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Oran: quand les commandos de l'OAS semaient la mort

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  • Oran: quand les commandos de l'OAS semaient la mort

    Oran: quand les commandos de l'OAS semaient la mort


    APS
    Lundi, 18 Mai 2020
    16:57

    ORAN - L’historien et chercheur au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC) d’Oran, Saddek Benkada, est catégorique: "janvier et février 1962 ont été les mois où l’OAS avait atteint à Oran le plus haut degré dans sa folie meurtrière. Les commandos de l'OAS multipliaient attentats à la bombe et assassinats, visant aussi bien des Européens que des Algériens".


    L’historien a relevé, au cours d'un colloque sur la guerre de libération nationale, que la sinistre organisation terroriste, OAS, rejetant l’idée d’une indépendance de l’Algérie, avait redoublé de férocité à l’approche de l’aboutissement des négociations de paix et la signature du cessez-le-feu le 19 mars 1962, et procédé à une escalade dans l’horreur.

    L’OAS a multiplié les actes criminels aveugles, faisant un millier de victimes à Oran, où elle était bien implantée et recrutait un grand nombre de ses membres parmi les militaires et la population européenne.



    La terreur s’installe



    Le chercheur du CRASC souligne que "depuis l’installation à Oran, en août 1961, du chef l’OAS de l’Oranie, Edmond Jouhaud, ce dernier et son organisation n’avaient cessé de plonger, de jour en jour, la ville dans la plus effroyable des horreurs. Les commandos OAS multipliaient attentats à la bombe et assassinats, visant aussi bien des Européens que des Algériens".

    "Cette organisation jouissait de la complicité et du soutien quasi complet de la population européenne et des corps constitués et surtout des services de sécurité, composés en majorité de pieds noirs totalement acquis à l’OAS", indique S. Benkada, ajoutant que "cette situation a amené l’organisation terroriste à imposer sa loi et à entreprendre des actions ponctuelles de plus en plus sanglantes".

    C’est la période où l’OAS frappait en toute impunité. Le oranais gardent toujours en mémoire le triste souvenir de ce 13 janvier 1962, lorsqu’un commando de six hommes, déguisés en gendarmes, avec la complicité des gardiens, se présente à la prison civile d’Oran, avec de faux papiers pour se faire remettre quatre militants du FLN condamnés à mort : Guerrab Lahouari, Freh Mohamed, Sabri et Si Othmane. Ils seront trouvés quelques heures plus tard assassinés dans la forêt de Canastel.

    Pour souligner encore plus l’horreur marquant cette période charnière de l’histoire nationale, Saddek Benkada, souligne que "désormais, plus que jamais, plastiquages et assassinats se succéderont à un rythme d’enfer. L’OAS avait employé contre la population algérienne toutes les formes d’extermination individuelle et collective: lynchages, lynchage des malades à l’intérieur même des hôpitaux, enlèvements et exécutions des condamnés à mort détenus à la prison d’Oran, tirs au mortier et aux grenades, tirs de snipers à partir des immeubles".

    Oran plongera dans l’horreur, un mercredi 28 février 1962, au 23e jour du Ramadhan, à quelques heures de la rupture du jeûne, deux voitures piégées, explosèrent en plein milieu du quartier musulman de Medina Jdida.



    L'horreur a atteint son paroxysme



    Les mains criminelles avaient choisi délibérément la "Tahtaha", cet endroit très fréquenté par la foule qui s’agglutinait, en fin de journée du Ramadhan, devant les étals des marchands de gâteaux orientaux. Sur place, la scène est hallucinante : des corps déchiquetés, des lambeaux de chair éparpillés ici et là. La plupart des visages étaient méconnaissables, les corps étaient réduits en charpie. Les murs dégoulinaient de sang et de morceaux de chair.

    "Les femmes ne supportant pas que les corps des victimes soient couverts de feuilles de journaux et de carton, ont enlevé spontanément leur voile, d’autres ont ramené de leur maison des draps blancs, pour les couvrir", raconte Saddek Benkada, ajoutant que les passants se trouvant tout près du lieu de l’explosion n’ont jamais pu être identifiés.

    Les premiers secours sont organisés. Les plus touchés ont été dirigés vers l’"hôpital du FLN" où les quelques rares médecins algériens ont opéré dans des conditions très difficiles. Les autres blessés sont évacués vers l’hôpital civil.

    "Ceux qui ont eu la chance d’être soignés, ont fini par être achevés par un commando OAS dans leur lit", indique le professeur.

    Par cet attentat, l’OAS venait d’atteindre le seuil de l’intolérable et de franchir un nouveau pas dans le crime génocidaire organisé qui a "dépassé les limites jusque là connues de l’horreur", se souvient-on.

    L’OAS venait d’inventer l’attentat à la voiture piégée. Le nombre réel des victimes de ce carnage ne sera jamais connu. Le bilan officiel fait état de 78 morts et de 150 blessés, indique le chercheur.

    Par ailleurs, le lundi 5 mars 1962, à deux jours de la fin du Ramadhan, un commando de l’OAS d’une trentaine d’hommes, revêtus d’uniformes militaires s’est introduit, avec la complicité des gardiens, dans la cour intérieure de la prison civile. Deux voitures bourrées de plastic, de bidons d’essence de bonbonnes de gaz butane explosent provoquant la mort de nombreux détenus algériens, asphyxiés ou brûlés vifs dans leurs cellules. Des dizaines d’autres furent grièvement blessés.

    "L’attentat de Medina Jdida, l’un des plus meurtriers de la période de la guerre de libération, ne sera dépassé dans l’horreur que par l’explosion de la bombe du port d’Alger le 2 mai 1962", rappelle le Pr. Benkada.

    Les attentats de l’OAS se multiplièrent au-delà du cessez-le-feu. La politique de la terre brulée s’est intensifiée à l’approche de la date du référendum sur l’autodétermination.

    Ces carnages de l’OAS n’ont cessé que le 5 juillet à Oran, au cours duquel les oranais, comme tous les algériens, fêtèrent avec faste l’indépendance du pays. Le peuple algérien a payé un lourd tribut en vies humaines.

  • #2
    Wahrani

    Merci pour ces éclairages historiques concernant des crimes qui restent peu connus, même en Algérie. En faisant ces rappels, vous dévoilez le mensonge ignoble de certains qui soutiennent, toute honte bue, que l'Oranie n'a pas fait sa part dans la guerre de résistance d'abord et de libération ensuite.
    ثروة الشعب في سكانه ’المحبين للعمل’المتقنين له و المبدعين فيه. ابن خلدون

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    • #3
      L'OAS était présente partout! Surtout dans les grandes villes, ils plastiquaient partout.
      Je me souvient à Oued Smar ou les plastiques étaient réglés pour les cinq notes trois petites et deux fortes qui rythmaient Algérie Française.
      Pendant plusieurs jours, ils semaient la terreur.
      Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

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      • #4
        Ces carnages de l’OAS n’ont cessé que le 5 juillet à Oran
        Ce n'est pas exact !
        A la mi-juin, l'OAS et le FLN avaient conclu un accord pour arrêter les exactions réciproques.
        Les membres de l'OAS ont commencé à quitter en masse l'Algérie à ce moment là.
        Cela serait étonnant qu'ils aient continué leurs actes jusqu'au 5 juillet, sauf incidents isolés.
        En fait, cette date est l'excuse qu'a trouvé l'auteur de l'article pour justifier le massacre de centaines d'Européens d'Oran ce jour là, ce dont il se garde bien de parler.
        Il faut préciser aussi qu'à partir de mars 1962, des milliers d'Européens ont été enlevés avec le sort que vous imaginez.
        D'autre part, l'armée française est restée encore quelques années en Algérie en vertu des accords d'Evian.
        Plus de 300 d'entre eux ont été enlevés et assassinés.

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        • #5
          le 5 juillet à Oran, au cours duquel les oranais, comme tous les algériens, fêtèrent avec faste l’indépendance du pays.
          Ce jour-là, les Oranais fétèrent avec faste l'indépendance en massacrant des centaines de pieds-noirs, femmes, enfants et vieillards compris.
          au n°16 de la rue Grande-Pohulanka, à Wilno, habitait M. Piekielny

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          • #6
            Un français qui s'oppose aux critiques contre la France en général peut se comprendre, mais défendre ou excuser les terroristes de l'Oas, aucune excuse.

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            • #7
              Envoyé par panshir
              mais défendre ou excuser les terroristes de l'Oas,
              En aucun cas, je ne cautionne les crimes de l'OAS.
              Je n'oublie pas qu'ils ont tué aussi des Européens, des militaires, des policiers et des gendarmes français.
              J'ai le droit de m'étonner, par contre, que les crimes du FLN soient passés sous silence et font l'objet d'une totale amnésie.

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              • #8
                Alibigoud,

                Ouvre un topic sur les commandos du fln.

                Avec ce long débat, il faudra remonter à 1830 et avoir accès à toutes les archives. La guerre causée par la France c'est 1830-1962.

                La France n'a aucune excuse après son attitude au lendemain de la fin de la seconde guerre mondiale. Le nazisme, l'occupation, est-ce le syndrome de Stockolm ensuite en Algérie? 1945-1954, la France n'a fait que programmer la violence, la guerre 54-62, et a rejeté tout pacifisme.

                L'apartheid anti musulman de la part des colons était trop puissant. Des colons ne savaient que chanter "Algérie française" (très nombreux aux manifs) et ont tout fait pour empêcher l'égalité des droits et la décolonisation.
                Ils étaient très nombreux les pieds noirs qui soutenaient l'Oas, en plus de l'extrême droite avec généraux originaires de la métropole. Ces derniers ont voulu aussi causé une guerre civile en France.
                La décolonisation était pourtant annoncé partout dans le monde.

                Explique nous pourquoi la décolonisation anglaise s'est faite avec très peu de violence à l'inverse des répressions de la France à Madagascar, en Algérie, en Indochine,....

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                • #9
                  La guerre causée par la France c'est 1830-1962.
                  Et après ce long débat, il faudra remonter avant 1830 avec les côtes du sud de l'Europe ravagées par les barbaresques dont le plus grand port était Alger et le 1,4 million d'Européens enlevés et réduits en esclavage.
                  Et après ce long débat, il faudra remonter aux invasions arabo-musulmanes, huit siècles en Espagne et plus de deux siècles en France avec leurs massacres et leurs destructions..

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                  • #10
                    Wahrani

                    Merci pour ces éclairages historiques concernant des crimes qui restent peu connus, même en Algérie. En faisant ces rappels, vous dévoilez le mensonge ignoble de certains qui soutiennent, toute honte bue, que l'Oranie n'a pas fait sa part dans la guerre de résistance d'abord et de libération ensuite.
                    __________________
                    HISTOIRE: LES PRINCIPALES ACTIONS DÉCLENCHÉES EN ORANIE LE 1ER NOVEMBRE 1954
                    voixdeloranie.com
                    Publication : 1 novembre 2018

                    Certaines sources estiment entre cinq et six le nombre de groupes à l’origine des opérations déclenchées en Oranie aux premières heures du 1er novembre 1954. Comme ce fut le cas pour les autres régions du pays, il s’agit essentiellement d’actions commando décidées à l’issue d’une réunion tenue à Aïn Kihal par les principaux dirigeants de la révolution en Oranie dans le prolongement de la rencontre de la Pointe Pescade du 10 octobre 1954.

                    Auteur de plusieurs ouvrages sur la guerre de libération, le commandant aujourd’hui disparu, feu Nedjadi Boualem, s’est tout particulièrement attaché à reconstituer la composante humaine initiale de ces fameux groupes d’action dont les membres ont malheureusement quitté tour à tour notre monde dans l’anonymat le plus total et sans avoir livré leurs témoignages à l’expertise de l’histoire. De son vivant, notre regretté interlocuteur a bien voulu revenir sur les groupes et opérations menées à l’époque en se référant pour ce faire aux sources documentaires les plus connues, notamment Ainad Tabet, M. Guentari, M. Messaoud… En voici une synthèse.
                    Le groupe d'Ahmed Zabana s'attaqua à la maison forestière de St Lucien dont il abattit le gardien. Ensuite, Iors d'un accrochage dans la région de Sig, à l’endroit appelé la mare d’eau (El Gaâda), Zabana, blessé, est fait prisonnier par tes forces coloniales. Jugé par un tribunal militaire d’Alger, le 3 mat 1956, il est condamné à mort et guillotiné à Barberousse le 19 juin 1956. Au cours de cet accrochage deux de ses compagnons ont été blessés et aussitôt arrêtés. Il s’agit de Cheriet Ali Cherif et Fettah Mohamed Abdellah. Le premier a été tué par les français en février 1958 à Oran. Le second bénéficiera d’une grâce et sa peine fut com¬muée en prison à perpétuité. Il fut libéré au mois de mai 1962 et restera jusqu’à sa mise à la retraite un simple employé de la Sonelgaz avant de s’éteindre le 4 avril 1999 A Oran
                    Concernant le groupe d’Abdelmalek Ramdane, qui était adjoint de Ben M'hidi mais aussi un ancien de l'OS comme Zabana et Ben Alla, il passa à l'action dans la nuit du 31 décembre au 1er novembre 1954 dans la région de Mostaganem, au Bosquet de Sidi Ali, non loin de Cassaigne. Les hommes de Ramdane attaquèrent deux fermes (Mossanigo et d'Edmé De Jeanson), le poste de la gendarmerie du village et procédèrent au sabotage d’un transformateur et au sciage des poteaux téléphoniques, sans compter I’exécution d’un Européen. Cette même nuit, le préfet Lambert ordonna une mobilisation de militaires, gendarmes et policiers. Toutes les sources consultées ne nous apprennent pas comment ce sinistre individu de préfet aurait pu avoir connaissance que « quelque chose se préparait... » Seul l’accès aux archives coloniales pourrait un jour nous éclairer davantage sur cet important épisode de notre glorieuse révolution.
                    À l’époque, la situation étant jugée calme dans cette région et, après son coup d'éclat, le groupe d’Abdelmalek Ramdane ne s'attendait probablement pas du tout à une réaction aussi rapide des forces ennemies. C’est ainsi que le groupe se fit accrocher à l’aube. Le terrain, fort peu accidenté et défavorable à l’effet de surprise de la guérilla et au repli, joua malheureusement en leur défaveur. Ce début novembre allait enregistrer dès lors, en lettres de sang, le sacrifice des premiers chouhada de la révolution avec Ramdane comme le premier chahid du «groupe des 22» du Clos Salembier.
                    Pour ce qui est de Larbi Ben M'hidi, son groupe avait mené plusieurs opérations, à savoir incendies de dépôts de liège, sabotage de lignes téléphoniques et électriques et de voies de communication routières et ferroviaires, notamment entre Ahfir et Sabra. Dans la région de Sebdou. un autre groupe de combattants était chargé d'incendier les chantiers d’alfa, mais les autorités avaient déjoué l'opération.
                    Le groupe de Hadj Ben Alla devait attaquer, lui, un poste de gendarmerie et lancer un raid surprise contre la poudrière militaire d’Eckmuhl. Cependant, l’opération n’a pu avoir lieu à cause du chauffeur de taxi Samuel A. que le commando a éliminé pour préserver l'action du 1er novembre. Deux éléments du groupe d’Oran rejoignirent entre-temps celui de Zabana.
                    Enfin, le groupe de Ouaddah Benaouda a tenté de faire dérailler le train Oran - Témouchent, près de Rio Salado (El-Malah). Repéré, d’une part, défavorisé par ta nature du terrain, d’autre part, le groupe devait enregistrer malheureusement la perte de Berraho Kada qui fut l'un des premiers chouhada de la glorieuse révolution algérienne.

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                    • #11
                      LA WILAYA DE MASCARA COMMÉMORE LE 62E ANNIVERSAIRE DE L'ATTAQUE DES FERMES
                      voixdeloranie.com
                      Publication : 23 septembre 2018


                      MASCARA- La wilaya de Mascara a commémoré, samedi à Tighennif, le 62e anniversaire de l'attaque des fermes qui a eu lieu le 22 septembre 1956 dans la plaine de Ghriss.

                      Organisée en présence des autorités civiles et militaires de la wilaya de Mascara et de membres de la famille révolutionnaire, cette commémoration a été marquée par la réouverture de la polyclinique de hai Sidi Othmane à Tighennif, qui a a fait l'objet de réaménagement d'un coût de 2,3 millions DA sur budget de l’Etat, ainsi que le lancement des travaux de réhabilitation d'une piste sur 6,5 km pour un investissement de 36,3 millions DA . cet axe devra relier des villages relevant de Tighennif au chemin de wilaya (CW 66) qui est en état de détérioration.

                      En outre, la bibliothèque communale de Tighennif a abrité, à cette occasion, une exposition de photos de chouhada et de moudjahidine de la région et d'affiches des batailles dans la vallée de Ghriss durant la glorieuse guerre de libération nationale.

                      L’institut national spécialisé de formation professionnelle en agriculture de cette commune a abrité, pour sa part, une réception en l’honneur de moudjahidine et ayant droit.

                      L'attaque des fermes a eu lieu le 22 septembre 1956 visant à frapper les potentialités économiques des colons finançant la guerre contre le peuple algérien. Quatorze fermes réparties à travers plusieurs communes de la région de Ghriss ont été attaquées par 140 moudjahids dont 4 seulement sont encore en vie, a fait savoir l’un d’eux.

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                      • #12
                        Un médecin d'Oran dans la guerre de libération

                        Soraya Medjbeur Benyelles
                        Compte rendu de Akram Belkaid
                        Publié le 29 janvier 2013



                        A travers le récit de la vie de Tami Medjbeur (1926-2005), médecin algérien basé à Oran et engagé dans le FLN, ce livre retrace le déroulement de la guerre d’Algérie depuis son déclenchement le 1er novembre 1954 à l’indépendance en juillet 1962.

                        Après une jeunesse heureuse dans l’ouest algérien, vient la prise de conscience des violences sociale, politique et humaine vécues par les Algériens musulmans dans le système colonial, et qui seront les germes qui conduiront à l’insurrection généralisée de la population puis au déclenchement de la guerre de libération.

                        L’ensemble des détails, notamment les deux années passées par Tami à la prison d’Oran au cours desquelles il est témoin des derniers instants de ses jeunes codétenus condamnés à mort et exécutés, ont été reconstitués à partir des notes ou écrits personnels de Tami Medjbeur réunis après sa mort.

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                        • #13
                          RADIOSCOPIE DU FRONT DE LIBÉRATION NATIONALE À ORAN DURANT LA GUERRE DE LIBÉRATION
                          par Miloud Karim Rouina (Université d'Oran)

                          Colloque pour une histoire critique et citoyenne - le cas de l'histoire franco-algérienne Il s’agit de saisir la dynamique du Front de libération nationale - FLN - à Oran durant la Guerre de libération : méthodes, organisation, composition du Front dans son évolution au cours de la guerre.1. Méthodes d’action
                          Les méthodes des fida’iyyn sont, d’un bout à l’autre de la guerre, radicales. Au début, le FLN compte, par le sang et la peur, secouer la léthargie des masses. De novembre 1954 à l’été 1956, trois types d’actions sont surtout menées : sabotages, manifestations puis prohibitions diverses. Ensuite, l’action est surtout dirigée contre les personnes, soit par intimidation, rançonnement, exécution, soit par collaboration ou enrôlement. Le FLN abattra tour à tour les traîtres, les élus, les Européens liés au colonialisme, les membres des corps militaires et paramilitaires. Le FLN visera également les lieux publics. Les exécutions de traîtres ne cesseront jamais durant la guerre.
                          2. Organisation
                          Elle est horizontale - géographique - et verticale - de fonction. La structuration du terrorisme est antérieure au congrès de la Soummam (août 1956). Celui-ci lui donne une forme définitive. À la veille du cessez-le-feu, à l’instar d’Alger, la ville est érigée en zone autonome - ZAO - divisée en neuf secteurs. Le chef de la zone autonome d’Oran sera Djelloul Nemmiche, dit « capitaine Bakhti ». Ce schéma est purement théorique. La réalité est fort différente : Oran est l’objet d’âpres disputes entre factions opposées. Les collectes de fonds donnent lieu à des remises de bons d’aide dits « bayân » à ceux qui paient. Rares seront ceux qui refuseront de payer. Ils seront abattus.
                          3. Composition
                          Pour cerner le personnage du fida’iyy, souvent d’origine modeste, il est utile de définir sa fonction. « Le fidaï est soldat. Mais c’est un soldat installé au cœur même du dispositif ennemi [...]. Le fidaï fixe et immobilise de grandes unités dans les centres [...]. L’importance du fidaï réside surtout dans le climat d’insécurité que son action fait régner dans les centres urbains [...]. Le fidaï, [est] toujours volontaire lorsqu’il est choisi pour abattre un ennemi. » C’est un croyant, patriote fervent, pénétré de la justesse de sa cause. À de très rares exceptions près, il n’a aucune formation politique.
                          La communication s’achèvera par une évaluation de l’importance numérique du FLN d’Oran. En retenant le chiffre de 1 350 fidayïn engagés à Oran de novembre 1954 à juin 1961 , il apparaît que seulement 0,79 % de la population algérienne oranaise a directement participé à un attentat terroriste. L’action violente n’a pas créé de dynamique de masse. Elle est restée une forme de guérilla limitée.
                          Equipe technique Directeur de la production: Christophe Porlier, Responsable des moyens techniques: Francis Ouedraogo, Réalisation : Service commun audiovisuel et multimédia : Mathias Chassagneux, Julien Lopez, Son: Xavier comméat, Encodage-Diffusion Web : Jean-Claude Troncard

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