Graine oubliée cultivée en Afrique de l’Ouest, le fonio connaît un regain d’intérêt grâce à la mécanisation de son décorticage. Une start-up voudrait accélérer son développement en France.
Cette petite graine est cultivée depuis 5 000 ans en Afrique de l’Ouest, mais a bien failli disparaître. Céréale « vêtue » comme l’orge ou le riz, il fallait lui enlever son enveloppe au pilon ou au mortier pour en récupérer les graines, un travail particulièrement long et fastidieux, souvent effectué par les femmes.
Mais depuis les années 2000, l’invention de nouvelles technologies permettant de procéder à ce décorticage de façon électrique lui a offert un nouveau souffle. Sa culture, qui diminuait, est repartie à la hausse, en partie grâce aux exportations.
« Ces dernières contribuent à donner une nouvelle image de la céréale. Avant, elle était négligée, car considérée comme la culture du pauvre. Aujourd’hui, elle fait la fierté des paysans qui la cultivent », expliquait en 2018 dans l’édition du soir Jean-François Cruz, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), qui a participé à mettre au point un modèle de décortiqueuse.
Faible impact environnemental
C’est ce nouvel élan qui a poussé quatre amis français à lancer il y a un an la société Ibémi, dont l’objectif est de faire découvrir des aliments africains oubliés en adoptant une démarche solidaire.
« Nous avons des profils très différents : finances, technologies, réparation de pneus… Ce qui nous rassemble, ce sont des origines africaines. Nous avions envie de créer une entreprise à but social et d’aider le continent, mais sans avoir forcément les moyens et les connaissances pour le faire sur place.
On est un peu tombés sur le fonio par hasard », retrace Leny Bensaid, l’un des quatre membres fondateurs, qui ont tous un emploi en parallèle de ce projet.
Encore peu connue en France, où elle n’est vendue que dans quelques magasins bio, cette graine très fine, davantage encore que la semoule, a en effet de nombreux atouts à faire valoir. D’un point de vue nutritif, si elle n’est pas particulièrement chargée en fibres ou en protéines, comme c’est le cas du quinoa, elle est riche en fer et en deux acides animés : la cystine et la méthionine. Elle ne contient pas de gluten, un élément intéressant pour les personnes y étant intolérantes.
Son goût neutre, où certains repèrent des notes de noisette, permet de l’accommoder de nombreuses manières, salées comme sucrées : en porridge, en salade, sous forme de farine… Côté environnemental, son impact est assez faible, sa culture demandant peu d’eau et peu d’entretien.
« Surtout, pour nous c’est un aliment qui est ancestral, qui vient d’une région du monde qui n’est pas “bénie des dieux”. Si on adopte le modèle économique correct, on peut vraiment en faire un produit qui serait bénéfique pour tout le monde », assure Leny Bensaid.
Le fonio peut être cuisiné comme un taboulé. (Photo : Ibémi)
Pas de course aux prix bas, promet Ibémi
Ibémi travaille avec une organisation non gouvernementale, dont ils ne souhaitent pas communiquer le nom, qui a pour objectif d’assurer la sécurité et la souveraineté alimentaire au Sahel. « Ils se sont notamment attelés à développer une agriculture biologique au Burkina Faso. Ils garantissent un prix d’achat directement au producteur et s’occupent de la transformation du fonio. Nous, nous nous engageons à acheter une partie de la production à un prix qui est nettement supérieur à celui du marché. Ça permet de subventionner les investissements qui ont été faits, et donc de pérenniser cette filière », détaille Leny Bensaid.
Un engagement qui a un coût. Depuis janvier, ils commercialisent sur leur site des sachets de 250 g pour 4,90 €. Ils en ont conscience, ce tarif peut être rédhibitoire : ils espèrent le réduire en mettant en place une offre vrac dans des épiceries bio.
Pour autant, le cofondateur d’Ibémi veut croire n’y aura pas de « course au fonio » et aux prix bas comme ça a pu être le cas en ce qui concerne le quinoa, l’autre céréale encore méconnue il n’y a pas si longtemps et depuis devenue star. « Un quinoa peu cher qui vient des montagnes des Andes, ça ne peut pas être éthique et ne faire de mal à personne. On pourra baisser les prix en produisant à plus grande échelle, mais le coût devra rester juste », insiste Leny Bensaid.
Cette petite graine est cultivée depuis 5 000 ans en Afrique de l’Ouest, mais a bien failli disparaître. Céréale « vêtue » comme l’orge ou le riz, il fallait lui enlever son enveloppe au pilon ou au mortier pour en récupérer les graines, un travail particulièrement long et fastidieux, souvent effectué par les femmes.
Mais depuis les années 2000, l’invention de nouvelles technologies permettant de procéder à ce décorticage de façon électrique lui a offert un nouveau souffle. Sa culture, qui diminuait, est repartie à la hausse, en partie grâce aux exportations.
« Ces dernières contribuent à donner une nouvelle image de la céréale. Avant, elle était négligée, car considérée comme la culture du pauvre. Aujourd’hui, elle fait la fierté des paysans qui la cultivent », expliquait en 2018 dans l’édition du soir Jean-François Cruz, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), qui a participé à mettre au point un modèle de décortiqueuse.
Faible impact environnemental
C’est ce nouvel élan qui a poussé quatre amis français à lancer il y a un an la société Ibémi, dont l’objectif est de faire découvrir des aliments africains oubliés en adoptant une démarche solidaire.
« Nous avons des profils très différents : finances, technologies, réparation de pneus… Ce qui nous rassemble, ce sont des origines africaines. Nous avions envie de créer une entreprise à but social et d’aider le continent, mais sans avoir forcément les moyens et les connaissances pour le faire sur place.
On est un peu tombés sur le fonio par hasard », retrace Leny Bensaid, l’un des quatre membres fondateurs, qui ont tous un emploi en parallèle de ce projet.
Encore peu connue en France, où elle n’est vendue que dans quelques magasins bio, cette graine très fine, davantage encore que la semoule, a en effet de nombreux atouts à faire valoir. D’un point de vue nutritif, si elle n’est pas particulièrement chargée en fibres ou en protéines, comme c’est le cas du quinoa, elle est riche en fer et en deux acides animés : la cystine et la méthionine. Elle ne contient pas de gluten, un élément intéressant pour les personnes y étant intolérantes.
Son goût neutre, où certains repèrent des notes de noisette, permet de l’accommoder de nombreuses manières, salées comme sucrées : en porridge, en salade, sous forme de farine… Côté environnemental, son impact est assez faible, sa culture demandant peu d’eau et peu d’entretien.
« Surtout, pour nous c’est un aliment qui est ancestral, qui vient d’une région du monde qui n’est pas “bénie des dieux”. Si on adopte le modèle économique correct, on peut vraiment en faire un produit qui serait bénéfique pour tout le monde », assure Leny Bensaid.
Le fonio peut être cuisiné comme un taboulé. (Photo : Ibémi)
Pas de course aux prix bas, promet Ibémi
Ibémi travaille avec une organisation non gouvernementale, dont ils ne souhaitent pas communiquer le nom, qui a pour objectif d’assurer la sécurité et la souveraineté alimentaire au Sahel. « Ils se sont notamment attelés à développer une agriculture biologique au Burkina Faso. Ils garantissent un prix d’achat directement au producteur et s’occupent de la transformation du fonio. Nous, nous nous engageons à acheter une partie de la production à un prix qui est nettement supérieur à celui du marché. Ça permet de subventionner les investissements qui ont été faits, et donc de pérenniser cette filière », détaille Leny Bensaid.
Un engagement qui a un coût. Depuis janvier, ils commercialisent sur leur site des sachets de 250 g pour 4,90 €. Ils en ont conscience, ce tarif peut être rédhibitoire : ils espèrent le réduire en mettant en place une offre vrac dans des épiceries bio.
Pour autant, le cofondateur d’Ibémi veut croire n’y aura pas de « course au fonio » et aux prix bas comme ça a pu être le cas en ce qui concerne le quinoa, l’autre céréale encore méconnue il n’y a pas si longtemps et depuis devenue star. « Un quinoa peu cher qui vient des montagnes des Andes, ça ne peut pas être éthique et ne faire de mal à personne. On pourra baisser les prix en produisant à plus grande échelle, mais le coût devra rester juste », insiste Leny Bensaid.
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