Regard américain sur les élections en Algérie
par Notre Correspondant A New York: El-Haj Zouaimia - El-khabar
Pour l'Algérie, comme pour tout autre pays, les Américains considèrent que la santé d'une démocratie se mesure notamment par la capacité d'un peuple à remplacer ses élus, dans des conditions équitables pour les aspirants. Leurs reproches s'articulent, surtout, sur l'injustice gravissime que causent les médias publics aux voix opposantes.
Nul ne peut nier que lors des prochaines élections législatives, les chances d'un parti politique ayant habité, en permanence, l'ENTV et les radios, seront plus avantageuses, énormes même, comparativement à un parti à qui on ouvre la porte juste pour quelques heures, après l'avoir écarté durant des années. De toute évidence, c'est ce qui reste comme grave problématique dans la République algérienne héritée par ceux qui ne cessent, sans la moindre décence, de donner des leçons aux États-Unis. Pourtant, ce sont ces mêmes États-Unis qui, faut-il rappeler avaient, depuis Benjamin Franklin (1706-1790), réglé la question des égalités des chances, au point où, Messaoud T., un Algérien originaire de Sig, arrivé à Boston en 1999, est devenu en 2005 un citoyen américain ayant le droit comme Hillary Clinton, d'être électeur et élu. Qui dit mieux..? Bref... Dans un pays fort de sa démocratie électorale, on a tout le temps dénoncé, à travers les rapports annuels du département d'État, les divers manquements à ce qu'on qualifie de «valeur» incontournable, cette règle élémentaire qui donne la même chance à tous, et place tous les citoyens sur le même pied d'égalité. En vain. Les pays musulmans se présentent encore comme une marque de référence en matière de «tricherie morale» et de culture de la déloyauté et c'est pour cela que les États-Unis comme l'ensemble du monde occidental se sont vus obligés de s'imposer un modèle de relation, charriant en réalité, tout ce qu'il y a de contraire à la confiance mutuelle. A vrai dire, la devise se résume ainsi : vous êtes un menteur et un tricheur, je ne vous fait pas confiance, pas plus simple que ça. Voilà ce qui explique aussi la mise sous surveillance, voire sous tutelle de tous les États arabo-musulmans, une humanité d'un milliard 420 millions de personnes continuellement acculée à coup de résolutions dans la mesure où, elle est concernée par 85% des affaires traitées aux Nations Unies comme au Conseil de sécurité. Fallait-t-il dire qu'à travers cette donne, se dégage une vérité, celle d'un monde malade triplement frappé par une régression politique sociale et économique. Un petite réponse se trouve chez un Ténor comme L. Thomas spécialiste au sein du Carnegie Endowment For International Peace lequel est allé lors de l'une de ses dissertations au fond de certains détails après avoir séjourné au Koweït en Égypte et au Maroc. Il considère que les crises économiques ont fait à ce que les pays musulmans agressent leurs propres valeurs religieuses. Une dualité tout à fait particulière caractérisant les paroles et les actes, dualité frisant la pure hypocrisie. «En prenant plusieurs taxis au Caire, je me suis fait laisser arnaquer à maintes reprises. J'avais déjà une idée combien coûtaient mes courses, mais j'ai joué le naïf. Vous pouvez dire que cela pourrait être aussi le cas à Athènes ou à Rome, mais la spécificité musulmane et que sur les sept chauffeurs avec qui j'avais eu des discussions, six m'avaient entraîné dans un débat religieux ou se rapportant à la morale religieuse, parlant souvent de l'honnêteté.
A la fin de la course, je me suis vu spolié de quelques lires de plus. Je pense que le chauffeur de taxi n'est qu'une image réduite d'un ministre ou d'une quelconque autorité. Mes séries de voyages me permettent, aujourd'hui, de dire que d'une part, il existe une présence très affirmée d'une culture et une morale religieuse qui se manifeste même dans le simple fait de se saluer, à la limite d'un enseignement quotidien, là où on vénère Dieu en avertissant, à satiété, sur les méfaits du «Haram», mais d'autre part, on ne cesse de pratiquer ce Haram à grande échelle et à large fréquence. Malheureusement, il s'agit d'un discours moralisateur, s'adressant à l'individu, s'évaporant après quelques minutes, car l'individu se trouve comme emporté par le flot des maux qui rongent la société. Je pense que la source de ces «mouharamates», vol, corruption, mensonges, injustice, népotisme et clientélisme provient de ce Haram politique des régimes et de ses commettants, une école corruptrice ne pouvant être ébranlée que par le renforcement de la pratique électorale qui consolidera le rôle du contre pouvoir. Il s'agit, certes, d'un exercice périlleux nécessitant les moyens, la patience et la persévérance, mais il ne faut pas baisser les bras» fin de citation. Aujourd'hui, les raisons politiques qui peuvent justifier le boycott électoral en Algérie ou dans d'autres pays arabes, restent difficiles à vendre aux USA. Les Américains tiennent énormément au rôle des parlements et ont multiplié ces 4 dernières années les directives, en disant que la bonne coopération en matière d'hydrocarbures ne suffit pas pour continuer à «beurrer la tartine» et que la Maison Blanche tient énormément à ce que soit continuellement opéré un véritable toilettage démocratique intérieur afin de retrouver l'équilibre de la pratique politique. Et comme pour démontrer leur attachement aux principes de leur idole Benjamin Franklin, les États-Unis affichent de plus en plus une intransigeance quant à l'inviolabilité de la démocratie électorale, et ce, en encourageant plusieurs missions parlementaires. Dans l'entourage du Président on déclare candidement que parmi les facteurs de tensions et de frustration rangeant les sociétés musulmanes, arabes surtout, se dresse ce déséquilibre dangereux de la pratique démocratique, et surtout son corollaire la démocratie électorale.
Question d'analogie à ce qui se passe chez nous probablement, cette référence qu'on fait à un rapport commandé par le département d'État (le premier en 2004), évoquant les tentations dictatoriales du régime égyptien où on parle d'un monde «horrible» de manipulation de l'électorat. «La démocratie égyptienne est une mascarade cynique. A chaque rendez-vous électoral, des candidats ont été pressés de ne pas se présenter ou ont été empêchés, pendant que des électeurs ont été soudoyés ou ont été l'objet de menace. Les chaînes de télévision comme la majorité des journaux, toutes contrôlées par l'État, se sont abondamment mis au service du parti au pouvoir, tout en négligeant systématiquement l'opposition».
par Notre Correspondant A New York: El-Haj Zouaimia - El-khabar
Pour l'Algérie, comme pour tout autre pays, les Américains considèrent que la santé d'une démocratie se mesure notamment par la capacité d'un peuple à remplacer ses élus, dans des conditions équitables pour les aspirants. Leurs reproches s'articulent, surtout, sur l'injustice gravissime que causent les médias publics aux voix opposantes.
Nul ne peut nier que lors des prochaines élections législatives, les chances d'un parti politique ayant habité, en permanence, l'ENTV et les radios, seront plus avantageuses, énormes même, comparativement à un parti à qui on ouvre la porte juste pour quelques heures, après l'avoir écarté durant des années. De toute évidence, c'est ce qui reste comme grave problématique dans la République algérienne héritée par ceux qui ne cessent, sans la moindre décence, de donner des leçons aux États-Unis. Pourtant, ce sont ces mêmes États-Unis qui, faut-il rappeler avaient, depuis Benjamin Franklin (1706-1790), réglé la question des égalités des chances, au point où, Messaoud T., un Algérien originaire de Sig, arrivé à Boston en 1999, est devenu en 2005 un citoyen américain ayant le droit comme Hillary Clinton, d'être électeur et élu. Qui dit mieux..? Bref... Dans un pays fort de sa démocratie électorale, on a tout le temps dénoncé, à travers les rapports annuels du département d'État, les divers manquements à ce qu'on qualifie de «valeur» incontournable, cette règle élémentaire qui donne la même chance à tous, et place tous les citoyens sur le même pied d'égalité. En vain. Les pays musulmans se présentent encore comme une marque de référence en matière de «tricherie morale» et de culture de la déloyauté et c'est pour cela que les États-Unis comme l'ensemble du monde occidental se sont vus obligés de s'imposer un modèle de relation, charriant en réalité, tout ce qu'il y a de contraire à la confiance mutuelle. A vrai dire, la devise se résume ainsi : vous êtes un menteur et un tricheur, je ne vous fait pas confiance, pas plus simple que ça. Voilà ce qui explique aussi la mise sous surveillance, voire sous tutelle de tous les États arabo-musulmans, une humanité d'un milliard 420 millions de personnes continuellement acculée à coup de résolutions dans la mesure où, elle est concernée par 85% des affaires traitées aux Nations Unies comme au Conseil de sécurité. Fallait-t-il dire qu'à travers cette donne, se dégage une vérité, celle d'un monde malade triplement frappé par une régression politique sociale et économique. Un petite réponse se trouve chez un Ténor comme L. Thomas spécialiste au sein du Carnegie Endowment For International Peace lequel est allé lors de l'une de ses dissertations au fond de certains détails après avoir séjourné au Koweït en Égypte et au Maroc. Il considère que les crises économiques ont fait à ce que les pays musulmans agressent leurs propres valeurs religieuses. Une dualité tout à fait particulière caractérisant les paroles et les actes, dualité frisant la pure hypocrisie. «En prenant plusieurs taxis au Caire, je me suis fait laisser arnaquer à maintes reprises. J'avais déjà une idée combien coûtaient mes courses, mais j'ai joué le naïf. Vous pouvez dire que cela pourrait être aussi le cas à Athènes ou à Rome, mais la spécificité musulmane et que sur les sept chauffeurs avec qui j'avais eu des discussions, six m'avaient entraîné dans un débat religieux ou se rapportant à la morale religieuse, parlant souvent de l'honnêteté.
A la fin de la course, je me suis vu spolié de quelques lires de plus. Je pense que le chauffeur de taxi n'est qu'une image réduite d'un ministre ou d'une quelconque autorité. Mes séries de voyages me permettent, aujourd'hui, de dire que d'une part, il existe une présence très affirmée d'une culture et une morale religieuse qui se manifeste même dans le simple fait de se saluer, à la limite d'un enseignement quotidien, là où on vénère Dieu en avertissant, à satiété, sur les méfaits du «Haram», mais d'autre part, on ne cesse de pratiquer ce Haram à grande échelle et à large fréquence. Malheureusement, il s'agit d'un discours moralisateur, s'adressant à l'individu, s'évaporant après quelques minutes, car l'individu se trouve comme emporté par le flot des maux qui rongent la société. Je pense que la source de ces «mouharamates», vol, corruption, mensonges, injustice, népotisme et clientélisme provient de ce Haram politique des régimes et de ses commettants, une école corruptrice ne pouvant être ébranlée que par le renforcement de la pratique électorale qui consolidera le rôle du contre pouvoir. Il s'agit, certes, d'un exercice périlleux nécessitant les moyens, la patience et la persévérance, mais il ne faut pas baisser les bras» fin de citation. Aujourd'hui, les raisons politiques qui peuvent justifier le boycott électoral en Algérie ou dans d'autres pays arabes, restent difficiles à vendre aux USA. Les Américains tiennent énormément au rôle des parlements et ont multiplié ces 4 dernières années les directives, en disant que la bonne coopération en matière d'hydrocarbures ne suffit pas pour continuer à «beurrer la tartine» et que la Maison Blanche tient énormément à ce que soit continuellement opéré un véritable toilettage démocratique intérieur afin de retrouver l'équilibre de la pratique politique. Et comme pour démontrer leur attachement aux principes de leur idole Benjamin Franklin, les États-Unis affichent de plus en plus une intransigeance quant à l'inviolabilité de la démocratie électorale, et ce, en encourageant plusieurs missions parlementaires. Dans l'entourage du Président on déclare candidement que parmi les facteurs de tensions et de frustration rangeant les sociétés musulmanes, arabes surtout, se dresse ce déséquilibre dangereux de la pratique démocratique, et surtout son corollaire la démocratie électorale.
Question d'analogie à ce qui se passe chez nous probablement, cette référence qu'on fait à un rapport commandé par le département d'État (le premier en 2004), évoquant les tentations dictatoriales du régime égyptien où on parle d'un monde «horrible» de manipulation de l'électorat. «La démocratie égyptienne est une mascarade cynique. A chaque rendez-vous électoral, des candidats ont été pressés de ne pas se présenter ou ont été empêchés, pendant que des électeurs ont été soudoyés ou ont été l'objet de menace. Les chaînes de télévision comme la majorité des journaux, toutes contrôlées par l'État, se sont abondamment mis au service du parti au pouvoir, tout en négligeant systématiquement l'opposition».
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