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Les guerres perdues des Emirats arabes unis

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  • Les guerres perdues des Emirats arabes unis

    L'échec est cinglant pour les Emirats, après plus de cinq années de guerres menées directement au Yémen et indirectement en Libye.



    Les Emirats arabes unis ont pu être décrits*par «*Le Monde*» comme «*la Sparte du Moyen-Orient*». Cette fédération d’émirats de la côte méridionale du golfe Persique ne compte que 800.000 nationaux pour ses 9 millions d’habitants. Mais elle s’est dotée d’un impressionnant outil militaire, les Emirats se hissant au rang de quatrième importateur mondial d’armes sur la période 2011-15. L’homme fort du pays est le prince héritier*Mohammed Ben Zayed, souvent surnommé MBZ,en écho de son homologue saoudien Mohammed Ben Salmane, alias MBS. Dans ce tandem des deux plus puissants dirigeants du Golfe, MBZ, âgé de 59 ans, prend souvent l’ascendant sur MBS, de 25 ans son cadet. Et ce sont les obsessions du maître d’Abou Dhabi qui s’imposent alors, avec une ligne très agressive à l’encontre de l’Iran, d’une part, et des Frères musulmans, d’autre part. Mais les revers encaissés par les Emirats sur les théâtres yéménite et libyen sanctionnent l’échec d’une telle ligne militariste.


    UN AVEU D’ECHEC AU YEMEN


    L’Arabie et les Emirats mènent, depuis mars 2015 au Yémen, une campagne destructrice contre les Houthis, ces insurgés pro-iraniens qui ont renversé le gouvernement reconnu par l’ONU et pris alors le contrôle du pays. Engagés au sol, à la différence des Saoudiens, les forces émiraties ont joué un rôle majeur dans l’expulsion des Houthis hors d’Aden, à l’été 2015, puis dans celle d’Al-Qaida hors du port de Mukalla, au printemps 2016. Abou Dhabi a lourdement payé un tel engagement, avec 45 de ses soldats tués dans un tir de missile, en septembre 2015, mais a imposé sa propre stratégie à son allié saoudien: d’abord en refusant de collaborer avec les Frères musulmans du parti Islah, pourtant très présents dans le camp gouvernemental; ensuite en soutenant les séparatistes sudistes du Hirak, qui veulent rétablir un Sud-Yémen indépendant, comme de 1967 à 1990 (c’est le drapeau de ces séparatistes qui flotte sur le char de la photo ci-dessus, aux côtés des drapeaux des Emirats et de l’Arabie).

    Cette stratégie des Emirats a sapé durablement l’autorité du président Hadi, élu à la tête du Yémen dans un scrutin supervisé par l’ONU en 2012 et forcé par les Houthistes à s’exiler à Riyad, trois ans plus tard. Or c’est au nom de ce président légitime du Yémen qu’est officiellement menée la campagne contre les Houthistes, un président qui ne peut pourtant pas se réinstaller à Aden du fait du soutien des Emirats aux séparatistes locaux. Plus grave encore, Abou Dhabi a préféré s’allier avec des*milices salafistes, voire jihadistes, pour contrer les Frères musulmans. Enfin, Mohammed Ben Zayed a obtenu que l’offensive coalisée se concentre, à partir de juin 2018, sur le port de Hodeïda, essentiel pour le ravitaillement de la capitale, Sanaa, et du nord du pays. Malgré des mois de combats acharnés, les Emirats ne parviennent pas à briser les lignes ennemies et doivent accepter un cessez-le-feu sous l’égide de l’ONU. Tirant les leçons d’un tel échec, ils annoncent la réduction de leur engagement militaire au Yémen. Ce retrait des troupes émiraties, parachevé en février 2020, n’empêche pas Abou Dhabi de continuer de peser sur la crise, notamment via ses protégés sudistes. Ce retrait laisse l’Arabie seule face au défi d’une sortie honorable du conflit yéménite et le gouvernement Hadi toujours vulnérable face à la contestation séparatiste.

    LA TROISIEME GUERRE CIVILE DE LIBYE

    La Libye a connu trois guerres civiles depuis 2011, la première aboutissant, en quelques mois, au renversement du dictateur Kadhafi, et*les deux suivantes étant déclenchées, en 2014 et 2019,*par le*«*maréchal*»*auto-proclamé Khalifa Haftar. A la tête de la mieux armée des milices du pays, habilement appelée Armée nationale libyenne (ANL), Haftar veut instaurer un pouvoir sans partage, en lieu et place de celui du gouvernement de Tripoli. Mohammed Ben Zayed s’est engagé sans réserve aux côtés de Haftar, voyant en lui le meilleur rempart à l’influence en Libye des Frères musulmans, ainsi que de leurs parrains régionaux de la Turquie et du Qatar. En août 2014, des*Mirage F1 des Emirats bombardent même Tripoli,*sans éviter que la capitale tombe aux mains des anti-Haftar. *Au mépris de l’embargo décrété par l’ONU sur les livraisons d’armes en Libye, Abou Dhabi offre*à Haftar des hélicoptères d’origine biélorusse*et finance généreusement ses acquisitions d’armement lourd.

    Frustré de la victoire militaire en 2014-15, Haftar relance les hostilités en avril 2019, afin de torpiller un règlement du conflit par l’ONU. Là encore, les Emirats pèsent de tout leur poids en faveur de cette nouvelle guerre civile, plus encore que les autres alliés de Haftar, l’Egypte, la Russie et l’Arabie. Comme au Yémen, Mohammed Ben Zayed fait le choix très dangereux*de soutenir des milices salafistes,*qui ont pour lui le mérite insigne d’être très hostiles aux Frères musulmans. Mais l’escalade militaire jette le gouvernement de Tripoli dans les bras de la Turquie, dont*l’engagement croissant en Libye fragilise les positions de Haftar*sur plusieurs fronts. Incapable de remporter un succès militaire décisif, Mohammed Ben Zayed contribue néanmoins *à la démission de l’émissaire de l’ONU en Libye. Il convainc ensuite Trump d’opposer son*veto à la nomination à ce poste de l’ancien ministre algérien*des Affaires étrangères, considérant qu’il n’est pas assez favorable à Haftar. Le poste demeure toujours vacant, du fait de cette politique du pire d’Abou Dhabi.

    Au Yémen comme en Libye, l’escalade militariste des Emirats a porté un coup sévère aux médiations de paix de l’ONU et à l’autorité des gouvernements reconnus par la communauté internationale. Elle a accentué la fragmentation milicienne de ces deux pays déjà très exposés à une telle décomposition. En outre, Mohammed Ben Zayed a, par ses surenchères, favorisé l’implication de ses adversaires régionaux, l’Iran au Yémen et la Turquie en Libye. Le choix du tout-militaire aboutit ainsi au résultat inverse de celui recherché, en l’absence de victoire claire sur le champ de bataille. Au-delà de l’impact de ces offensives sur les populations concernées, le bilan de plus de cinq années d’aventurisme apparaît peu reluisant pour la «*Sparte du Moyen-Orient*».

    Jean-Pierre Filiu in Le monde
    « Great minds discuss ideas; average minds, events; small minds, people. » Eleanor ROOSEVELT

  • #2
    @blender for ever salutations à toi, un des doyens du site

    Le régime des émirats comme celui de l'entité sioniste se croit puissant et intelligent, mais
    ces va nu-pieds, les valeureux houthis, que j'admire énormément, lui donne du fil à retordre.

    Les émirats comme "Israël" seront anéantis du Moyen-Orient leur avenir est derrière eux.
    Je les compare à La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Bœuf.

    Si Arafat n'avait pas accepté les accords d'Oslo, les palestiniens pris le dessus sur
    le colonialisme étranger en Palestine qui est "Israël" le terroriste.

    ☪☭🇩🇿🇵🇸

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