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La monarchie marocaine croit-elle en ses mythes?

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  • La monarchie marocaine croit-elle en ses mythes?

    Mounia Benani-Chraïbi est la fille de feu mon ami Ahmed Bennani rencontré par l'intermédiaire de mon épouse marocaine native de Mohammedia.

    - La saga de la formation du nouveau gouvernement marocain a véhiculé le message suivant: l’élite politique doit ses positions à sa force dans la «société de cour». Ce n’est pas sans risque, écrit la professeure Mounia Bennani-Chraïbi

    Dans le sillage des protestations de 2011, la monarchie marocaine a procédé à des réformes supposées crédibiliser la voie des urnes et faire taire la voix de la rue. Six ans plus tard, un gouvernement est formé de manière déliée avec les résultats des urnes, au moment même où l’arène protestataire se transforme en hydre à cent têtes.

    A l’heure des contre-révolutions, la monarchie marocaine aurait-elle commencé à croire aux métarécits dont elle fait l’objet? En effet, aux yeux de nombreux observateurs, elle a confirmé sa réputation d’«experte en survie» en 2011 et son «triomphe» est presque inscrit dans ses gènes. Naturaliser ce phénomène revient néanmoins à occulter que cet équilibre est tributaire d’efforts d’adaptation sisyphéens, du moins tant que le roi règne et gouverne. Plus précisément, les sept facteurs de stabilité, habituellement invoqués, méritent d’être nuancés.

    Une légitimité religieuse et historique?

    Oui, la monarchie s’est investie dans la production et la réactualisation d’un important dispositif de légitimation. Mais la fragilité de ce territoire s’observe quotidiennement et les proclamations de royalisme puisent avant tout dans un registre pragmatique. En outre, s’octroyer le monopole de l’usage politique de «Dieu» et de «la patrie» ne déconflictualise pas pour autant ces questions. Les instrumentaliser contre les protestataires du Rif exacerbe les tensions.

    Une «subtilité» quasi innée de la monarchie?
    (…).
    Et, aujourd’hui, qu’en est-il? Aurait-elle commencé à croire aux récits, ressassés en guise de réassurance par une partie de l’élite, trop faible pour défendre le trône, mais qui cultive l’illusion que celui-ci pourra indéfiniment la préserver aussi bien des aléas du suffrage universel que des risques révolutionnaires?-.

    Le Temps.ch, le 1 juin 2017
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