Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Le comportement victimaire du Makhzen ou l’art de voiler le soleil avec le tamis

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Le comportement victimaire du Makhzen ou l’art de voiler le soleil avec le tamis

    mai 18, 2020 -

    Par Houria Hanem(*) – En diplomatie, plus que dans d’autres métiers, les mots ont un sens. Parfois directs pour établir les faits et sanctionner un état d’esprit. Le plus souvent, volontairement édulcorés. En diplomatie, les actes ont une valeur. Ils consacrent l’attachement d’un peuple aux principes et idéaux qu’il revendique à travers ses représentants. Le fameux consensus tant recherché est alors la synthèse parfaite entre les mots et les actes.

    De nos jours, les principes agréés au niveau des instances internationales et les faits bien établis sont ignorés ou bousculés par les puissants au profit de leurs objectifs hégémoniques. Des démentis futiles sont alors proposés par des autorités farfelues en panne d’argumentaire.

    Les tentatives inutiles de la diplomatie marocaine de «voiler le soleil avec le tamis», en apportant un démenti des récentes insultes proférées à l’encontre de l’Algérie par le consul marocain à Oran, participe de cette politique délibérée de trifouiller l’information. Cette communication bâtie sur le mensonge et la posture victimaire ne parvient pas à polluer le sens définitivement hostile du vocabulaire du consul, triplement condamnable. D’abord, tout diplomate se doit de respecter le pays hôte, même et surtout ennemi. Ce sont des règles immuables stipulées par la Convention de Vienne, mais aussi des usages presque chevaleresques. Ensuite, s’agissant d’un Marocain qui s’adresse à ses concitoyens, il doit donner le bon exemple et leur recommander de demeurer polis et affables pour prouver la fraternité revendiquée, notamment par le chef hiérarchique du consul, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita.

    A longueur de discours qui relèvent la gageure d’être aussi doucereux que persifleurs, il déclame la fraternité. La main tendue par un supposé élan du cœur est trahie par l’esprit belliqueux porté à l’écran par le vocabulaire irréfutable.

    Enfin, et surtout, qui est l’ennemi de qui ? Un simple rappel factuel des graves violations récentes par le Maroc du code de la fraternité indique qu’au contraire, l’Algérie est victime d’assauts répétés. Inutile de remonter à 1963, à la fameuse Guerre des sables déclenchée par nos frères, dès l’indépendance donc.

    Il suffit de se remémorer l’arrachage de notre étendard national du haut du consulat général d’Algérie à Casablanca, sans que s’élève ne serait-ce qu’une simple désapprobation des autorités marocaines officiellement très «fraternelles». C’est, d’ailleurs, la très officielle RFI qui rapporte la première cet incident entre frères, probablement par amitié désintéressée (1). Toujours vigilant, ****************** commente la comédie du procès du jeune affidé du Makhzen, auteur de l’arrachage du drapeau algérien (3).

    Les accointances avec tous les détracteurs professionnels de l’Algérie et le soutien au MAK, qui prône l’éclatement de l’Algérie, sont autant d’actes délibérément hostiles à l’Algérie.

    Le mot ennemi ne souffre aucune ambiguïté. Il exige une réaction immédiate, adéquate : déclarer ce consul peu diplomate persona non grata. Au mieux, demander aux autorités marocaines de rappeler immédiatement leur représentant, c’est le moins que nous sommes en droit d’attendre de nos «frères». C’est apparemment ce qui aurait été requis par Sabri Boukadoum lors de l’entretien avec Nasser Bourita à la demande de ce dernier.

    Précisément, cette sollicitation d’une conversation téléphonique entre «frères et voisins» administre, en elle-même, la preuve de la faute. Jamais, le ministre marocain n’aurait pris la peine de demander un entretien téléphonique avec son homologue algérien si le vocable «ennemi» n’avait pas été émis incontestablement.

    Le subtil communiqué du ministère des Affaires étrangères, informant de la convocation de l’ambassadeur marocain à la suite des propos inamicaux du consul marocain à Oran, offre gracieusement tous les champs des possibles à nos «frères». Pourquoi diable permettre le doute sur l’énoncé du consul marocain, en ajoutant «si cela était établi» ? La vidéo est très claire : on entend le consul prononcer distinctement qu’il se trouve dans un «pays ennemi». Ce n’est même pas un écart de langage ; c’est une assertion. «Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément».

    A juste titre, les médias, les parlementaires, les simples citoyens algériens ont tous eu la bonne réaction : le souhait d’une expulsion du diplomate marocain. A ceux qui seraient tentés de se montrer plus «cléments» avec le voisin de plus en plus acerbe, critique et agressif, il est nécessaire de leur rappeler qu’en diplomatie, c’est exactement comme pour le noble art, il n’y a pas de place pour les postures médianes. Par diplomatie, on peut choisir de revêtir des gants bien rembourrés, ou bien d’éviter le K.-O., mais en aucun cas se défiler et encore moins donner des points à l’adversaire fût-il un «frère». Le ring onusien offre le cadre idoine pour des combats à la loyale.

    Nos frères marocains nous cherchent querelle car l’Algérie ne cède pas aux pressions en demeurant fidèle à ses principes fondateurs qu’elle a d’ailleurs défendus tant à New York qu’à Genève, et encore davantage à Addis-Abeba. Le Maroc attend de l’Algérie qu’elle piétine ses valeurs et l’aide à légitimer la colonisation du Sahara Occidental. Ce même Maroc a pourtant accepté de siéger à l’Union africaine (UA) aux côtés de la RASD. Mieux encore, le dahir (décret royal) entérinant l’adhésion du Maroc à l’UA, reconnaît de jure la RASD et a validé la signature du Président sahraoui – dûment enregistré dans le préambule de la constitution de l’UA, parmi les pères fondateurs, 39e signature.

    Sans gêne aucune, ce même dahir encense les principes de l’UA (article 4) dont notamment le respect des frontières telles qu’existantes à l’indépendance. C’est incroyable mais vrai ! Et vérifiable (3). Le Maroc siège à l’UA avec la RASD et il accepte même de participer à des travaux présidés par un responsable sahraoui ou l’inverse. Dans le même temps, dans l’incohérence la plus totale, il exige de pays organisateurs de Sommets avec l’UA de bannir la RASD.

    L’Algérie n’est pas l’ennemie du Maroc. Elle souhaite simplement que le droit s’applique au Sahara Occidental comme il a été appliqué au Timor Leste. Que le référendum d’autodétermination (le fameux «R» dans Minurso), se réalise rapidement et que ses résultats soient respectés. Faut-il rappeler aux amnésiques qu’à l’ONU, le Maroc faisait partie des coauteurs de la résolution de l’Assemblée générale qui réclamait de l’Espagne l’achèvement de la décolonisation de Saguia El-Hamra et Rio de Oro, c’est-à-dire le Sahara Occidental ? Le retournement de veste s’est opéré à la faveur de la maladie du Caudillo. Exploitant une situation de vacation du pouvoir, avant la désignation du roi comme successeur de Franco, le Maroc a investi la brèche. Ce n’est pas l’Algérie, mais la signature des Accords de Madrid en novembre 1975, dans l’illégalité et en violation du droit international, qui a généré le conflit du Sahara Occidental. Le peuple sahraoui n’avait pas accepté ce diktat.

    Et l’Algérie, parce qu’elle soutient, sous toutes les latitudes, les principes sacro-saints du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, a été estampillée «ennemie du Maroc». Mais, au fait, le Polisario, ce n’est pas à Alger mais en Mauritanie qu’il a été créé le 10 mai 1973. Plus loin dans l’histoire, c’est le Maroc qui a demandé, en 1963, l’inscription du Sahara espagnol sur la liste des territoires non-autonomes de l’ONU. Bien sûr, avec des visées non-avouables, mais il a reconnu, ce faisant, que ce territoire n’était pas le sien, sinon la logique diplomatique aurait recommandé la revendication de ce territoire «marocain occupé par l’Espagne» et non pas le territoire de Saguia El-Hamra et Rio de Oro occupé par l’Espagne. Plus loin encore dans l’histoire, décidément féconde en faits têtus, précisément d’octobre 1957 à avril 1958, la France et l’Espagne mènent conjointement l’opération militaire «Ecouvillon» pour faire échec aux velléités expansionnistes du Maroc, fraîchement indépendant et déjà animé du fantasme complètement fou d’agrandir le Maroc en rognant un peu de l’Ouest de l’Algérie, en guerre, du Nord-Ouest du Mali, encore occupé, et en avalant carrément la Mauritanie pour rejoindre les rives du fleuve Sénégal, pas moins. Ce sont les livres d’histoire et les historiens français qui l’affirment, pas l’Algérie ou les Algériens.

    De plus en plus loin dans l’histoire, en 1900, la France, qui occupe le Maroc, et l’Espagne, qui occupe le Sahara Occidental – Conférence de Berlin de 1885 – signent une convention délimitant les frontières entre le Maroc, l’Algérie et le Sahara Occidental. Ce sont celles-ci que le Maroc a héritées de la France en 1956. Puis, le Maroc réussira à annexer les régions de Tan-Tan et Tarfaya, suite à un accord avec Franco. Ce sont ces mêmes frontières qui sont reconnues par la Cour internationale de justice (CIJ), laquelle a définitivement jugé que le Maroc n’avait aucune souveraineté sur le territoire du Sahara Occidental et que – précision très importante – les tribus sahraouies n’avaient pas prêté allégeance au roi alaouite.

    Il n’y a pas que le Sahara Occidental, territoire non-autonome objet du conflit qui oppose le Maroc à la RASD, qui est source de l’animosité marocaine vis-à-vis de l’Algérie. Beaucoup d’actes inamicaux s’y sont rajoutés. Parfois même avec la complicité de mercenaires internationaux, souvent francophiles de la gauche-caviar, amateurs de la dolce vita marrakchie. Un seul suffira à illustrer les objectifs destructeurs que nous nourrissent nos voisins : l’Algérie est volontairement inondée de cannabis marocain. Notre jeunesse est prise pour cible. Comment expliquer que des camions emplis de tonnes de cette drogue marocaine maléfique sillonnent en toute liberté les routes du Maroc, leader mondial du trafic de cannabis, donc rompu en principe à la surveillance de sa production, de son transport et de sa commercialisation ? Ces transporteurs passent les frontières terrestres comme une lettre à la poste. Heureusement que la plupart d’entre eux sont interceptés par notre gendarmerie à la frontière. Les saisies à Tlemcen et sa région sont quasiment quotidiennes.

    Pour se rafraîchir la mémoire, les frontières ont été fermées par l’Algérie en réaction à la décision très peu fraternelle des autorités marocaines d’expulser du Maroc tous les Algériens, suite à l’attentat à Marrakech. En ce temps-là, été 1994, l’Algérie était elle-même en proie aux attentats terroristes et n’avait qu’un objectif : rétablir sa sécurité intérieure. Plus tard, l’on apprendra que les auteurs de l’attentat au Maroc étaient des Franco-marocains. Mais le mal était fait ; l’Algérie avait été offerte à la réprobation internationale. C’est tellement facile d’accuser le voisin !

    L’Algérie a suffisamment de défis à relever pour ne pas s’encombrer de germes haineux à l’encontre de ses voisins. Depuis toujours, face à l’agressivité de roquets en mal de flagornerie à leur roi, les diplomates algériens tentent gardent leur sang-froid. Et c’est loin d’être facile car notre sang ne fait qu’un tour dès lors que nous sommes confrontés à la mauvaise foi et au déni de justice.

    Depuis mes premiers pas en diplomatie, on m’a enseigné que l’Algérie fonde sa politique étrangère sur un «pentateuque» découlant de sa lutte pour la libération nationale : l’attachement à sa souveraineté nationale, le respect des frontières issues de la colonisation, le droit des peuples à l’autodétermination, la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays et le droit au développement, à la paix et à la sécurité pour tous les peuples. C’est notre bréviaire diplomatique.

    Les références bibliques soulignent le choix d’œuvrer en conscience pour la paix, la fraternité et le vivre-ensemble, mais pas au mépris des droits des Palestiniens, des Sahraouis, de tous les Hommes victimes de crimes et de violations de leurs droits fondamentaux. Qassaman !

    H. H.

    Ancienne diplomate

    (1) in Radio France Internationale : «Un manifestant marocain a réussi à se hisser, le vendredi 1er novembre, sur le toit du consulat d’Algérie à Casablanca, et en arracher le drapeau. Il a tenté de s’enfuir en l’emportant, mais il a été arrêté à sa descente par la police. Cet incident intervient dans un contexte de crise diplomatique entre les deux pays. Le Maroc a rappelé, le 30 octobre, en consultation son ambassadeur à Alger et la presse marocaine multiplie les attaques contre l’Algérie». L’on remarquera le traitement pro-marocain par anticipation en louant l’intervention louable de la police. Bien-sûr, l’information est délibérément orientée.

    (2) Algerie patriotique explique les fausses velléités de la justice marocaine.

    (3) Journal Officiel du royaume du Maroc du 31 janvier 2017.
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Le consul marocain a commis une grande erreur qui a choqué toute un peuple.
    If you want to go fast go alone, if you want to go far go together....
    You have to have a dream so you can get up in the morning....

    Commentaire


    • #3
      Aller,
      Le consul à commis une bourde diplomatique qui rendent heureux ceux qui complotent contre notre Sahara tout en méprisant l'avenir de la région pour les besoins de cette même propagande
      Mais ce qui me frappe c'est que Algérie patriotique avance nos arguments dénués du contexte auxquels ils se rattachent.

      Et l’Algérie, parce qu’elle soutient, sous toutes les latitudes, les principes sacro-saints du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, a été estampillée «ennemie du Maroc». Mais, au fait, le Polisario, ce n’est pas à Alger mais en Mauritanie qu’il a été créé le 10 mai 1973
      Si c était juste une position de principe,
      Cela passerait mais ce qui ne passe pas point c'est manifestement une hostilité ouverte sur l'intégrité et territoriale du Maroc par un geste des plus indicatif qui est celui d'une

      guerre non assumé, par le régime algérien.
      Et pourtant,
      De 1973 à 1976,
      Tindouf n'était point le sanctuaire armé de contre l'Espagne

      Plus loin dans l’histoire, c’est le Maroc qui a demandé, en 1963, l’inscription du Sahara espagnol sur la liste des territoires non-autonomes de l’ONU. Bien sûr, avec des visées non-avouables, mais il a reconnu, ce faisant, que ce territoire n’était pas le sien, sinon la logique diplomatique aurait recommandé la revendication de ce territoire «marocain occupé par l’Espagne» et non pas le territoire de Saguia El-Hamra et Rio de Oro occupé par l’Espagne.
      Algérie patriotique reconnaît que c'est le Maroc qui est l'initiateur de l'inscription du sahara au comité des 24 mais le maquille de manière loufoque pour en atténuer la portée.

      Au grand Dame d'Alger et d'Algerienpatriotique,
      Le Maroc l'a inscrit dans cette chambre à palabre justement car il revendique ce territoire comme l'héritage de la colonisation et que l'Espagne ne voulait point en discuter de manière direct avec le Maroc

      [Plus loin encore dans l’histoire, décidément féconde en faits têtus, précisément d’octobre 1957 à avril 1958, la France et l’Espagne mènent conjointement l’opération militaire «Ecouvillon» pour faire échec aux velléités expansionnistes du Maro]

      Ici,
      Algérie patriotique ce contredit et confirme bien que le Maroc avait bien une revendication territoriale et que l'armée de libération du sud faisait une guérilla en vue de déloger l'Espagne dans le seul but de le rattacher au Maroc.

      La bourde de notre diplomate a eu cet effet inattendu que Algérie patriotique entraîné par son délire,

      Est devenu malgré lui,
      Un avocat de notre cause
      Dernière modification par manneke, 19 mai 2020, 00h39.

      Commentaire


      • #4
        ecouvillon

        La fin des années 50 représente un tournant dans l'histoire de la région avec la maturation des mouvements d'indépendance africains et arabes. L'Espagne qui est en train de consolider sa présence, notamment avec le début de l'exploitation économique, se trouve ainsi confrontée à un double problème: la reprise de la lutte du peuple sahraoui et les revendications étrangères.
        Le 2 mars 1956 le Maroc accède à l'indépendance. Sous l'impulsion du parti de l'Istiqlal, qui a élaboré un an auparavant une carte du "Grand Maroc" allant de la Méditerranée jusqu'au fleuve Sénégal en passant par une partie de l'Algérie, le Maroc commence à réclamer officiellement les territoires sous occupation espagnole et française. Continuant le combat entrepris au sein de l'Armée de Libération Marocaine, les Sahraouis effectuent une série d'attaques jusqu'en Mauritanie. Cette continuation de la lutte armée pour libérer la région met en difficulté l'Espagne. Le Maroc retire alors son appui, mais il faut une opération combinée des armées françaises et espagnoles, pour rétablir l'ordre au Sahara: c'est l'opération "Ecouvillon" de février 1958.
        Un décret espagnol du 10 janvier de la même année établit deux provinces séparées: Ifni et le Sahara Occidental. La zone de Tarfaya est "rétrocédée" au Maroc. Administré comme une province métropolitaine, le Sahara est représenté aux Cortès, le parlement espagnol, par trois députés. Le pouvoir est attribué à un gouverneur général dépendant du président du gouvernement, le général Franco. Des élections établies sur une base assez réduite et corporatiste, désignent des conseils provinciaux.
        La décision de la France de créer la République Islamique de Mauritanie, le 28 novembre 1958, réanime les ambitions marocaines. La proclamation de son indépendance, le 28 novembre 1960, déclenche une longue querelle entre le Maroc et la Mauritanie qui, à son tour, commence à revendiquer des droits sur le Sahara. Les ambitions marocaines n'épargnent pas l'Algérie engagée dans sa lutte de libération. Après l'indépendance le gouvernement algérien est immédiatement confronté au problème et l'intransigeance marocaine conduit à l'affrontement armé d'octobre 1963.
        Les revendications marocaines maintiennent une tension jusqu'en 1970. Après un règlement bilatéral avec l'Algérie puis avec la Mauritanie la rencontre de Nouadhibou, le 14 septembre, permet d'arriver, entre autres, à un accord commun sur la question du Sahara. Chacun admet le principe de l'autodétermination sur la base de la résolution de l'Assemblée générale de l'O.N.U du 16 décembre 1965. Le Maroc semble donc abandonner ses prétentions, un accord avec l'Espagne lui ayant permis d'obtenir en 1969 l'enclave d'Ifni. En échange, l'Espagne maintient sa présence à Ceuta, Melilla et aux îles Jafarines
        La question du Sahara, entre temps, est portée à l'attention des instances internationales, et notamment des Nations Unies. L'Espagne, elle, prépare l'exploitation des mines de phosphates de Bou Craa.
        Le 16 octobre 1964 le comité de décolonisation de l'O.N.U. adopte une résolution demandant à l'Espagne d'appliquer pour Ifni et le Sahara Occidental, la résolution du 14 décembre 1960 sur l'octroi de l'indépendance aux pays sous domination coloniale. Mais aucune mention n'est faite des revendications du Maroc et de la Mauritanie, ce qui n'engage pas Madrid à traiter avec ces pays. L'année suivante, le 16 décembre, l'Assemblée Générale adopte une résolution qui demande à l'Espagne de prendre des mesures en vue de décoloniser les deux territoires.
        Le 20 décembre 1966, l'Assemblée générale de l'O.N.U. approuve une nouvelle résolution invitant l'Espagne à organiser un référendum, sous le contrôle des Nations Unies, de manière à permettre à la population autochtone de s'exprimer librement, et de prévoir le retour des exilés.
        Cette même année l'Algérie est appelée à discuter de la question devant le comité de décolonisation de l'O.N.U. en tant que partie intéressée. Elle souligne qu'elle n'a pas de revendications territoriales mais que seule la préoccupe la décolonisation d'un pays limitrophe qui fait l'objet, comme une partie de son territoire d'ailleurs, des convoitises d'un autre pays voisin.
        The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

        Commentaire


        • #5
          La guerre de 1957-58 contre la présence coloniale espagnole fut une authentique manifestation du nationalisme sahraoui, malgré le peu de rayonnement politique du mouvement sur le plan intérieur, la prééminence de l'aspect religieux (jihad) sur l'objectif politique (indépendance) et les manipulation sournoises menées par l'expansionnisme marocain naissant du post-protectorat.
          Un élément de poids qui confirme cela: la complicité entre l'Espagne, la France et le Maroc pour étouffer le mouvement sahraoui à travers l' " opération Ouragan ", au cours de laquelle deux cents avions français et espagnols et les forces des armées des trois pays s'unirent pour déclencher une contre-offensive à partir des côtes sahraouies, de la Mauritanie, de l'Algérie et du Maroc. Cette complicité s'illustre aussi par la contrepartie faite par l'Espagne au Maroc en lui cédant la province sahraouie de Tarfaya ( villes : Tarfaya et Tantan) en 1958.
          Si après cette guerre perdue le peuple sahraoui fut à nouveau l'objet d'une entreprise d'extermination et de persécution, sa conscience nationale et politique n'a fait néanmoins que s'affermir.
          Malgré la grande vigilance coloniale au Sahara et la répression systémique au Maroc, à partir du début des années soixante commença une réorganisation des forces vives nationalistes dans les villes, les centres ouvriers et au sein des réfugiés dans les pays voisins. Ce processus sera matérialisé par la formation d'une organisation politique indépendantiste (et clandestine) dont la tâche fut de réunir et de canaliser les forces et les aspirations populaires. Le Mouvement de Libération du Sahara se développera à l'intérieur et élargira son action à toute la colonie.
          Sans recourir à des opérations armées, l'action de la nouvelle organisation commença à se manifester à travers des grèves de travailleurs, des actes de rejet de l'administration coloniale et de ses représentants (comme à l'époque la récente Assemblée Générale du Sahara, la " jemaâ "), des revendications estudiantines à caractères purement politiques telles l'enseignement de la langue arabe et de l'histoire nationale sahraouie, la construction d'écoles, de collèges et d'établissements pour les jeunes, etc...
          Vivant dans la clandestinité le mouvement commença à être traqué par l'appareil de sécurité espagnol; en 1969 le couvre-feu fut décrété sur tout le territoire, suivi de nombreux emprisonnements et d'expulsions. La même année, l'ONU demanda à l'Espagne de mettre en application la résolution 1514 pour décoloniser le territoire.

          Zemla
          Face à cette situation, le gouvernement colonial monta une opération à caractère publicitaire, le 17 juin 1970 à El Ayoun, en convoquant une manifestation sahraouie pour exprimer l' " adhésion à la Mère Patrie ". La manoeuvre fut décelée par le MLS qui saisissait l'occasion pour manifester explicitement le rejet par le peuple sahraoui du colonialisme et présenter un document dans lequel il demande à l'Espagne qu'elle concède le plus tôt possible l' indépendance au territoire. La manifestation à El Ayoun, quartier de Zemla, à laquelle prirent part des milliers de personnes, se réédita à Smara et Dakhla. Surpris un général espagnol ordonna aux force de la police et de la légion (EL Tercio) de faire disparaître la foule; ce fut le massacre suivi de persécutions et d'emprisonnements de centaines de militants.
          Cet événement marqua un nouveau jalon dans l'évolution du Mouvement de Libération Nationale Sahraoui dans la mesure où il n'a pas seulement démasqué le caractère colonialiste du " paternalisme franquiste" et du " provincialisme" mais aussi attiré l'attention des pays de la région, de l'Afrique et du monde, sur l'existence et sur la lutte du peuple sahraoui pour sa liberté. Mais le plus important est que le 17 juin a donné au MLNS une expérience dans la lutte contre la domination étrangère et accéléré la prise de conscience dans les milieux sahraouis marginalisés soit par l'effet colonial soit par la politique d'absorption entreprise au sein des exilés par le Maroc et la Mauritanie.
          Réorganisé dans des conditions particulièrement difficiles tout au long des années 1971 et 1972, le Mouvement se transforma en une Organisation armée portant le nom de Front populaire pour la Libération de Saguia el Hamra et Rio de Oro (Front POLISARIO) après un congrès constitutif tenu le 10 mai 1973.
          La lutte armée fut déclenchée le 20 mai parallèlement au déploiement d'une action politique d'envergure visant à modifier et organiser tout le peuple en faveur de l'indépendance nationale, expliquer au niveau international la situation de la colonie et solliciter appui moral et matériel à la cause.
          Le Front POLISARIO avait dirigé son action contre l'ensemble des piliers du colonialisme (armée, administration, diplomatie et alliances régionales). Après des années d'intense action sur tout ces fronts, l'Avant-garde obligea l'Espagne à reconnaître le droit à l'autodétermination et à l'indépendance; ses troupes abandonnaient de nombreux postes à l'intérieur. Elle renonça à la politique néocoloniale qu'elle se proposait de mettre en oeuvre à travers l'octroi de l' "indépendance" au "PUNS", un parti fantoche créé pour ce but par les services secrets espagnols à la dernière heure, qui n'a pu franchir l'épreuve du soutien du peuple dans sa totalité au Front POLISARIO.
          Ce n'est pas un hasard si, durant ces années de maturation de la conscience nationaliste, une foule de mouvements prend naissance et se présente avec éclat sur la scène internationale. Ces prétendus mouvements, appuyés, cautionnés par les gouvernements espagnol et marocain, ont contribué à répandre dans l'opinion publique, européenne en particulier, une image faussée de la situation au Sahara Occidental .
          Le premier à se présenter sur la scène est le MOREHOB, le Mouvement Révolutionnaire des Hommes Bleus, né en 1972 au Maroc, dans le but de libérer le Sahara et les présides espagnoles de Ceuta et de Melilla. Son président Eduardo Moha arrive en effet à Alger début 1973. Il y réside quelque temps sans que l'Algérie lui accorde un soutien particulier. Mais bientôt, Moha disparaît d'Alger pour se manifester dans des pays européens et arabes puis revient à Rabat pour y défendre les thèses marocaines. Ainsi est dévoilée sa véritable identité: Bachir Figugi, agent marocain. Du reste le pseudonyme était mal choisi: malgré l'allusion aux Hommes Bleus, le nom de Moha n'a rien de Sahraoui, sans parler du prénom chrétien.
          En 1975, on entend parler du P.U.N.S., Parti de l'Union Nationale Sahraouie, lancé par Madrid en Europe et dans les pays arabes. Au Sahara il regroupe quelques notables, des membres de la JEMAA et les députés sahraouis mais, comme les événements postérieurs le démontreront, beaucoup d'entre eux s'étaient ralliés par convenance. De toute manière, ce mouvement reste coupé de l'ensemble de la population.
          Puis c'est le tour du F.L.U., Front de Libération et de l'Unité, constitué par des militaires marocains. A Rabat et à Nouakchott naissent et disparaissent d'autres sigles encore qui ne durent que le temps d'un éclair.
          The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

          Commentaire


          • #6
            LA REPRISE DES REVENDICATIONS MAROCO-MAURITANIENNES
            En 1974, la situation est à un tournant. La position de l'Espagne sur le plan international, devient difficile. Au Maroc, le roi Hassan II doit faire face à des difficultés internes, et les partis politiques ne manquent pas de l'attaquer sur la "question du Sahara". Les deux pays doivent prendre acte du renforcement du Polisario qui, sans bruit ( sinon celui des armes ) les a pris en contre-pied. L'attente n'est plus une tactique efficace. Alors, les prises de position se succèdent.
            Le gouvernement espagnol prend la décision, le 12 juillet 1974, de mettre en application un projet conférant au Sahara Occidental un statut d'autonomie interne.
            L'Istiqlal reprend alors avec force sa campagne pour la récupération des territoires occupés. Le 20 août, Hassan II, dans un discours officiel, déclare qu'il s'opposera à un éventuel référendum au Sahara.
            Le jour suivant, le gouvernement espagnol modifie son projet initial mais s'engage à organiser un référendum avant juillet 1975.
            La tension ne cesse de s'accroître jusqu'à ce que, le 17 septembre, Hassan II annonce le recours à la Cour Internationale de Justice de la Haye. Il veut qu'elle se prononce sur les droits historiques du Maroc au Sahara Occidental. Le Maroc ne cesse pas pour autant ses manoeuvres. Trouvant dans l'Algérie un opposant absolu à toute solution contraire aux principes de l'O.N.U et de l'O.U.A, autodétermination des peuples et intangibilité des frontières héritées de la colonisation, le Maroc prend contact avec l'Espagne et la Mauritanie qui, entre temps, s'est remise à revendiquer "son" Sahara.
            En octobre 1974, lors du sommet arabe de Rabat, un accord secret est conclu entre Hassan II et Ould Daddah. Ainsi la délégation mauritanienne appuie, à la 29ème session de l'O.N.U., en 1974, la démarche marocaine visant à dessaisir l'Assemblée Générale du dossier sahraoui pour le remettre à la Cour de La Haye. Cette démarche rencontre l'opposition espagnole mais, à la fin de l'Assemblée Générale, le 13 décembre 1974, est adoptée une résolution et, sans préjudice de l'application du principe de l'autodétermination, il est demandé à la Cour de La Haye un avis consultatif sur la question suivante: "Le Sahara, au moment de la colonisation espagnole, était-il une terre sans maître ? et si non, quels étaient ses liens juridiques avec le Maroc et la Mauritanie?".
            L'Assemblée charge enfin un comité spécial d'étudier la situation dans le territoire et de préparer une mission de visite. Cette mission spéciale de l'O.N.U., composée de représentants de trois pays, la Côte d'Ivoire, Cuba et l'Iran, arrive dans la région au mois de mai 1975.
            Le 12 mai, à El Ayoun, à l'occasion de la manifestation populaire organisée pour accueillir la mission, une écrasante majorité des présents proclame son soutien au Front Polisario et revendique l'indépendance du pays.
            Les manifestations se succèdent et toutes mettent en évidence une prise de conscience politique de la population. Le "parti espagnol", le P.U.N.S., se révèle comme ayant une réalité populaire pratiquement nulle.
            La délégation de l'O.N.U. poursuit sa visite au Maroc. Le Morehob et le F.L.U. lui sont présentés comme mouvements de libération mais ils n'arrivent guère à présenter leurs "mouvements". En Algérie, dans les premiers camps de réfugiés, vers Tindouf, le soutien au Front et à l'indépendance se manifeste à nouveau. En Mauritanie, malgré la mise en scène des autorités mauritaniennes des manifestations de soutien au Front sont mises en évidence.
            Le rapport de cette mission de visite de l'O.N.U. est rendu public le 15 octobre 1975. Après avoir rappelé les positions des parties concernées et intéressées, le rapport reconnaît, à propos des opinions de la population elle-même, que «la quasi unanimité s'est prononcée en faveur de l'indépendance et contre les revendications du Maroc et de la Mauritanie" et il ajoute que "le Front Polisario qui était comme clandestin jusqu'à l'arrivée de la mission est apparu comme la force politique dominante dans le territoire. Partout dans le territoire la mission a assisté à des manifestations de masse en sa faveur". Quant aux conditions de règlement du problème, la mission se prononce pour une consultation libre de la population. Elle reconnaît la responsabilité de l'Espagne dans le processus de décolonisation et la nécessité d'éviter toute initiative visant à changer le statu-quo dans le territoire.
            Le lendemain de cette publication, la Cour Internationale de Justice de La Haye rend public l'avis consultatif. Tout d'abord la Cour affirme que le Sahara Occidental n'était pas un territoire sans maître ( terra nullius ) au moment de la colonisation espagnole. Quant à la question des liens entre le Sahara et les pays voisins, la Cour reconnaît l'existence, "au moment de la colonisation espagnole, de liens juridiques d'allégeance entre le sultan du Maroc et certaines tribus vivant sur le territoire du Sahara Occidental". Elle reconnaît également "l'existence de droits y compris certains droits relatifs à la terre, qui constituaient des liens juridiques entre l'ensemble mauritanien, au sens où la Cour l'entend, et le territoire du Sahara Occidental." Par contre la Cour conclut que les éléments et renseignements portés à sa connaissance n'établissent l'existence d'aucun lien de souveraineté territoriale entre le Sahara Occidental et le Maroc ou la Mauritanie. En conclusion la Cour affirme qu'il n'existe aucun lien pouvant remettre en cause la résolution de l'O.N.U. de 1960 relative à la décolonisation et à la nécessité de "l'application du principe d'autodétermination grâce à l'expression libre et authentique de la volonté des populations du territoire".
            The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

            Commentaire


            • #7
              7. L'ACCORD DE MADRID
              Le 16 octobre, jour même de la publication du verdict de la Cour de La Haye, Hassan II annonce l'organisation d'une grande marche "pacifique", la "marche verte", de 350.000 personnes vers le Sahara Occidental pour réaffirmer, avec une mise en scène populaire, les revendications marocaines sur le territoire. Le succès des thèses sur l'autodétermination, au plan international, est ressenti par les partis d'opposition marocains qui font alors pression sur Hassan II pour abandonner son attentisme.
              Cette "marche verte" devient alors le paravent derrière lequel se joue la véritable scène.
              Madrid réagit violemment contre la décision marocaine, mais aussitôt des pourparlers s'engagent entre les deux pays. La "marche verte" est ajournée, ce qui laisse entendre qu'un accord est proche: mais le 6 novembre, les marcheurs pénètrent de quelques kilomètres dans le Sahara pour y rester quelques jours seulement. Cette marche permet au roi de récupérer un certain "soutien populaire" et de cacher l'infiltration de l'armée marocaine - du reste commencée depuis une semaine au moins comme le démontrent les accrochages qui eurent lieu entre le Polisario et les troupes marocaines. Il se peut que cette marche verte servit encore à vaincre les dernières résistances du clan légitimiste espagnol et à présenter comme inévitable à l'opinion publique espagnole un accord qui, s'il n'est pas équitable, permet un désengagement sans affrontement.
              Officiellement, l'Espagne réaffirme jusqu'au dernier jour sa position favorable à une solution respectueuse des résolutions de l'ONU. Mais l'Espagne cherche surtout à se dégager sans trop perdre la face et à sauvegarder ses intérêts dans la région. Or tout cela intervient au moment d'une passation de pouvoir fort délicate et l'on ne veut pas que l'affaire du Sahara l'entrave: Franco meurt le 20 novembre.
              C'est ainsi qu'un accord tripartite est signé le 14 novembre 1975 à Madrid entre l'Espagne, le Maroc et la Mauritanie. Rendu en partie public quelques jours après, cet accord prévoit "l'institution d'une administration intérimaire dans le territoire avec la participation du Maroc et de la Mauritanie, et avec la collaboration de la Djemaa", et la fin de la présence espagnole avant le 28 février 1976. Il est réaffirmé que "l'opinion de la population sahraouie exprimée par la Djemaa sera respectée". Tout cela est présenté comme une application des résolutions de l'O.N.U..
              C'est ainsi que le vieil instrument de la politique colonialiste de l'Espagne est réhabilité pour permettre à son ancien tuteur de se libérer du poids de la décolonisation. Une série d'accords qui ne seront connus que petit à petit sauvegardent les intérêts espagnols. Quant au partage du Sahara, entre le Maroc et la Mauritanie, il devient effectif le 14 avril 1976, jour de la délimitation des frontières officielles.
              The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

              Commentaire


              • #8
                AVANT LA COLONISATION
                L'histoire du Sahara Occidental jusqu'au début de la colonisation espagnole, à la fin du siècle passé, ne peut pas être séparée de l'histoire de l'Afrique nord-occidentale.
                En effet, se situant à la frontière entre le Maghreb et l'Afrique Noire le Sahara Occidental devenait le point stratégique des échanges entre ces deux régions. En même temps, par sa position géographique, à l'extrême pointe de l'expansion arabe, et aux limites des grandes routes sahariennes, le Sahara Occidental a pu conserver une certaine originalité tout en participant aux grands mouvements historiques de l'ensemble maghrébin.
                Il est toutefois vain de rechercher dans son histoire l'intégrité territoriale d'une nation au sens moderne du mot. Du fait de la nature sociale des communautés nomades, et d'une histoire marquée par les courants ascendants et descendants, l'entité territoriale de ce pays comme celle des autres pays africains n'a pu être définie d'une façon rigide que par l'empire colonialiste. Il est aussi vain de rechercher dans cette région l'origine d'un droit historique de quelque pays voisin. Au contraire, à partir du XIVème siècle notamment, une nette distinction politique sépare cette région du reste de l'Afrique nord-occidentale. En tout état de cause, ce qui fait aujourd'hui du Sahara Occidental, comme de bien d'autres pays, africains ou non, une " nation " et aussi un peuple, ce n'est pas la référence aux frontières du passé précolonial mais d'abord et surtout la volonté de ce peuple de conquérir sa liberté.
                Aux temps préhistoriques l'immense désert de l'actuel Sahara était une région relativement favorisée par un climat humide. Cette région était peuplée de négroïdes auxquels se mélangeaient des populations berbères venant de la côte méditerranéenne à travers le Maghreb.
                L'assèchement du Sahara, à partir du troisième millénaire avant J.C. provoque la coupure entre les populations noires et berbères. Les premières, sédentaires, s'installent au Sud du Sahara tandis que les secondes, nomades, restent au Nord tout en assurant une liaison entre la Méditerranée et l'Afrique Noire. Cette liaison est bien mise en évidence par la route des chars (retracée suivant les gravures rupestres) qui depuis le sud-oranais et le sud marocain, arrivait à la boucle du Niger en passant par le Rio de Oro et la Mauritanie.
                Vers le dernier millénaire avant J.C., les Phéniciens, installés jusqu'au nord de la côte atlantique du Maroc, contrôlent le trafic de l'or venant du Sénégal en empruntant la route du littoral atlantique. Au Vème siècle avant J.C. un Phénicien aurait fait un voyage jusqu'à cap Juby et même jusqu'au Golfe de Guinée L'arrivée des Romains, au IIIème siècle avant J.C., ne perturbe pas trop la vie des populations berbères de la région occidentale du Sahara . Au début de l'ère chrétienne, l'introduction du dromadaire permet de reprendre progressivement les contacts avec l'Afrique Noire, quasiment interrompus après la désertification. Décisive pour toute l'Afrique du Nord, l'invasion arabe s'accomplit par expéditions successives à partir de 640 après J.C. Le Maghreb est atteint dès 647 par Okba ben Nafi, qui aurait même atteint la côte atlantique vers 683. Malgré les résistances berbères à l'invasion militaire, l'islamisation se fait assez rapidement. Au VIIIème siècle la région connaît un grand essor, dû à l'impulsion donnée par la présence arabe au commerce de l'or entre la ville de Sijilmassa (dans la région du Tafilalet dans le sud marocain) et celle de Aoudaghost (dans la région de l'Aouker dans le sud mauritanien).
                La partie méridionale ( sud mauritanien et Mali occidental ) vécut sous l'influence du royaume noir du Ghana puis au XIème siècle la région voit la naissance du mouvement almoravide. Le chef berbère de l'Atar, Yahia Ibn Ibrahim, après un pèlerinage à la Mecque, prend l'initiative d'appeler le savant marocain Ibn Yasin afin de prêcher le Coran aux populations de la région. Les disciples de Ibn Yasin se regroupent dans une île près de la côte mauritanienne dans un couvent fortifié ( ribat d'où le nom Al Morabitun, ceux du ribat ). Ils donnent naissance à l'expansion Almoravide qui s'étendra jusqu'à la moitié du XIIème siècle de l'Espagne au Sénégal et de la côte atlantique jusqu'à l'Algérie centrale.
                C'est par la suite le tour des Almohades, originaires du Maroc, d'unifier le Maghreb, du golfe de Gabès à l'Atlantique, entre le XIIème et le XIIIème siècle.
                Après la chute de la dynastie Almohade, plus aucune dynastie ne sera capable d'unifier le Maghreb. A partir du XIIIème siècle, les Maqil, nomades venant de l'Orient arabe, envahissent le Sud. Au nord, le Maroc se cantonne approximativement dans ses limites actuelles à partir du XIVème siècle. Repoussés au Sud de l'Oued Draa par le sultan marocain de la dynastie mérinide vers 1270, les Maqil occupent progressivement, entre le XVème et le XVIIème siècle surtout, le territoire s'étendant de l'Oued Draa à l'actuelle Mauritanie. Ils entrent en symbiose avec les berbères, nomades eux aussi. C'est de cette union que naît la population actuelle du Sahara Occidental .
                Il est difficile de suivre par la suite l'histoire de cette partie de la région saharienne. On peut dire, toutefois, que cette région, qui coïncide avec les limites actuelles du Sahara Occidental , reste à l'écart des ensembles territoriaux déjà constitués: l'empire noir de Sonhay au XVIème siècle, qui allait des salines de Therraza (extrême pointe de la Mauritanie) jusqu'au fleuve Niger, sans pour autant s'approcher de la côte atlantique; et le royaume de la dynastie Alaouite au Maroc (celle qui règne encore aujourd'hui) qui ne dépassera pas, dans ses Iimites méridionales, l'oued Draa).
                Dernière modification par nacer-eddine06, 19 mai 2020, 15h08.
                The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

                Commentaire


                • #9
                  les Sahraouis effectuent une série d'attaques jusqu'en Mauritanie. Cette continuation de la lutte armée pour libérer la région met en difficulté l'Espagne. Le Maroc retire alors son appui, mais il faut une opération combinée des armées françaises et espagnoles, pour rétablir l'ordre au Sahara: c'est l'opération "Ecouvillon" de février 1958.
                  Ayez l'honnêteté d'afficher la source de cette fable historique en la personne de l'ONG polizarienne ARSO

                  On comprend aisément que ni le polisario, ni l'Algérie étaient acteur dans le conflit de décolonisation du sahara.
                  Mais bien le Maroc et et uniquement le Maroc

                  Cette absence , il faut bien l'occuper et l'occulter en travestisants les faits par une écriture purement imaginaire de ceux à qui cela gênent
                  Il faut vous rappeler qu'un bon nombre d'anciens combattants de l'armée de libération du sud ont rejoint les FAR dont le père d'un des fondateurs du polisario.(en la personne de Mohamed Abdelaziz
                  Mais cela chuuuuuuuuuuuuuuuuuut
                  A Alger et À Tindouf.

                  Algérie patriotique à été plus honnête que toi pour ne point mettre cette assertion ridicule que les FAR ont participé à la a l'opération ecouvilloj
                  Dernière modification par manneke, 19 mai 2020, 22h36.

                  Commentaire

                  Chargement...
                  X