Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Au lieu du spectacle El Otmani, les Marocains méritent la parole du roi

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Au lieu du spectacle El Otmani, les Marocains méritent la parole du roi

    Un tel article est très grave, car il suppute l'esbroufe marocaine que seul le roi à raison. Au nom de quoi?

    - Les Marocains ont eu droit ce 7 mai, en soirée, à une piètre prestation de la part d’un Chef du gouvernement qui aurait dû les rassurer avec des annonces concrètes. Ce qui n’a pas été le cas. Dans ces circonstances, les Marocains ne pourraient-ils pas mériter la parole d’un Chef de l’Etat appelant à l’union et faisant un bilan de la situation, comme ce qui a pu se faire ailleurs ? Le Maroc n’est pas une exception et les Marocains, plus que jamais, ont besoin d’écouter les bonnes personnes

    C’est un bien triste spectacle auquel les Marocains ont assisté ce soir avec Saâdeddine El Othmani. Celui-ci, dans le rôle du pantin ne connaissant pas les ficelles de la communication, s’est prêté au jeu des questions avec une journaliste de la première chaîne dont le travail consistait essentiellement à lire des questions déjà rédigées.

    A l’heure où les Marocains, confinés en plein de mois du ramadan et préoccupés par les incertitudes quant à la fin de cette crise sanitaire, s’attendaient à un officiel qui puisse leur parler, leur annoncer des décisions concrètes, les rassurer quant à certains sujets et enfin dire clairement ce que le gouvernement compte entreprendre les prochains jours, il n’en sera finalement rien.

    Qu’avons-nous eu au lieu de ça ? Un Chef du gouvernement, ne surprenant pas par son absence de charisme, qui s’est emmêlé les pinceaux, esquivant les questions et commettant quelques bourdes dont les réseaux sociaux ne tarderont pas à se délecter. « Parler pour ne rien dire » n’a jamais autant pris son sens que ce soir.

    Une seule phrase aurait pu résumer une interview de plus de 30 minutes : un « Nous n’avons pas de vision » dit sur le ton de la spontanéité par Saâdeddine El Otmani puis repris sur le ton de la plaisanterie, comme si cela ne suffisait pas et qui renseigne sur le « rien » présenté aux téléspectateurs. Même les envolées lyriques faisant appel à l’unité nationale et au courage des Marocains ne pourront pas faire oublier à ceux-ci l’absence de « facts », de données nouvelles et d’éclairages sur l’avenir.

    A quelques jours de la fin annoncée du confinement, les téléspectateurs n’auront rien de ça et ne sauront pas ce qu’il en est. Ils en ont pourtant besoin, à l’heure où cette crise concerne l’ensemble des citoyens, tant c’est leur sécurité financière, sociale et sanitaire qui est en jeu.

    Ceux qui nous dirigent doivent prendre conscience de ça. Que les Marocains, en plus d’avoir besoin d’être écoutés, méritent d’écouter les bonnes personnes. Qui sont-elles alors ? D’aucuns pourraient avancer que le Chef du gouvernement, dans un pays où l’essentiel du pouvoir demeure concentré au sein de l’institution monarchique, n’a pas grand chose à dire sur ce qui se passe. Qui de plus est, dans une période comme celle de l’état d’urgence sanitaire. On ne pourrait qu’être d’accord face à ce qui se présente plus comme un constat institutionnel. Et dans ce cas, il ne faut y voir aucune apologie d’une monarchie exécutive.

    Dans cette optique, les Marocains ne pourraient-ils pas mériter mieux, en ayant plutôt face à eux, le représentant de l’institution monarchique, à savoir le roi lui-même, qui leur parle ? Avec la crise due à la pandémie du Covid-19, plus que jamais, le Maroc sait qu’il n’est pas une exception et encore moins isolé du reste du monde.

    De Los Angeles au Caire, en passant par Paris et Londres, les citoyens du monde entier, comme un habitant de Tanger ou de Casablanca, vivent au rythme du nouveau Coronavirus et des restrictions imposées. Tous ces citoyens ont eu besoin de se retourner vers le représentant de leur Etat pour avoir des bribes d’espoir et de consolation. Royaume-Uni, Arabie saoudite, Jordanie, France, Tunisie, Etats-Unis et Algérie. Tous ces pays, aux systèmes politiques différents et à l’architecture institutionnelle particulière, ont eu des Chefs d’Etat qui prenaient la parole pour rassurer leurs concitoyens.

    Parmi ces pays, le Maroc a étrangement fait figure d’exception : les seules allocutions attendues sont celles d’un directeur de l’épidémiologie que personne ne connaissait avant et qui vient quotidiennement annoncer, froidement, des chiffres disponibles immédiatement via les différents canaux de communication à disposition des journalistes et internautes. Le Chef du gouvernement est tout aussi inapte à l’exercice de la parole aux Marocains. Qui d’autre avons-nous ? Un chef de parti dont les communicants se chargent de rédiger une tribune ? Personne !

    Alors de grâce, Majesté, parlez-nous !

    Le Desk.ma

    - Maroc. Le roi n'a plus toujours raison

    Pour la première fois, le roi Mohammed VI a dû révoquer une décision qu’il avait prise pour faire face à la mobilisation des Marocains, scandalisés par la grâce accordée au pédophile multirécidiviste Daniel Galvan.

    L’excès de tyrannie finit toujours par tuer la tyrannie !

    Celle de Mohammed VI n’échappe pas à ce postulat implacable. Son refus
    d’amender le régime, son affairisme coupable, son accaparement de tous les
    pouvoirs, son obstination à s’entourer de prédateurs, de tortionnaires et
    d’incompétents, son refus de se séparer des corrompus qui l’entourent, lui font dire à qui veut bien y croire qu’il exerce une monarchie exécutive, alors qu’il se trouve tout simplement à la tête d’une dictature-.

    Le Courrier international

  • #2
    Il faut savoir que les ministres marocains- certes incompétents depuis toujours- craignent la reddition des comptes (une sorte de délation) et sont sujets à des limogeages sans explications aucunes par le diffus narcotrafiquant et addictif à la coke M6 qui n'a jamais gouverné par son incapacité.

    - « Le roi est bon, la classe politique est mauvaise » : un vieux refrain

    Sous le règne de Hassan II, la disqualification des partis politiques, issus du Mouvement national, est monnaie courante. Et, à chaque fois qu’un proche du Palais s’est lancé dans la création d’un parti « administratif », il a été question de représenter « la majorité silencieuse », de combler le « vide politique », de mobiliser les acteurs les plus « compétents » pour exécuter les « orientations royales », etc.

    Après l’avènement de Mohammed VI, la formulation prédominante sous Hassan II, « le roi est bon, son entourage est mauvais », a laissé place à l’énoncé : « le roi est bon, la classe politique est mauvaise ».

    Vilipender les partis politiques, « tous pourris », est constitué en pièce majeure du dispositif de légitimation de la monarchie. Comme si la mise en scène d’un roi proche du peuple, efficient, à l’origine de toutes les réalisations positives de l’exécutif ne pouvait se matérialiser qu’au travers du miroir inversé de « la classe politique », un bouc émissaire quasi consentant.

    En position de surplomb, le roi s’est érigé en « prince éclairé » au chevet de « l’homme malade », et ses discours sont devenus la caisse de résonance des dénonciations et des injonctions tous azimuts qui ciblent les partis politiques : « corruption », « nomadisme », « incompétence », « balkanisation », absence de démocratie interne et d’ancrage dans la société, etc. Dans ses messages à la nation, Mohammed VI donne régulièrement des « orientations » aux partis politiques, les incite à se « réhabiliter », les somme de prendre « leurs responsabilités », de devenir des « écoles de la démocratie », de se mettre « en phase avec leur époque », etc. Il lui arrive même de prescrire des remèdes (la loi sur les partis de 2006).

    Des acteurs de la société civile joignent leurs efforts à cette entreprise de « mise à niveau », relayée par des programmes internationaux de promotion de la démocratie. Néanmoins, des évaluations de ces politiques ont relevé des  effets non intentionnels : plutôt que d’inciter à la démocratie, ces programmes tendent à consolider l’autoritarisme : ils développent les capacités des bénéficiaires, contribuent à les institutionnaliser, sans affecter leur fonctionnement interne ou leurs relations avec la société (Bolleyer, Storm, 2010 ; Khakee, 2017). En outre, comme le souligne Mohammed Sassi (2015), des aspects de la loi sur les partis qui sont supposés inciter à la démocratisation (représentation des femmes, des jeunes, régularité des congrès, etc.) sont souvent détournés.

    En somme, les succès rencontrés par le récit de disqualification des partis politiques sont largement tributaires des usages multiples auxquels celui-ci peut se prêter dans une sphère politique au croisement du national et du transnational. Bien davantage, ce discours dominant puise des munitions dans un ensemble d’analyses académiques-.

    Mounia Bennani-Chraïbi

    Commentaire

    Chargement...
    X