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Maroc : la task force anti-coronavirus

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    Maroc : la task force anti-coronavirus de Mohammed VI

    Le roi Mohammed VI a chargé cinq hauts commis de l’État de coordonner la stratégie de lutte contre la pandémie du Covid-19. Passage au scanner de cette équipe d’élite qui mêle politiques, scientifiques et sécuritaires.

    Il y a quatre semaines, le 17 mars, le roi Mohammed VI a réuni au palais royal de Casablanca un comité restreint pour discuter des dispositions à prendre pour faire face à la crise sanitaire du coronavirus. En plus du chef du gouvernement, cinq hauts responsables étaient présents autour de la table pour déployer sur le terrain ce plan inédit, suivi par le souverain lui-même. Qui sont-ils ? Quel est le rôle de chacun ? Sur qui s’appuient-ils ? Et, surtout, comment s’en sortent-ils jusque-là ? Trombinoscope de la task-force anti-coronavirus.

    Khalid Aït Taleb, ministre de la Santé

    Si l’ancien directeur du CHU de Fès ne s’attendait pas à devenir ministre lors du remaniement d’octobre 2019, il s’attendait encore moins à avoir à gérer la crise sanitaire la plus grave que le Maroc ait jamais connu. Le ministre avait d’ailleurs démarré du mauvais pied cette phase critique, notamment avec cette conférence de presse tenue le 2 mars où il démentait l’apparition de cas de coronavirus, quelques heures seulement avant l’annonce officielle du premier cas à Casablanca.

    Mais après cela, le responsable gouvernemental s’est plutôt bien rattrapé. Il a su mettre de côté ses appréciations personnelles sur l’administration héritée de son prédécesseur, pour enclencher une bonne dynamique au sein du département. La commission scientifique et technique consultative sur les affections respiratoires aigües, montée au sein du ministère, a bien fait ses preuves. Ses décisions semblent jusque-là judicieuses pour la définition de protocoles d’identification et de traitement des patients atteints de coronavirus, mais aussi en termes de priorité d’acquisition d’équipements médicaux.

    Résultat, le royaume garde une certaine avance sur la courbe de la pandémie, avec une capacité hospitalière et des lits de réanimation supérieurs au nombre de cas. Le département tient également le public informé de l’évolution de la situation et du dispositif à travers des points de presse quasi-quotidiens, animés généralement par Mohammed Youbi, directeur de l’épidémiologie.

    POUR PRÉPARER L’ÉTAT D’URGENCE, LES WALIS DES RÉGIONS ONT MOBILISÉ TOUS LES CAÏDS DU ROYAUME

    Abdelouafi Laftit, ministre de l’Intérieur

    Lui-même ancien Wali de Rabat, cet ingénieur connaît les arcanes de la gestion territoriale, paramètre clé pour la gestion du confinement obligatoire, décidé par le royaume le 20 mars. Pour préparer l’État d’urgence, les walis des régions ont mobilisé tous les caïds déployés dans les arrondissements administratifs du royaume. En treillis militaire, ces officiers réservistes ont arpenté les ruelles de leurs secteurs pour sensibiliser dans un premier temps sur les mesures prises. Les agents d’autorité sous leur coupe ont pour leur part effectué un recensement officieux pour relever et faire remonter les cas de démunis sociaux à prendre en charge, au fur et à mesure qu’ils remettaient et signaient les dérogations de déplacement. Une sorte de mise à jour improvisée de la base de données du Régime d’assurance médicale (Ramed), qui a servi à la distribution des aides pour les travailleurs de l’informel.

    Mais le maillage territorial du département de l’Intérieur ne s’arrête pas aux agents des annexes administratives. L’Initiative nationale de développement humain (INDH), chapeautée par le wali Mohamed Dardouri, est un atout de taille vu la connaissance de terrain qu’elle détient dans les communes les plus vulnérables où elle a tissé un large réseau associatif qu’elle peut mobiliser au besoin.

    Abdellatif Hammouchi, directeur de la Sûreté nationale

    Habitués à être en permanence en première ligne sécuritaire, les services de police ont depuis le début de cette crise sanitaire su s’adapter aux contraintes du contexte. La cellule de suivi et de veille du service de lutte contre les crimes électroniques a ainsi changé de fusil d’épaule pour se concentrer essentiellement sur les fake news diffusées sur les réseaux sociaux. Placée sous la coupe de la police judiciaire, pilotée par Mohamed Dkhissi, cette unité a déjà interpellé plus de 80 présumés auteurs de fausses informations.

    LES HOMMES DE HAMMOUCHI VEILLENT À LA SÛRETÉ DES RUES, AINSI QU’À LA PROTECTION DES SITES STRATÉGIQUES

    Dans les rues désertes, les hommes de Hammouchi veillent à la sûreté, sans compter la protection des sites stratégiques du royaume. Et avec les citoyens qui s’aviseraient de ne pas respecter les mesures de confinement obligatoire, ils se montrent fermes. La DGSN a ainsi annoncé avoir pris, jusqu’au 10 avril, 22.542 personnes en flagrant délit de violation et non-respect des mesures de l’État d’urgence. Mis à part quelques larcins recensés ici et là, et quelques tentatives de trafic de drogues à travers des camions de marchandises autorisés à circuler entre les villes, la situation sécuritaire reste sous contrôle.

    Abdelfettah El Ouarrak, inspecteur général des FAR

    Ce général de corps d’armée est plus habitué à déployer des hommes dans les dunes mouvantes du Sahara que dans les avenues encombrées des villes. Pourtant, le sexagénaire qui a commencé à gagner des galons dès 1976 au très réputé 11ème Régiment d’infanterie motorisé (RIM) a réussi un débarquement sans bavures ni ombrages. Les convois militaires qui ont fait leur entrée dans les villes dans l’après-midi du 20 mars ont réussi le juste dosage pour être à la fois dissuasif et rassurant.

    Outre ce déploiement de renforts dans les périmètres urbains pour épauler les forces de sécurité, la médecine militaire est particulièrement impliquée et sollicitée durant cette crise sanitaire. Dès le 23 mars, sur ordre du Commandant suprême des armées, des médecins galonnés ont pris leur quartier dans certains CHU pour épauler leurs confrères civils. Et jusque-là, deux hôpitaux militaires de campagne ont été déployés dans la périphérie de Casablanca pour faire face à un éventuel engorgement des hôpitaux. A la tête de l’inspection du service de santé militaire, on retrouve le général de brigade Mohammed Elabar, qui passe désormais plus de temps en blouse qu’en uniforme d’apparat.

    Mohamed Haramou, commandant de la Gendarmerie royale

    Contrôler les déplacements inter-urbains et sécuriser le Maroc rural, la Gendarmerie royale a toujours assuré ce rôle. Aussi, les effectifs de Mohamed Haramou n’ont eu aucun mal à mettre en place l’interdiction des déplacements entre villes dans le cadre des mesures d’État d’urgence, tout en permettant une fluidité des transports de marchandises et autres équipements médicaux.

    Cela a eu notamment pour effet de préserver certaines régions du royaume comme Dakhla Oued Eddahab, qui n’a jusque-là enregistré qu’un seul cas de coronavirus. Le monde rural est également relativement épargné par la propagation du virus selon les statistiques. Pour gérer au quotidien cette élite des Forces armées royales – qui a la spécificité de pouvoir coordonner avec l’Intérieur et la Justice et qui dispose de ses propres moyens logistiques -, le général de corps d’armée s’appuie sur une kyrielle d’officiers supérieurs. Parmi ceux qui s’illustrent, les colonels El Atiriss et El Youbi, respectivement chargés de la gestion des hauts gradés et de l’escadron d’honneur de la Gendarmerie royale.

    Jeune Afrique
    Droite des Valeurs
    Gauche du Travail
    Centre "Intérêt de Mon Pays"
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