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L'action a été initiée quelques jours avant le 1er mai. Les travailleurs ont choisi de protester de cette façon contre la liquidation d’un fleuron de l’industrie du verre en Algérie.
« Ils étaient nombreux le jeudi 23 avril, les travailleurs de l’usine Alver, qui a été rachetée par le groupe Condor, à se rassembler devant le siège de leur usine située à la cité Emir-Abdelkader, à Saint-Hubert à Oran, pour exprimer leur frustration et leur colère face à une situation qu’ils qualifient de floue et d’incertaine pour leurs emplois menacés.
La situation s’était compliquée avec l’emprisonnement du P-dg du groupe Condor qui, depuis, a été libéré. Des salaires non perçus ou perçus en retard et des emplois menacés, tel est le quotidien des 360 employés de la société » (Le Soir d’Algérie du 25 avril 2020).
L’usine de production de verre, Alver/Condor d’Oran, risque de fermer ses portes incessamment si des solutions ne sont pas trouvées dans les plus brefs délais. La nouvelle a provoqué la colère des nombreux travailleurs qui ont décidé de bloquer la RN24 pour protester contre “la mise à mort programmée” de leur outil de travail.
L’argument de déficit avancé par la direction pour justifier la fermeture de l’usine ne tient pas la route (…) Les plus hautes autorités de l’État doivent intervenir pour empêcher ce crime économique et la mise au chômage de centaines de travailleurs, ont notamment appelé les protestataires, en accusant les dirigeants de Condor, actuels propriétaires de l’usine, de “vouloir tuer Alver”.
La société (Alver) « au départ une filiale de la société française Verallia, avait cédé au mois de mai 2018 à Condor l’ensemble de son activité en Algérie. Elle est spécialisée dans la fabrication des bouteilles et des pots en verre à destination du marché national des boissons et des produits alimentaires. Les employés ont eu recours donc à ce rassemblement et à la fermeture de la route aux automobilistes pour exiger des autorités de se pencher sur leur situation à la veille du mois de Ramadhan. « Perdre nos emplois à la veille du mois sacré et d’autant sans obtenir nos indemnités, c’est inadmissible » ( Le Soir d’Algérie du 25 avril 2020)
L’histoire de l’entreprise Alver est celle de la destruction du secteur public industriel. Issue des nationalisations décidées dans les années 60 en représailles au refus des sociétés françaises de consacrer leurs profits à l’extension des capacités de production, elle a subi toutes les mésaventures des opérations de restructuration ordonnées en dépit de toute rationalité par le régime de Chadli pour détourner les gestionnaires du secteur public du travail de modernisation de la production et d’innovation.
Avant de tomber dans l’escarcelle des Benhamadi, avec la bénédiction du régime, l’usine a été privatisée dans des conditions troubles au profit de Verallia, entreprise italienne elle-même rattachée à l’époque au français Saint-Gobain, leader mondial de l’habitat et des matériaux de construction.
L’usine couvrait 40 à 45% du marché national. Elle avait réalisé en 2010 un chiffre d’affaires estimé à 7 millions d’euros. Elle s’étend sur sur une superficie de 17 hectares, de quoi enfiévrer les spéculateurs de l’immobilier à l’affût des aubaines offertes par l’extension des zones urbaines aux dépens des activités industrielles. Et apparement les Benhamadi se sont spécialisés dans ce genre d’affaires juteuses comme en témoigne leur mainmise en 2014 sur le patrimoine foncier de Batigec grâce à l’action bienheureuse de Benyounès - à l’époque ministre de l’Industrie et aujourd’hui membre du « gouvernement de la prison d’El Harrach », pour reprendre les plaisanteries du Hirak - qui n’avait pas fait jouer le droit de préemption de l’Etat pour reprendre le contrôle d’un remarquable outil de réalisation. Batigec a été malmenée par la gestion mercantile d’une société belge à laquelle elle avait été cédée, si l’on en croit les investigations d’un journaliste spécialisé dans le « Panama Affairs ».
L'action a été initiée quelques jours avant le 1er mai. Les travailleurs ont choisi de protester de cette façon contre la liquidation d’un fleuron de l’industrie du verre en Algérie.
« Ils étaient nombreux le jeudi 23 avril, les travailleurs de l’usine Alver, qui a été rachetée par le groupe Condor, à se rassembler devant le siège de leur usine située à la cité Emir-Abdelkader, à Saint-Hubert à Oran, pour exprimer leur frustration et leur colère face à une situation qu’ils qualifient de floue et d’incertaine pour leurs emplois menacés.
La situation s’était compliquée avec l’emprisonnement du P-dg du groupe Condor qui, depuis, a été libéré. Des salaires non perçus ou perçus en retard et des emplois menacés, tel est le quotidien des 360 employés de la société » (Le Soir d’Algérie du 25 avril 2020).
L’usine de production de verre, Alver/Condor d’Oran, risque de fermer ses portes incessamment si des solutions ne sont pas trouvées dans les plus brefs délais. La nouvelle a provoqué la colère des nombreux travailleurs qui ont décidé de bloquer la RN24 pour protester contre “la mise à mort programmée” de leur outil de travail.
L’argument de déficit avancé par la direction pour justifier la fermeture de l’usine ne tient pas la route (…) Les plus hautes autorités de l’État doivent intervenir pour empêcher ce crime économique et la mise au chômage de centaines de travailleurs, ont notamment appelé les protestataires, en accusant les dirigeants de Condor, actuels propriétaires de l’usine, de “vouloir tuer Alver”.
La société (Alver) « au départ une filiale de la société française Verallia, avait cédé au mois de mai 2018 à Condor l’ensemble de son activité en Algérie. Elle est spécialisée dans la fabrication des bouteilles et des pots en verre à destination du marché national des boissons et des produits alimentaires. Les employés ont eu recours donc à ce rassemblement et à la fermeture de la route aux automobilistes pour exiger des autorités de se pencher sur leur situation à la veille du mois de Ramadhan. « Perdre nos emplois à la veille du mois sacré et d’autant sans obtenir nos indemnités, c’est inadmissible » ( Le Soir d’Algérie du 25 avril 2020)
L’histoire de l’entreprise Alver est celle de la destruction du secteur public industriel. Issue des nationalisations décidées dans les années 60 en représailles au refus des sociétés françaises de consacrer leurs profits à l’extension des capacités de production, elle a subi toutes les mésaventures des opérations de restructuration ordonnées en dépit de toute rationalité par le régime de Chadli pour détourner les gestionnaires du secteur public du travail de modernisation de la production et d’innovation.
Avant de tomber dans l’escarcelle des Benhamadi, avec la bénédiction du régime, l’usine a été privatisée dans des conditions troubles au profit de Verallia, entreprise italienne elle-même rattachée à l’époque au français Saint-Gobain, leader mondial de l’habitat et des matériaux de construction.
L’usine couvrait 40 à 45% du marché national. Elle avait réalisé en 2010 un chiffre d’affaires estimé à 7 millions d’euros. Elle s’étend sur sur une superficie de 17 hectares, de quoi enfiévrer les spéculateurs de l’immobilier à l’affût des aubaines offertes par l’extension des zones urbaines aux dépens des activités industrielles. Et apparement les Benhamadi se sont spécialisés dans ce genre d’affaires juteuses comme en témoigne leur mainmise en 2014 sur le patrimoine foncier de Batigec grâce à l’action bienheureuse de Benyounès - à l’époque ministre de l’Industrie et aujourd’hui membre du « gouvernement de la prison d’El Harrach », pour reprendre les plaisanteries du Hirak - qui n’avait pas fait jouer le droit de préemption de l’Etat pour reprendre le contrôle d’un remarquable outil de réalisation. Batigec a été malmenée par la gestion mercantile d’une société belge à laquelle elle avait été cédée, si l’on en croit les investigations d’un journaliste spécialisé dans le « Panama Affairs ».
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