Selon un document officiel daté du 19 mai et signé par le ministre syrien des Finances, que Reuters a pu se procurer, cette "saisie préventive a pour but de couvrir des montants dus à l'autorité de régulation du réseau télécom syrien".
OLJ/Reuters / le 19 mai 2020
Le gouvernement syrien a ordonné mardi la saisie des biens de Rami Makhlouf, magnat syrien controversé et cousin du président Bachar el-Assad tombé récemment en disgrâce, ainsi que ceux appartenant à son épouse et à leurs enfants.
Selon un document officiel daté du 19 mai et signé par le ministre syrien des Finances, il s'agit d'une "saisie préventive qui a pour but de couvrir des montants dus à l'autorité syrienne de régulation des télécommunications".
Dimanche, Rami Makhlouf a accusé Damas de menacer de l'arrêter et de fermer son entreprise de télécommunications s'il n'en versait pas les bénéfices à l'Etat. M. Makhlouf, à la tête d'une holding, dont la société de téléphonie Syriatel, le premier opérateur de téléphonie mobile du pays, a accusé le régime de vouloir mettre fin à son empire.
Un temps considéré comme un intime de Bachar el-Assad et l'homme d'affaires le plus puissant de Syrie, Rami Makhlouf possède un empire allant des télécoms à l'immobilier, en passant par le BTP et le négoce de pétrole. Il a joué un rôle crucial dans le financement de l'effort de guerre syrien depuis le début de la guerre civile en 2011 et fait l'objet de sanctions américaines et européennes.
L'homme d'affaires de 51 ans a affirmé que les autorités "ont exigé que nous versions les bénéfices de notre entreprise à l'Etat, faute de quoi nous serions arrêtés" et le permis de la société révoqué. "Ils veulent 120% des profits" de la société. Sa brouille avec le pouvoir a éclaté à l'été 2019, lorsque les autorités ont pris le contrôle de son organisation caritative, al-Boustan, avant de dissoudre des milices affiliées.
En décembre, quand le gouvernement a gelé les avoirs de plusieurs hommes d'affaires pour évasion fiscale et enrichissement illégal pendant la guerre, M. Makhlouf était notablement concerné. Fin avril, le magnat, longtemps pilier du régime, a déjà contesté le paiement de plus de 160 millions d'euros d'arriérés exigé par les autorités, qualifiant la demande d'"injuste". Cette somme n'est pas une taxe mais "un montant imposé par un groupe particulier sans aucun droit ni recours à la loi", a-t-il assuré, indiquant toutefois être prêt à verser cet argent en guise de "soutien à l'Etat".
Selon lui, les autorités exigent désormais la signature par Syriatel d'un contrat exclusif avec un fournisseur non-identifié sans qu'aucun appel d'offres n'ait été lancé et sa démission à la tête de l'entreprise. "Si vous pensez que je vais renoncer dans ces conditions, cela signifie que vous ne me connaissez pas", a-t-il asséné. Qualifiant de "feuilleton" les demandes et pressions exercées par le régime, l'homme d'affaires a mis en garde contre des mesures susceptibles, selon lui, de "détruire l'économie syrienne" déjà vacillante après neuf ans de guerre.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, près de 60 employés --40 travaillant au sein de Syriatel et 19 pour l'association al-Boustan- ont été arrêtés par les forces de l'ordre depuis avril.
OLJ/Reuters / le 19 mai 2020
Le gouvernement syrien a ordonné mardi la saisie des biens de Rami Makhlouf, magnat syrien controversé et cousin du président Bachar el-Assad tombé récemment en disgrâce, ainsi que ceux appartenant à son épouse et à leurs enfants.
Selon un document officiel daté du 19 mai et signé par le ministre syrien des Finances, il s'agit d'une "saisie préventive qui a pour but de couvrir des montants dus à l'autorité syrienne de régulation des télécommunications".
Dimanche, Rami Makhlouf a accusé Damas de menacer de l'arrêter et de fermer son entreprise de télécommunications s'il n'en versait pas les bénéfices à l'Etat. M. Makhlouf, à la tête d'une holding, dont la société de téléphonie Syriatel, le premier opérateur de téléphonie mobile du pays, a accusé le régime de vouloir mettre fin à son empire.
Un temps considéré comme un intime de Bachar el-Assad et l'homme d'affaires le plus puissant de Syrie, Rami Makhlouf possède un empire allant des télécoms à l'immobilier, en passant par le BTP et le négoce de pétrole. Il a joué un rôle crucial dans le financement de l'effort de guerre syrien depuis le début de la guerre civile en 2011 et fait l'objet de sanctions américaines et européennes.
L'homme d'affaires de 51 ans a affirmé que les autorités "ont exigé que nous versions les bénéfices de notre entreprise à l'Etat, faute de quoi nous serions arrêtés" et le permis de la société révoqué. "Ils veulent 120% des profits" de la société. Sa brouille avec le pouvoir a éclaté à l'été 2019, lorsque les autorités ont pris le contrôle de son organisation caritative, al-Boustan, avant de dissoudre des milices affiliées.
En décembre, quand le gouvernement a gelé les avoirs de plusieurs hommes d'affaires pour évasion fiscale et enrichissement illégal pendant la guerre, M. Makhlouf était notablement concerné. Fin avril, le magnat, longtemps pilier du régime, a déjà contesté le paiement de plus de 160 millions d'euros d'arriérés exigé par les autorités, qualifiant la demande d'"injuste". Cette somme n'est pas une taxe mais "un montant imposé par un groupe particulier sans aucun droit ni recours à la loi", a-t-il assuré, indiquant toutefois être prêt à verser cet argent en guise de "soutien à l'Etat".
Selon lui, les autorités exigent désormais la signature par Syriatel d'un contrat exclusif avec un fournisseur non-identifié sans qu'aucun appel d'offres n'ait été lancé et sa démission à la tête de l'entreprise. "Si vous pensez que je vais renoncer dans ces conditions, cela signifie que vous ne me connaissez pas", a-t-il asséné. Qualifiant de "feuilleton" les demandes et pressions exercées par le régime, l'homme d'affaires a mis en garde contre des mesures susceptibles, selon lui, de "détruire l'économie syrienne" déjà vacillante après neuf ans de guerre.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, près de 60 employés --40 travaillant au sein de Syriatel et 19 pour l'association al-Boustan- ont été arrêtés par les forces de l'ordre depuis avril.
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