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Le système Khelil-Bouteflika règne encore ?

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  • Le système Khelil-Bouteflika règne encore ?

    Tebboune a ordonné une enquête sur la question de fuel vendu au Liban. La justice a donc besoin du feu vert du Président pour se saisir d’une présumée affaire de corruption internationale dans laquelle Sonatrach est citée. Et comme pour l’affaire Sonatrach-Saipem, il a fallu que le scandale fasse le tour du monde des JT et des réseaux pour que la justice soit actionnée !

    Pourtant, on constate quotidiennement la réactivité du dispositif sécuritaire et judiciaire qui, pour un mot de blogueur dérangeant le régime, se met de suite en mouvement. Tout en annonçant l’ouverture de l’enquête, le porte-parole de la Présidence précise quand même que le problème ne concerne pas l’Algérie en tant qu’Etat. Si Sonatrach n’est pas l’Etat, c’est quand même son fondé de pouvoir ; elle exploite le sous-sol, patrimoine géologique public, elle perçoit la fiscalité pétrolière pour le compte du Trésor, etc. Elle négocie même des concessions, ce qui correspond à une prérogative de souveraineté…

    Mais qu’importe la nature des entités économiques ou administratives qui servent de décor à l’activité de prévarication ! Tant que le traitement des affaires de grande corruption n’est pas judiciairement banalisé, de sorte qu’un magistrat ou un enquêteur ait toute latitude de s’en saisir dès qu’il en estime la nécessité, cela veut dire que la corruption reste une question relevant du domaine de compétence politique qui se traite dans l’intimité du pouvoir.

    Et il ne servirait à rien de constitutionnaliser un tabou si on ne doit l’aborder qu’avec une autorisation politique ! De son côté, Sonatrach n’a pas trouvé meilleure défense que de nier avoir un représentant au Liban ! L’information, sérieusement et richement documentée, porte bien sur une livraison au client libanais d’un fuel de mauvaise qualité par une de ses filiales. Et la seule mention de Chakib Khelil et de son acolyte Réda Bedjaoui dans les commentaires des politiques et journalistes libanais aurait dû susciter l’attention de Sonatrach, des autorités et de la justice.

    Ce nouveau scandale réveille déjà chez les Algériens un traumatisme profond laissé par cette histoire de pots-de-vin jugée, ensuite littéralement évaporée en pleine procédure, puis confirmée à Milan avant d’y être infirmée et, enfin, ressuscitée par un accord à l’amiable entre ENI et le gouvernement des Etats-Unis ! Drôle d’épilogue, au demeurant : c’est l’Algérie qui est escroquée et c’est l’Amérique qui est indemnisée !

    Il est probable que la gêne du pouvoir à affronter ce nouveau scandale vient du fait qu’il ait éclaté à la suite d’une récente livraison de mauvais fuel, révélant les effets actuels d’un “contrat douteux” signé en 2005, du temps de Khelil ! Or, le discours actuel du régime tend à faire valoir l’idée que la corruption est un vice du passé. Cette nouvelle vient remuer le couteau dans les stigmates laissés en nous par le système Bouteflika-Khelil et nous avertir que ses effets sévissent encore ! Et rappellent que, pour délivrer le pays de la prédation et d’autres malédictions encore, il ne peut pas suffire d’une alternance maison ; il y a besoin de vraiment substituer un système à un autre.




    M. H.


    [email protected]
    dz(0000/1111)dz
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