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Les Marocains moins généreux que leurs voisins maghrébins [Rapport]

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  • Les Marocains moins généreux que leurs voisins maghrébins [Rapport]

    Mais quand on est un peuple extrêmement pauvre comme les Marocains, peut-on s'attendre d'une générosité de sa part?

    - Cette semaine, l’entreprise américaine Gallup a sorti son rapport sur les «pays les plus généreux du monde». Comme l’année dernière, les Marocains ne figurent pas en tête mais plutôt en bas de la liste. Dans le Maghreb, ils restent moins généreux que les Libyens et les Algériens.

    Contrairement aux idées reçues sur le Maroc, il semblerait que le royaume est l’un des pays les moins généreux de la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. C’est ce que révèle cette semaine un nouveau rapport des «Pays les plus généreux du monde», établi par l’entreprise américaine Gallup. Le document recense, en effet, les personnes les plus susceptibles de faire donner l’aumône ou faire preuve d’actes de charité à l’égard d’autres personnes inconnues et ce, dans 146 pays du globe.

    Dans la version 2018 du rapport, ses rédacteurs indiquent que le Maroc enregistre un score de 26 points, le même que celui de l’Egypte, du Rwanda, du Bénin, du Venezuela, de l’Albanie et de l’Estonie. Le royaume se situe toutefois au bas du classement, par rapport aux pays arabes couverts par le rapport, compte tenu de son score.

    Le Bahreïn est considéré, dans ce rapport, comme l’un des pays les plus généreux de la région MENA, avec 53 points. La Libye arrive en tête des pays du Maghreb, avec 45 points. Elle est suivie par l’Algérie (28 points). Les performances du Maroc dans les pays les plus généreux du monde en 2018 restent toutefois meilleures que celles de la Tunisie (20 points), de la Palestine (17 points) et du Yémen (15 points).

    Les Marocains et les œuvres caritatives

    Les Marocains seraient également, toujours selon le rapport, parmi les moins susceptibles de donner de l’argent à des œuvres caritatives. Selon les données fournies par l’enquête, «5% des Marocains disent oui aux personnes dans le besoin et sont prêts à faire un don en faveur d’une organisation caritative», poursuit le rapport. D’ailleurs, sur cette question, les Marocains sont au même rang que les ressortissants de l’Azerbaïdjan, du Botswana, du Congo, de la Mauritanie, de la Grèce, de la Palestine, de la Tunisie, de l’Afghanistan, de la Géorgie, du Lesotho et du Yémen.

    Contrairement au fait que plusieurs observateurs considèrent que les Etats-Unis est le pays le plus généreux du monde, l’édition 2018 du rapport de Gallup apporte un autre son de cloche. Ainsi, «les pays occupant la tête de liste sont situés en Afrique du Nord, en Afrique sub-saharienne et au Moyen-orient», déclarent les rédacteurs du rapport. Ces données sont basées sur plus de 153 000 entretiens avec des adultes issus de 146 pays en 2017. Les résultats de l’enquête ont été utilisés pour mener le rapport.

    L’institution, qui réalisait jusque-là ce rapport en collaboration avec Charities Aid Foundation (CAF), organisme caritatif britannique, a posé plusieurs questions aux ressortissants des 146 pays. Des questions comme : «avez-vous promis de l’argent à un organisme de bienfaisance ? Avez-vous donné de votre temps à une organisation ? Et avez-vous aidé un étranger ou une personne que vous ne connaissiez pas et qui avait besoin d’aide ?».

    Selon le rapport, 1,4 milliard de personnes ont fait des dons à des œuvres de bienfaisance, un milliard de personnes ont donné de leur temps à une organisation et 2,2 milliards ont aidé un étranger dans le besoin au cours de l’année précédente.

    Ya...bi

  • #2
    15 morts à Sidi Boulaalam lors d’une distribution de nourriture: l’autre Maroc

    La tragédie de Sidi Boulaalam – 15 morts lors d’une distribution de nourriture, le 19 novembre 2017 – rappelle que le Maroc est un pays où règne encore largement l’extrême pauvreté. Certes le pays se développe, mais de façon très inégalitaire.

    «On s’attendait à 800 personnes, 5000 sont venues.» Le constat livré par le site internet Le 360.ma apporte un éclairage sur les causes du drame. Les femmes sont venues pour un panier de denrées alimentaires: huile, farine, sucre, d’une valeur de 150 dirhams, un peu plus de 13 euros. Cette distribution est organisée chaque année par un notable de Casablanca, Abdelkebir al Hadidi. Mais cette année, la foule est venue de toute la région.

    Une fille d’une des disparues témoigne au 360: «Les barrières devant lesquelles nous étions postées en attendant les aides ont cédé. S’en est suivi une grande bousculade.»

    Affluence record et organisation débordée, voilà pour les deux agents du drame. Mais le véritable responsable du drame s’appelle la misère. «Le responsable final est connu. Il faut l’appeler par son nom. C’est la pauvreté» affirme Media 24 qui poursuit: «Ce qui s’est déroulé dimanche a dépassé le seuil du tolérable... Il suscite la tristesse mais aussi un sentiment de révolte.»

    Media 24 n’est pas le seul à mettre en avant la pauvreté de certaines régions du pays, rurales ou peu touristiques. Sidi Boulaalam n’est qu’à 60 km de la très réputée Essaouira. Mais les mannes du tourisme ne sont pas arrivées jusqu’ici. A Casablanca, quelques manifestants sont descendus dans la rue pour rappeler cette évidence. «Au Maroc, il ne faut pas voir que Marrakech ou Casablanca, il faut prendre en compte les régions isolées où il y a les pauvres», dit l’un des activistes au journal Telquel.

    Les autorités locales, elles, estiment que la misère n'a rien à voir avec la tragédie. «En plus des nécessiteux, il y avait des citoyens qui n'avaient besoin de rien et sont venus pour profiter, ou même pour spéculer, pour prendre de l'aide et la vendre», a déclaré à l'AFP une source au sein de l'exécutif sous couvert d'anonymat.

    Rien à voir avec la misère? Pourtant l’histoire se répète au Maroc. L’an dernier à la même époque, c’était le Rif qui criait sa colère. La mort du jeune poissonnier d’Al-Hoceima illustrait la misère qui règne dans la région, au point de mourir pour un poisson jeté dans une benne à ordure.

    Et il y a aussi les manifestations pour l’eau au sud du pays, près de la frontière algérienne. A Zagora, des centaines de familles vivent dans des logements dépourvus d’alimentation en eau et en électricité. La misère au quotidien. N’oublions pas non plus ces «femmes-mules» qui passent la frontière de Melilla, portant 80 kilos sur leur dos. Et qui parfois meurent écrasées par ce colis.

    Tout cela est bien éloigné de l’image de modernité, de développement économique, que le pouvoir met en avant. Dans quelques mois, le Maroc sera le premier pays d’Afrique à disposer d’un TGV. Deux heures de trajet pour relier Tanger à Casablanca. Marrakech développe un réseau de bus solaires. Tanger vit désormais au rythme de l’industrie automobile.

    Mais, selon l’OCDE dans un rapport de 2017, ce développement est un trompe l’œil. Les filières automobile et aéronautique représentent de petits secteurs d'activité, dit l’organisme, avec de faibles contributions au PIB et à la création d’emplois à l’échelle nationale. L’agriculture demeure la seconde activité du pays et pèse 12% du PIB. D’ailleurs le secteur représente 40% de l’emploi total. Un secteur fortement demandeur de main d’œuvre non qualifiée, précise l’OCDE. Et fatalement, qui dit main-d’œuvre peu qualifiée dit salaires bas.

    Certes, note le rapport de l’OCDE, l’extrême pauvreté a été divisée par 2,5 depuis 2000. Cependant, «la croissance a élevé le niveau de vie mais de manière inégalitaire. Une frange non négligeable des Marocains, principalement en zone rurale, cumule encore pauvreté monétaire et privations sociales.» Ainsi, le taux d’emploi ne dépasse pas les 45% de la population en âge de travailler.

    C’est ce Maroc qui a rappelé son existence ce dimanche 19 novembre 2017.

    Franceinfo.fr

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