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Les enfumades de la Dahra : le colonel Pelissier, un criminel de guerre

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  • Les enfumades de la Dahra : le colonel Pelissier, un criminel de guerre

    Les enfumades de la Dahra : le colonel Pelissier, un criminel de guerre



    APS
    Lundi, 18 Mai 2020
    18:16

    MOSTAGANEM - Les enfumades de la tribu des Ouled Riah, perpétrées par l’armée française du 18 au 20 juin 1845 dans les monts de Nekmaria, à l’extrême Est de Mostaganem, sont considérées comme un crime d’extermination d’une population qui a refusé de se soumettre à l’ordre colonial.


    Cent soixante-quinze années sont passées après ce massacre ayant entrainé la mort de plus d’un millier de personnes, essentiellement des femmes, des vieux et des enfants, asphyxiées à l’intérieur de la grotte des Frariche, sur ordre du criminel Pelissier (1794-1864). Des études sur cette phase douloureuse de l’histoire nationale restent à approfondir pour dénoncer les actes criminels de ce sinistre personnage et rendre hommage aux victimes.

    L’enseignant d’histoire contemporaine de l’université Ibn Khaldoun (Tiaret), le Pr. Mohamed Belil, rappelle qu’après avoir occupé les villes côtières du pays, la France coloniale a mené une politique de la terre brulée pour asseoir sa domination sur le reste du territoire national.

    "Face à cette déferlante, les tribus locales n’avaient qu’un choix : se soumettre ou subir l’extermination", a-t-il ajouté, estimant qu’en ce mois de juin 1845, la France coloniale venait d’enterrer ses idées de liberté et sa prétendue mission civilisatrice en Algérie. Ses troupes armées avaient extermine une tribu entière et d’une effroyable manière dans le seul but d’étouffer toute résistance à ses plans expansionnistes et colonialistes.

    Le même universitaire a poursuivi en précisant que "dans la métropole, le lobby militaire et colonialiste est parvenu à étouffer ces crimes et couvrir leurs auteurs en falsifiant la réalité révélée par plusieurs sources. Les auteurs de ces génocides ont été encouragés à poursuivre leurs menées dans d’autres régions. Ils ont eu même droit à des promotions".

    Décoré et promu malgré ses crimes de guerre


    Mohamed Belil a considéré que la période de gouvernance du Maréchal Bugeaud en Algérie, soit de 1840 à 1847 a été "la plus sombre et la plus meurtrière" eu égard aux massacres perpétrés durant ces huit années et à la politique de la terre brulée qualifiée de "pacification ". Ce sanguinaire avait mené une guerre impitoyable contre le chef de la résistance populaire algérienne, l’Emir Abdelkader.

    "Le colonel Pellissier a été l’exécutant de la politique génocidaire de son chef Bugeaud en perpétrant des génocides sous le fallacieux prétexte de refus des tribus locales à se soumettre à l’ordre colonial et pour avoir fait preuve de résistance armée", a encore affirmé le même universitaire.

    Il a rappelé que ce serviteur zélé du maréchal Bugeaud a été récompensé pour "services rendus" en accédant au grade de général, puis au poste de gouverneur général d’Algérie (en 1851 puis entre 1860 et 1864) avant d’être promu maréchal puis nommé ambassadeur à Londres.

    De son coté, l’universitaire et historien Abdelkader Fadhel a estimé que ces enfumades constituent "un acte de traitrise" pour la classe politique et "un véritable scandale" pour les militaires, auteurs de ce crime perpétré contre les Ouled Riah et des membres de la tribu des Beni Zentis.

    Le Pr. Fadhel a rappelé que la presse française avait dénoncé ces crimes et suscité l’indignation des intellectuels français et européens, à l’image du romancier Honoré de Balzac (1799-1850) qui a déclaré à un journal espagnol que "cet acte criminel ne peut être effacé des mémoires".

    De son côté, le voyageur Allemand Heinrich Maltzahn (1826-1874) avait décrit , dans son ouvrage "Trois années en Afrique du Nord", sa visite de la grotte des Frariche et mis en exergue "les actes barbares de Bugeaud et de ses officiers dont les pages sanglantes ont été très vite occultées.

    "Cette attitude d’oubli et cette amnésie sont à même un crime flagrant contre la mémoire", a estimé le même universitaire.

  • #2
    Les enfumades de la Dahra (Mostaganem): une mémoire vive qui refuse l’oubli

    Les enfumades de la Dahra (Mostaganem): une mémoire vive qui refuse l’oubli


    APS
    Lundi, 18 Mai 2020
    17:51

    MOSTAGANEM - Les enfumades de la tribu des Ouled Riah dans la grotte de Frachich, sur le massif de la Dahra (à l’extrême est de Mostaganem) demeurent ancrées dans la mémoire collective 175 ans après, comme l'un des plus atroce massacre collectif de l'histoire coloniale.


    La route vers les hauteurs de Nekamria ressemble à toutes les voies de cette région montagneuse, des habitations dispersées des deux flancs de cette route, menant à Ghar Frachich, des fellahs attendant le début de la saison des moissons ou des habitants de cette zone d’ombre guidant des bêtes pour arriver à un point d’eau.

    Pour accéder au lieu du crime, il faut dévaler plusieurs mètres du haut de ce massif vertigineux, à la blancheur vive et dénué de toute végétation et signe de vie. Puis, on aperçoit, d’abord une stèle, imposante et noire, cassant cette blancheur et confirmant que ce lieu est la preuve de la honte sur le front des apôtres de la civilisation.

    Il faut prendre des escaliers pour accéder à l’intérieur de la grotte, qui demeure fermée avec, à l’entrée, des traces encore visibles des flammes qui ont brûlé et asphyxié des vieillards, des femmes et des enfants, ainsi que du bétail.

    Le retour au point de départ ne sera pas aisé. Les visiteurs reviennent alourdis par cet événement et emportent avec eux, le souvenir d’un voyage de la mémoire. Des historiens comme Olivier Lecour Grandmaison, Gilbert Meynier et d’autres personnalités ayant fait ce déplacement sur les lieux sont restés à jamais marqués par ce voyage.

    Le colonel Pellissier (1794-1864), soutenu par une force militaire composée de 4.000 soldats, a, du 18 au 20 juin 1845, procédé au blocage de l’entrée de la grotte Frachich, dans laquelle s’est réfugié la tribu d’Ouled Riah (actuellement commune de Nekamria) et ont allumé des brasiers qui a brûlé plus de 20 heures durant. Ces enfumades et l’incendie ont fait entre 1.200 et 1.800 morts, des civils isolés, selon des sources historiques.

    Des vérités à dévoiler


    Mouloud Bali, rédacteur en chef de Radio Mostaganem, originaire de cette localité, indique que "les enfumades de la Dahra constituent un événement que la mémoire collective ne peut oublier. La région n’a jamais vu d’acte aussi barbare auparavant".

    Mouloud Bali, producteur de plusieurs programmes historiques sur ces événements, souligne que les enfumades des Ouled Riah sont le titre d’un crime abject qu’il ne faut jamais taire.

    "Malgré les actions d’associations locales et autres instances pour faire connaître ce génocide, des vérités à dévoiler afin que tout le monde sache que nous avons vécu une colonisation qui n’a pas son pareil et que nous sommes un peuple qui a fait de nombreux sacrifices", a-t-il précisé.

    Le même interlocuteur déplore que "les chercheurs et ceux qui s’intéressent à l’histoire locale n’aient pas réussi à transcrire les nombreux poèmes et les récits que les populations de la Dahra de l’ouest, se sont transmis sur ces enfumades", ajoutant que "cet oubli ne peut occulter le respect de tous pour cette tribu".

    Il y a peu de temps, des habitants de Mostaganem ignoraient beaucoup sur ces enfumades. Ils s’attellent aujourd’hui à les faire connaître à travers des films documentaires retraçant les détails de ce massacre collectif ignoré, dont le photographe et réalisateur de documentaires, Mustapha Abderrahmane.

    Cet enfant de Mostaganem s’est penché sur l’historiographie audiovisuelle de ces enfumades, depuis 1987. Il a produit jusqu’à présent quatre films, notamment "Nakamria" (2011), "la caverne de Frachiches" (2000), "des artistes pour Nekamria" (2011) et "les enfumades de la Dahra crime de civilisation" (2017).

    Le réalisateur a indiqué que "ce qui s’est passé dans les monts de la Dahra ne s’est pas limité uniquement à cette région, mais s’est déroulé dans le temps et inclus des enfumades durant la résistance populaire du 19e siècle et celles perpétrées durant la guerre de libération nationale, touchant l’Ouarsenis, la Mitidja et la région de Tebessa".

    "Cette série d’actes similaires prouve que les enfumades ne sont pas un fait isolé", a-t-il estimé, ajoutant que "l’assassinat entre 1.000 et 1.600 personnes isolées à l’intérieur de ce qui ressemble à des chambres à gaz est un événement qui faisait la fierté des chefs militaires des colonisateurs français qui appliquaient la politique de la terre brûlée de Bugeaud, à commencer par les enfumades des Zmala de l’Emir Abdelkader, dans les environs Taguine (entre Tiaret et Aflou) en 1843, puis celles de la tribu de Sebih, près de Aïn Merane (Chlef) en 1845 ainsi que les enfumades de Laghouat en 1852".

    Par l’image et par l’écrit


    Tout en saluant la décision du président de la République M.Abdelmadjid Tebboune, portant institution d’une journée nationale de la mémoire" (08 mai) et la création d’une chaine de télévision spécialisée dans l’histoire, le même interlocuteur a estimé que "tous les enfumades qui ont eu lieu durant la période coloniale doivent être documentées et portées à la connaissance du public et suivis des débats sur les crimes coloniaux".

    Dans le but de sauvegarder la mémoire nationale et de la perpétuer auprès de la nouvelle génération, le musée du moudjahid de Mostaganem a ouvert, cette année, une classe pour enseigner l’histoire. "Cette classe fait partie d’un projet de création d’une école pour les cadets de l’histoire", a précisé le directeur de l’établissement, Bilal Dakious.

    "L’enseignement de l’histoire à la nouvelle génération et les leçons tirées des faits et des personnalités historiques peut participer à la sauvegarde de la mémoire des Ouled Riah et des autres algériens tombés au champs d’honneur", a-t-il assuré.

    Parallèlement à la classe d’histoire des cadets de l’histoire, il y a lieu de citer l’activité du "club des amis du musée", composé d’étudiants et universitaires s’intéressant à la recherche sur la guerre de libération nationale et les résistances populaires et leurs symboles, notamment la résistance de l’Emir Abdelkader (1808-1883), la résistance de la Dahra conduite par Cheikh Boumaâza, ainsi que les crimes commis contre les tribus algériennes, dont Ouled Riah et Sebih, ajoute le directeur du musée.

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    • #3
      Quoi qu'on dise, l'Oranie et tout l'ouest algérien resteront le berceau de la résistance contre les colons génocidaires, les tribus de l'ouest ont failli être exterminées...poussant Abdelkader à signer le traité de Tafna.

      Le reste de toute la Smala de Abdelkader est toujours enterré sur L'île Sainte-Marguerite( îles de Lérins)..j'ai pu prendre l'année dernière des photos du cimetière musulman sur cette ile , c’était très émouvant.


      Ps: pourquoi poster ce sujet dans Café du village ..
      Dernière modification par sako, 19 mai 2020, 02h10.

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      • #4
        Ps: pourquoi poster ce sujet dans Café du village ..
        Parceque je n'ai pas trouvé de rubrique " histoire ", si l'administrateur le trouve nécessaire il déplacera .

        L'Emir AbdelKader avait été trahi par bugeaud (sans majuscule ), en signant le traité de la Tafna, bugeaud avait affirmé qu'il traitait au nom de ses superieurs Alors qu'il n'en était rien !
        La vie de AbdelKader : de Charles-Henry Churchill (1867)

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        • #5
          Photos personnelles prises l'année dernière avec mes enfants sur l'île Sainte-Marguerite (en face de Cannes) , dans le vacarme des Yachts et des paillettes d'en face , nos martyres reposent en paix sur un bout isolé de cette Ile.


          Je recommande vivement à tous ceux qui sont de passage dans le coin de faire un saut, amenez vos enfants et partager au max...contre l'oubli !

          Les tombes du reste de la Smala de l'Emir AbdelKader..

          http://www.algerie-dz.com/forums/sho...36&postcount=2


          Le pire, c‘est la falsification de l’Histoire,
          Sur l’une des stèles commémoratives près de ce cimetière c’est écrit « A nos frères musulmans morts pour la France" !!!



          http://www.algerie-dz.com/forums/sho...38&postcount=3


          .
          Dernière modification par sako, 19 mai 2020, 02h13.

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          • #6
            Sako ! Je ne sais pas comment te remercier pour ces photos , merci infiniment !

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            • #7
              Sur l’une des stèles commémoratives près de ce cimetière c’est écrit « A nos frères musulmans morts pour la France" !!!
              Oui , c'est ce qui m'avait fortement interpellé ...

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              • #8
                il faut voir le livre de Amar Benkhoja pour plus de détail sur ce génocide
                dz(0000/1111)dz

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                • #9
                  Sako ! Je ne sais pas comment te remercier pour ces photos , merci infiniment !
                  De rien wahrani..
                  J’ai découvert sur le net (comme beaucoup de monde je crois !) cette histoire des tombes … et j’ai mis un point d’honneur de visiter un jour ce cimetière et surtout d’amener mes enfants de leur expliquer un bout d’Histoire de leur pays…

                  Bien sûr je n’ai pas raté l’occasion pour faire aussi ..un petit plongeon dans une petite Crique pas très loin…à la mémoire de nos illustres héros !


                  .
                  Dernière modification par sako, 19 mai 2020, 02h43.

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                  • #10
                    Tu vois sako, n'ayant pas trouvé de rubrique histoire, je n'avais pas voulu mettre cette partie de notre histoire et cet illustre et grandiose personnage dans une marmite à bouillon ( de culture ) comme un vulgaire ingrédient .
                    Dernière modification par wahrani, 19 mai 2020, 02h52.

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                    • #11
                      ......

                      ....doulon
                      dz(0000/1111)dz

                      Commentaire


                      • #12
                        la tribu de meknassa
                        https://www.youtube.com/watch?v=E5NVP5Qx5Kk

                        https://www.youtube.com/watch?v=E5NVP5Qx5Kk
                        dz(0000/1111)dz

                        Commentaire


                        • #13
                          Merci katiaret pour cette vidéo .

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                          • #14
                            La Grotte ou étaient enfumée 1500 hommes, femmes et enfants de la tribu des "Sbih" avec leur bétail - «Ouled Riyah» (1845) / Mostaganem

                            Plusieurs témoignages émouvants, surtout d'une veille femme centenaire, petite-fille d'une rescapée de la grotte, et d'un soldat ayant été aux ordres pellissier.

                            50 minutes ....mais très émouvant ! :22:

                            Lorsque vous changez votre manière de voir les choses, les choses que vous voyez changent !

                            Ne cédez donc plus à la tentation de victimisation, si vous voulez êtes l’acteur principal de votre vie.

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                            • #15
                              Merci Pomaria pour cette vidéo, vu sa longueur je la visionnerais demain inchallah .

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