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Tebboune, l’oppresseur des médias et journalistes libres

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  • Tebboune, l’oppresseur des médias et journalistes libres

    Ce qui était occulté sous l’ère Bouteflika - s’immiscer dans le judiciaire- est devenu ostensible sous Tebboune.

    Khaled Drareni a beau être en prison, le régime n’en a pas terminé avec lui. Salir l’image du journaliste auprès de l’opinion publique en le présentant déjà comme un danger pour la souveraineté nationale semble être l’étape
    II d’une vile campagne de dénigrement, lancée depuis plusieurs jours par le régime.
    Après Ammar Belhimer, ministre de la communication qui a traité les journalistes de «professionnels de la subversion menaçant l’intérêt national», cette fois, c’est au tour de Abdelmadjid Tebboune d’enfoncer un peu plus, sans le nommer, le journaliste et fondateur du site électronique d’information Casbah-Tribune, Khaled Drareni, en le traitant d’«informateur» (Khabardji), lors de sa rencontre avec les journalistes, ce vendredi. «Un journaliste qui a été interrogé, est aller par la suite dans une ambassade pour leur donner un point sur la situation», a affirmé Tebboune, avant de poursuivre : «il a donné les noms des personnes qui l’ont interrogé.

    Vous n’êtes pas loin de l’informateur. C’est de notre droit de défendre notre souveraineté». Mais en quoi Tebboune est-il légitime pour s’immiscer dans une instruction judiciaire en cours ? La présomption d’innocence est-elle devenue à ce point, un détail négligeable dans la nouvelle république du président «désigné» ?
    En effet, l’intrusion de l’exécutif dans le fonctionnement de la justice au sein d’un «pseudo» État de droit qu’il ne cesse de promouvoir à chaque fois qu’il en a l’occasion, pose un sérieux problème et inquiète de plus en plus, d’autant que les accusations portées par Tebboune à l’encontre du journaliste, ne reposent sur aucun fondement juridique. Pis, elles ne figurent nulle part au dossier d’instruction. Ses propos «irresponsables» et «inquiétants», à l’odeur régalienne assumée de fait et qu’il n’éprouve même plus le besoin de dissimuler, ont suscité une vague d’indignation au sein du collectif de défense du journaliste qui les a qualifié de «véritable atteinte aux principes garanties par la constitution, dont la présomption d’innocence et la séparation des pouvoirs», indique le collectif d’avocats dans un communiqué rendu public, hier. «D’abord, il y’a eu des magistrats du parquet général sur les journalistes sans que la défense n’ait un droit de réponse, il y a eu ensuite la sortie du ministre de la communication, Amar Belhimer qui a qualifié les journalistes détenus de professionnels de la subversion menaçant l’intérêt national. Hier Vendredi, c’est le premier responsable du pouvoir exécutif et président du conseil supérieur de la magistrature, M. Abdelamdjid Tebboune qui a fait une sortie médiatique basée sur des informations erronées en ce qui concerne le dossier de notre client»,dénonce le collectif de défense. Et de préciser quant au cas de Khaled Drareni que «ce dernier n’a pas été poursuivi par le parquet de Sidi M’hamed pour intelligence ou pour une autre accusation semblable à celle-ci. Les faits pour lesquels il est poursuivi n’ont rien à voir avec cela».
    Pour le collectif de défense des journalistes, la multiplication de ces sorties médiatiques du pouvoir exécutif sont également perçues comme «une pression sur les juges et touche au secret de l’instruction». «Les déclarations de ces responsables occupant de hautes fonctions au sein de l’État et qui ont la qualité de ministre et de président de la république sur des dossiers traités par les magistrats constituent une intervention directe dans le travail des juges qu’interdit l’article 147 du code pénal», alerte le collectif, tout en appelant «tous les nobles et fidèles à ce pays, à la veille de la journée mondiale de la liberté de la presse du 3 mai, à appeler à mettre fin à ces pratiques qui ne servent pas l’avenir de la presse en Algérie et qui nuisent à l’image et l’avenir du pays».
    Zoubida Assoul, avocate et présidente du parti l’Union pour le Changement et le Progrès (UCP) a, quant à elle, écrit ce message sur sa page Facebook : «Manœuvres du chef de l’État pour accabler d’honorables citoyens au nom du faux patriotisme. Ceux qui engagent le devenir du pays sont ceux qui détiennent les sceaux de l’État et qui négocient dans l’opacité la plus totale le devenir du pays».
    Reporters Sans Frontières (RSF) a également riposté aux critiques de Tebboune envers l’ONG et son ex-président Robert Ménard, dont «les ancêtres étaient des colons en Algérie». «Il y’a des gens qui sont actionnés de l’étranger. Il y’a eu beaucoup de bruit sur les atteintes des libertés. Sur les 8000 journalistes, 3 ou 4 n’appartiennent pas à la presse nationale, mais à des journaux étrangers, financés de l’étranger. On parle de souveraineté nationale, je n’y renoncerai jamais, quelque soit le prix», a-t-il affirmé. Christophe de Loire, secrétaire général de RSF s’est, pour l’occasion, fendu d’un tweet cinglant à l’adresse de Tebboune : «les attaques du président algérien contre RSF sont incompréhensibles.

    Sa montre semble s'être arrêtée il y a soixante ans et il est très mal renseigné. Peut-on parler du monde d'aujourd'hui sur la base de faits actuels et pas d'allégations anachroniques ?».
    Liberté d’expression : Journée placée sous le signe de la répression
    L’Algérie célèbre ce 3 mai, la journée mondiale de la liberté d’expression et de la presse. Une journée placée sous le signe de la répression tant cette dernière s’est dramatiquement accentué depuis le début de l’année.

    Le parti du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), par la voix de son président, Mohcine Belabbas, dénonce dans un communiqué qu’il a publié, aujourd’hui, sur sa page Facebook, «les atteintes diverses aux principes fondamentaux de la liberté d'information et la criminalisation du délit de presse», et condamne «les arrestations et les emprisonnements des journalistes, la censure des médias et les pressions sur les rédactions par l'instrumentation de l’ANEP dans le but d'asphyxier tous ceux qui ne rentrent pas dans les rangs des laudateurs».

    Pour le RCD, «cette année, cette date intervient dans notre pays dans une conjoncture marquée par des attaques assumées par le pouvoir de fait contre toutes les voix discordantes à l'endroit des nouveaux apprentis dictateurs installés par la force comme vitrine civile des 3issabates, le 12 décembre dernier».


    En effet, depuis l’accession au pouvoir de Abdelamdjid Tebboune, l’étau se resserre sur les libertés, avec une accélération sans précédant des arrestations et des condamnations lourdes contre militants politiques, activistes, journalistes, blogueurs, ou encore de simples citoyens qui osent s’exprimer sur des sujets aussi prégnants que la liberté d’expression ou la liberté du culte. La situation inquiète de plus en plus, notamment après l’entrée en vigueur de la nouvelle loi pénale de plus en plus intrusive, qui permettra de mieux contrôler les activités en ligne et de toutes les voix dissidentes.
    Aussi, faut-il dire comme une litanie ces chiffres renseignent sur la dimension de la répression qui s’est abattue sur les activistes, particulièrement en cette période de confinement à cause du Covid19.

    Rien que pour le mois d’Avril, 16 personnes ont été arrêtées à travers tout le territoire national, pour des publications sur Facebook à connotation politique, dont 13 ont été placés sous mandat de dépôt. Au même moment, quatre journaux électroniques à savoir Maghreb- Émergent, Radio- M, Interlignes et Dzvid sont censurés. Quatre journalistes sont en prison, à savoir Khaled Drareni, Sofiane Merakchi, Abdelhai Abdessami et Belkacem Djir, alors que trois autres, Meriem Chorfi, Mohamed Laamari et Mouhoub Rafik en l’occurrence, sont sous contrôle judiciaire.. Pendant ce temps, c’est une image lisse et idyllique de l’Algérie que se déploie à nous vendre Tebboune à travers un "monologue" amorale et violent qu’il nous sert à chacune de ses rencontres-aussi rituelle qu’inutile- avec les patrons des médias.
    Est-ce le début de la fin pour la presse indépendante ?

    «C’est un Tebboune calme, sûr de lui, confiant en l’avenir qui s’est adressé à nous. Une maîtrise parfaite des dossiers qui laisse supposer que le premier Président universitaire de l’Algérie sait ce qu’il veut et où il va, surtout qu’il connaît le pays en profondeur». C’est avec ce fleuve de mots mielleux qui se rapprocheraient plus d’une déclaration d’amour, que le nouveau directeur de Publication du quotidien El-Watan, Tayeb Belghiche a décrit la rencontre de Tebboune avec les patrons des médias et à laquelle il a pris part.

    Aussi, c’est toute honte bue, que le journaliste d’El Watan à l’instar de ses confrères, s’est contenté d’une série de questions préprogrammées servies à la sauce du politiquement correct, et ignoré de fait celle liée aux détenus d’opinion et politiques dont les journalistes.

    Pour les observateurs de la scène politico-médiatique, cette volte-face, s’inscrit dans la continuité d’une offensive menée par le régime afin de museler les médias d’opposition, depuis plusieurs mois. Les réactions courroucés au «retournement de veste» d’El Watan ont fusé sur les réseaux sociaux, d’anciens journalistes du quotidien notamment. «Si Omar Belhouchet était encore directeur de la publication d’El Watan, cela ne se serait jamais produit», regrette Rabah Bel, ancien journaliste du quotidien qui s’est dit «choqué» de cette tournure inattendue des événements.


    Une grande majorité de l’opinion publique attribue le revirement, pour le moins, surprenant, d’El -Watan au seul volet financier. «Pour quelques pages de pubs de l’ANEP», commente-t-on. À contrario, Amar Ingrachen, directeur aux Éditions Frantz Fanon, l’impute au «ralliement de Mouloud Hamrouche à Abdelmadjid Tebboune» et de facto «tous ses partisans dans les milieux politiques, intellectuels et médiatique sont rentrés dans les rangs.

    La composante prochaine du Sénat, de l'APN et des autres instances dirigeantes du pays nous en dira plus», a-t-il écrit sur sa page Facebook.
    Il va sans dire que cette multitude d’événements successifs, sur fond de crise sanitaire du coronavirus, poussent à des questionnements légitimes quant à l’avenir du Hirak.

    La question la plus récurrente est de savoir si cela entamera-t-il la détermination des algériens à poursuivre la mobilisation. «Notre Hirak est solide. Ce n’est pas une trêve pour se préserver du coronavirus, ni les intimidations incessantes du régime qui le menacera de disparaître», plaide-t-on sur la toile, en rappelant que «la pression du mouvement du 22 février a conduit à l’éviction de Bouteflika mais aussi à l’incarcération de hauts responsables de l’État et de plusieurs figures de l’oligarchie jamais inquiétés jusqu’alors», même si beaucoup reste à faire dans ce domaine.


    Par Karima ABED
    @ l'Avant-Garde
    dz(0000/1111)dz

  • #2
    La Facade "Tebboune" ne cherche que justifier par n'importe quelle mensonge odieux la décision des généraux de réprimer et d'en finir avec le HIRAK.

    Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

    Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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