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Attentats d'Alger: le réveil brutal

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  • Attentats d'Alger: le réveil brutal

    Entre l'idée de l'Administration américaine de créer le «Grand Moyen-Orient» ou le «Nouveau Moyen-Orient» et celle d'Al-Qaïda d'instaurer le «Grand Califat», il y a une jonction d'intérêts expansionnistes et cupides dont les forces détentrices ne lésinent pas sur les moyens pour déstabiliser les pays arabes et musulmans.

    Ce sont les Américains qui préviennent les premiers de l'éventualité d'attentats en Algérie et c'est à partir de Doha, la capitale du Qatar, où ils possèdent la plus importante base militaire, que les terroristes les revendiquent. Il y a ici un rapprochement entre les objectifs de l'une et de l'autre parties qui prête à une profonde confusion. L'Ambassade des Etats-Unis à Alger a prévenu hier les autorités algériennes d'un risque imminent d'attentats. Il est connu que l'actuel ambassadeur, Robert Ford, n'est pas vraiment en odeur de sainteté avec les stratèges de son pays en matière de sécurité. Ceci depuis que le département d'Etat et le Pentagone ont été déroutés dans leurs analyses sur l'évolution des événements en Algérie en plein milieu des années 90.

    Période où Robert Ford était chargé au niveau de son ambassade à Alger des affaires économiques. L'on pourrait donc conclure que le communiqué de l'alerte d'hier a été dicté par Washington. Pour l'histoire, Ford se trouvait aussi en Irak lorsque le brasier a commencé à prendre.

    Il faut admettre que le communiqué américain d'hier s'est trompé juste d'un pays, qui se situe à quelques encablures du nôtre. C'est Casablanca la marocaine qui a été encore une fois secouée par des attentats kamikazes. Le Maghreb devient du coup une région qui inquiète «sérieusement» les Etats-Unis, à un point où ils ont toute latitude et la possibilité de prévenir à un jour près des actes terroristes. Ce brusque intéressement de l'Administration Bush au Maghreb pour avertir de la dégradation de sa situation sécuritaire intervient peu de temps avant qu'Al-Qaïda n'ait pris une envolée meurtrière pour frapper en plein coeur Alger et Casablanca. Il est aussi devenu insistant depuis le ralliement ou l'allégeance à partir de l'Algérie du Groupe salafiste pour la prédilection et le combat (GSPC) à cette organisation aux ramifications plutôt curieuses.

    En Algérie, les choses ne semblent pas avoir pris de tournures nouvelles pour s'adapter à ces évolutions. Ce n'est qu'après les attentats de mercredi dernier que les services de sécurité ont été placés en alerte rouge. On le saura par ouï-dire ou sous forme de sous-entendus par certains hauts responsables. Pourtant, il ne devrait pas avoir de gêne ni de honte à faire participer les populations dans toute action de vigilance susceptible de situer pour les atténuer, ne serait-ce qu'à peu près, les risques d'attentats. L'on devrait au moins se mettre à l'idée que les années 90 sont révolues et qu'aujourd'hui, le terrorisme a pris une autre tangente, celle d'Al-Qaïda, dont les moyens sont colossaux. Une fois le GSPC devenu branche d'Al-Qaïda du «Maghreb islamique», les moyens d'intervention de ses éléments doivent systématiquement changer. Ils répondent aujourd'hui à une logique de commandement qu'un stratège de la sécurité qualifie «de matrice idéologique d'Al-Qaïda». Il n'est plus question pour eux aujourd'hui de copier qui que ce soit mais d'exécuter des ordres et des instructions dictés «d'ailleurs». Ce qui explique le recours aux mêmes pratiques et aux mêmes moyens d'intervention dans plusieurs pays. L'Afghanistan, l'Irak, la Palestine, le Liban, l'Egypte, l'Algérie, le Maroc et même l'Espagne, la France ou l'Angleterre ont tous vécu ces moments de terreur qu'Al-Qaïda sacralise. Les terroristes «locaux» n'attaquent plus les institutions de l'Etat ou ces représentants parce qu'ils relèvent du «pouvoir impie (taghout)», mais les ciblent parce qu'ils collaborent avec «les mécréants américains et israéliens». Les objectifs d'Al-Qaïda, autant que ses stratégies dans leur globalité, s'internationalisent à une vitesse absolue.

    Ils ressemblent ainsi à plus d'un titre aux démarches expansionnistes que développe l'Amérique de Bush au fur et à mesure qu'elle identifie précisément ses intérêts. Les Etats-Unis le font sans scrupule. Ils viennent de le déclarer et de l'assumer par la voix de leur secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Condoleezza Rice, qui revendique leur mainmise sur l'Afrique, seul continent où, selon elle, ils n'ont pas encore matérialisé leur présence militaire. Rice estime que son pays doit créer un commandement en Afrique pour pouvoir intervenir dans les conflits. Pour qu'il ne soit pas obligé, toujours selon elle, d'intervenir à partir de l'Europe, du Moyen-Orient ou de l'Asie où sa présence est confirmée.

    Ne reste donc à l'Amérique que de pénétrer formellement l'Afrique où deux pays au moins, les plus en vue, l'Algérie et le Maroc, vacillent ces jours-ci sous le choc des kamikazes. Sans compter beaucoup d'autres dont les populations s'entre-déchirent. Ce qui vient - comme par hasard - conforter les Etats-Unis dans leur besoin urgent d'installer leur commandement que Rice identifie par «Africom». C'est ainsi que leur projet du «Grand Moyen-Orient» ou du «Nouveau Moyen-Orient» commence à prendre forme. Le puzzle mis sur les tablettes d'Al-Qaïda ressemble étrangement au projet américain. Autant choisir entre la peste et le choléra.

    La première jonction entre les deux se voit quand Al-Qaïda met le feu et que les Américains se proposent de l'éteindre. Les deux forces voient forcément leurs intérêts s'entremêler au point de confondre à certains niveaux leurs identités respectives. Leurs objectifs: régenter les pays arabes et musulmans en les déstabilisant par attentats interposés, provoquer ainsi un émiettement de leurs sociétés, tout en entretenant un terrible amalgame entre mouvements de libération et terrorisme.

    Les kamikazes de mercredi sur Alger imposent aux décideurs un rappel à l'ordre brusque et dramatique. Les premières réactions officielles ou d'analystes ne rassurent pas cependant d'une prise de conscience adaptée à toutes ces nouvelles donnes qui nous interpellent. Chez nous, on continue de vanter les mérites d'un peuple «qui a su tenir tête à toutes les crises», sans mettre l'accent sur sa sensibilisation sur les drames à venir. Le discours officiel s'obstine à lier les derniers attentats aux échéances électorales, à la réconciliation nationale ou encore aux conséquences d'un terrorisme qui n'est que «résiduel». Pourtant, le terrorisme d'Al-Qaïda exige une profonde révision des stratégies jusque-là élaborées pour la lutte antiterroriste. Nous n'en saurons strictement rien. Pour l'instant, il est fait état de la tenue de grands conclaves pour préparer ce qui est appelé «la relève». En vrac, on avance les noms de Hamrouche, Benflis, Ouyahia et, pourquoi pas, Belkhadem ou même Belkheir pour les nostalgiques de la fin des années 70 et plus loin.

    Ce qui est sûr, c'est que les personnes retenues pour participer à une telle compétition ont toutes occupé, à un moment ou à un autre, des postes de responsabilités. Ils ont donc tous participé ou adhéré - selon le cas - à la manière de gouverner du pouvoir. Dans ce cas, la relève signifiera obligatoirement continuité...

    Par le Quotidien d'Oran

  • #2
    Ce sont les Américains qui préviennent les premiers de l'éventualité d'attentats en Algérie et c'est à partir de Doha, la capitale du Qatar
    Lorsque les Américains préviennent d'un risque d'attentat c'est qu'il s'apprêtent à les commanditer...:22:

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