dispositif d’application de la suppression du 49/51 ainsi que des autres dispositions qui entravent l'acte d'investir. Les annonces faites par Gle Président de la République et le gouvernement pour la refonte de l'économie nationale sont rassurantes et nous attendons avec impatience leur concrétisation.

    Nous jugeons utile que l’investisseur étranger, qui prend le contrôle à 100% de l’entreprise, amène des garantis de financement de son investissement ainsi que de son exploitation en devises. Il ne doit pas utiliser les devises nationales.
    L’activité de l’investisseur étranger se fera sous douane (usine exercée) et se doit être orientée principalement à l’exportation (ceci nous garantit la qualité et la normalisation du produit).
    L’accès au marché domestique de son produit fabriqué sous douane doit rentrer dans le dispositif réglementé de la douane algérienne (à l’identique du produit importer
    – droits de douanes et TVA). Il pourra ainsi générer des dinars pour payer ses charges d’exploitations.
    Il faut aussi créer des zones franches dans la perspective de l’Algérie Hub Africain et les multiplier de préférence le long de la transsaharienne et de l’autoroute est-ouest.

    Quelle est votre appréciation des relations algéro-françaises ?
    C’est une relation naturelle entre deux Etats souverains. elles ne peuvent pas être quelconques pour plusieurs raisons : la présence de notre diaspora, les liens familiaux et personnels, notre histoire commune, les positions géostratégiques des deux pays. les problèmes sécuritaires et les investissements engagés font que ces relations ne peuvent qu’aller de l’avant.
    K. A.
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    Kaci kacem aït yala : Le président de la caci france

    dz(0000/1111)dz

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