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Coronavirus: Il a suffi qu’un hôte s’invite et brise l’équilibre d’un système qui se croyait infaillible

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  • Coronavirus: Il a suffi qu’un hôte s’invite et brise l’équilibre d’un système qui se croyait infaillible

    Surgi sans prévenir avec l’effet de surprise que lui donne son invisibilité, le virus frappe sans vergogne. Sa supériorité tient à l’impossible prévision de sa survenue. Ses effets l’inscrivent dans la liste des grandes pandémies dont l’histoire retient la monstruosité.

    En ce temps-là, on attendait que le cataclysme passe puisqu’on ne savait ni le nommer, ni le soigner. Cette vulnérabilité totale des populations nourrissait des peurs irrépressibles, largement au-dessus des capacités des individus à faire face.

    Ceux-ci cédaient à la fatalité ou cherchaient refuge dans les croyances faute de tout autre dérivatif. C’est ainsi que des religions ont prospéré sur la peur de la maladie, de la mort et de l’enfer. Faute de savoir, on croit. Parmi d’autres, la christianisation de la Bretagne, aux alentours du XVe siècle, a beaucoup compté sur les peurs.

    L’impératif du moindre coût

    C’est la science qui a ébranlé les croyances. Avec le savoir, l’être humain a pu rompre avec la passivité et résister. L’expérimentation et la modernisation ont sapé les bases de la religion. Les peurs se sont muées en risques, mettant le clergé en déroute. Dieu est reparti d’où il venait. Les êtres humains comptent désormais sur leurs propres forces

    La science a provoqué un chambardement sans fin. Elle est mère de la technologie qui ne cesse de produire des biens et des services qui vont au-delà des besoins et surfent sur les désirs. Elle offre des dérivatifs que le consumérisme se charge de faire croire essentiels, jusqu’à créer un ressenti de manque.

    C’est l’inventivité humaine qui a construit le système industriel semblable à un puzzle dont les composants sont juxtaposés, et apparemment invulnérables puisque solidaires. Il a suffi qu’un hôte – agissant avec la furtivité d’un missile indétectable jusqu’à ce qu’il frappe – s’invite et brise l’équilibre d’un système qui se croyait infaillible.

    La rupture des liens de la production et des territoires s’est amplifiée comme jamais. La mondialisation a permis de localiser les usines là où les conditions sont les plus favorables. L’impératif du moindre coût a fait oublier des paramètres qui refont surface, comme les risques liés à l’altération de la souveraineté des pays. ...Le Monde
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