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Les investisseurs arabes sont devenus de véritables capitalistes

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  • Les investisseurs arabes sont devenus de véritables capitalistes

    Pendant plusieurs décennies, les financiers arabes multipliaient les investissements à l'étranger sans vraie stratégie ni planification. Peu formés aux arcanes de la haute finance, ils investissaient leurs pétrodollars sans trop de discernement aux Etats-Unis et en Europe, surtout dans l'immobilier ou dans des participations industrielles.

    Et puis voilà qu'aujourd'hui, une nouvelle génération d'hommes d'affaires ou de gestionnaires de fonds part à l'assaut des marchés émergents, de la Mauritanie à la Thaïlande, du Yémen à la Malaisie et engrange des profits fabuleux.

    Ces nouveaux conquérants redessinent la carte du monde des entreprises, des télécommunications à l'énergie en passant par les matériaux de construction. Eduqués dans les meilleures écoles de commerce américaines ou britanniques, ils sont obnubilés par le "return on equity", le retour sur investissement des actions, qu'ils préfèrent aux placements de prestige.

    Et cela se voit. Derrière les nombreuses offres publiques d'achat (OPA) ou les fusions les plus spectaculaires de ces derniers mois figurent des noms peu connus mais dont le "muscle" financier, dopé par la flambée des cours des hydrocarbures, est colossal : Three Delta, Dubaï International, Abraaj Capital Investment Dar, Arcapita, Investment Dar Koweït, Adeem Investment ou Mudabala.

    Ces enseignes avancent souvent masquées. Leur goût du capital-investissement ("private equity") associant bénéfices rapides, procédures simplifiées et discrétion, en témoigne. Pas de vagues : tel est leur leitmotiv.

    ZONES D'OMBRE


    Le groupe d'investisseurs koweïtiens qui a racheté récemment Aston Martin, la marque de voitures fétiche de James Bond, a agi derrière un ancien pilote britannique de rallye. Allant droit au but, ils refusent aussi de ferrailler sous les feux des médias durant de long mois comme l'atteste l'abandon par les intérêts du Dubaï du rachat du club de foot de Liverpool ou la cession des ports américains de P & O.

    Nigel Dudley, spécialiste londonien de la finance arabe, distingue trois phases de développement. La première, issue du choc pétrolier des années 1970, est dominée par des investisseurs peu sophistiqués sur le plan économique, signant des chèques en blanc à leurs banquiers conseil sans trop se préoccuper du rendement ou de la plus-value.

    La deuxième période, les années 1990, est celle des aventuriers - à l'instar du prince Waleed - qui multiplient les prises de participations industrielles dans une optique financière.

    Enfin, aujourd'hui, on assiste à l'irruption d'acteurs "plus agressifs, durs en affaires, qui prennent des risques. Les investissements sont planifiés avec une stratégie de sortie rapide prévue à la clé", dit l'expert.

    A l'inverse de leurs aînés, ces financiers s'impliquent dans la gestion de leurs participations industrielles, ne font plus patte de velours et déboulonnent les PDG non performants. Sur le plan géographique, les Etats-Unis ne sont plus la grande terre d'asile de leurs capitaux : l'explosion de la bulle technologique de 1997, les retombées du racisme anti-arabe après les attentats du 11 septembre 2001 et la crainte de recours collectifs ("class actions") sont passées par là.

    Dans les stratégies d'investissement, les marchés émergents prennent également le relais de l'Europe, même si le Royaume-Uni demeure une base de développement, en particulier dans l'immobilier. Le Maroc, l'Egypte, la Turquie, l'Inde, la Chine et Singapour ont actuellement la cote. Sans oublier le Proche-Orient où les privatisations et les mises en Bourse ainsi que le boom de l'immobilier et du tourisme offrent des opportunités alléchantes.

    Ce dynamisme des nouveaux venus n'est pas sans poser problème. Si aucun gouvernement ne veut s'opposer à un investissement étranger productif, l'absence de transparence de prédateurs venus du Proche-Orient n'est pas faite pour les rassurer. Ces compagnies d'Etat ou privées sont toutes contrôlées par les familles régnantes sans distinction entre fonds publics et actifs appartenant à des particuliers. Par ailleurs, les pôles de pouvoir, les prises de décision internes et l'influence des princes et cheiks demeurent un mystère.

    Ces zones d'ombre n'arrêtent toutefois pas l'enthousiasme des banques occidentales pour ce nouvel eldorado des commissions. L'inauguration, à un rythme haletant, de filiales dans les nouveaux centres financiers de la région, comme Dubaï ou Qatar, ne fait que confirmer le sobriquet donné à la City : la "vieille dame permissive".

    Par le Monde

  • #2
    guallak khalifa nta3na

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